Blue Period Vol.11 - Manga

Blue Period Vol.11 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Novembre 2022

Yatora a achevé sa première année à Geidai avec un sentiment négatif, entre la frustration et l'amertume, si bien qu'il souhaite s'éloigner de la peinture pour quelque temps. C'est ainsi qu'il décide de plutôt s'essayer temporairement au travail de professeur dans un atelier de dessin pour enfants, le temps de quelque mois avant l'arrivée de sa deuxième année d'études, afin de renflouer un peu son compte en banque. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est non seulement que la gérante de l'atelier n'est autre que son ancienne professeure d'arts plastique au lycée Madame Saeki, mais aussi de Haruka Hashida le rejoindrait rapidement en devenant son collègue !

Entre les deux années d'études de Yatora à Geidai, l'intégralité de ce 11e volume nous offre donc une sorte d'aparté où Yatora change de cadre. Un cadre où, évidemment, il a tout à découvrir en tant que professeur pour enfants. En compagnie de quelques collègues somme toute très discrets en les personnes de Meguro, Tabata et Baba, le voici parti à la découverte de ce cadre très spécifique. Bien sûr, on y découvre en même temps que lui les informations "pratiques" comme le déroulé des cours d'une heure ou encore la division en tranches d'âge. Mais il va de soi que, dans un premier temps, Yatora va surtout devoir s'adapter aux particularités du "travail" avec des enfants: créer des liens avec eux, trouver sur quel ton leur parler, prendre en compte les rapports avec leurs parents, les stimuler, savoir répondre à d'"innocentes" questions déstabilisantes... ce qui amènera notamment tout un développement sur l'art de Picasso et sur le fait que chaque personne peut ressentir une oeuvre différemment, le tout étant de la ressentir par soi-même, avec son coeur, que ce soit en positif ou en négatif.

Dans le cadre de cet atelier, ce sont toutefois, bien vite, les enfants eux-même qui prennent évidemment de l'importance. Sur les 4 jeunes élèves, on regrettera que le dénommé Yuichi soit quasiment transparent, et que la petite Miku ne soit pas un peu plus abordée même si sa particularité visuelle permet d'approfondir l'idée que personne ne voit le monde (et donc l'art également) de la même manière. En revanche, les deux autres enfants du groupe se révéleront passionnants à suivre.
L'un, Shôya, apparaît d'abord comme un gamin turbulent et absolument pas intéressé par le dessin (si bien qu'il ne dessine quasiment que des bonhommes bâtons), au point que les enseignants tendent à l'éloigner, à le maintenir à l'écart pour qu'il n'embête pas les autres. Mais sous l'impulsion de Yatora (qui en prend pourtant pu son grade au départ de la part de cet enfant !), Shôya finira par dévoiler bien d'autres choses et, surtout, un sentiment que notre héros comprend parfaitement: celui de ne pas être conforme à l'échelle de valeurs imposée par la société, de sortir de ces valeurs au point d'être à la traîne ou d'être dans l'erreur... Alors, le petit garçon osera-t-il montrer ses qualités et révéler son talent ?
L'autre, Sae, suit le chemin inverse de Shôya. Adorable petite fille toujours heureuse de venir aux cours de dessin car c'est ce qu'elle préfère parmi ses nombreuses activités, elle est souvent complimentée par les professeurs pour son assiduité et son application. Mais entre la montée en puissance de Shôya et son surplus d'activités où elle veut toujours exceller au risque de très mal vivre des échecs, l'enfant risque bien de se mettre à développer des sentiments de plus en plus négatifs concernant son art. Un sentiment qui ne peut qu'interpeller Yatora... et plus encore Haruka, puisque c'est bien lui qui agira au plus près de la fillette, en dévoilant par la même occasion ses propres tourments, ses propres sentiments face à ses limites.

Loin d'être un simple aparté, ce tome apporte réellement sa pierre à l'édifice dans l'abord de l'Art et dans l'évolution des personnages. Les cas de Shôya et de Sae sont à la fois intéressants et attachants, et surtout ils trouvent un impact réussi sur Yatora et sur Haruka, tout en nous rappelant qu'observer les dessins des enfants peut nous en dire beaucoup sur eux mais aussi sur nous-mêmes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs