Blue Hole Vol.2 - Actualité manga
Blue Hole Vol.2 - Manga

Blue Hole Vol.2 : Critiques

Blue Hole

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Septembre 2021

Séparés des autres survivants, Gaïa et Alf poursuivent leur périple, à la rencontre de dinosaures qu'ils n'hésitent pas à aider ou à sauver si besoin est. Et de fil en aiguille, tous deux ont alors pu voir les émotions et liens affectifs que ces créatures peuvent ressentir, choses qu'ils rêveraient de pouvoir transmettre aux humains de leur époque pour contrecarrer le plan "Blue Hole" inhumain du docteur Hawk... mais ça, Alf ne pourra malheureusement pas le tenter, en se sacrifiant pour protéger Gaïa d'une attaque d'un colosse carnivore. Est-ce la fin pour Gaïa ? Pas si sûr, car les secours emmenés par le colonel York et par Wizard arrivent pile au bon moment ! L'expédition militaire internationale a effectivement enfin pu traverser le trou bleu, et les naufragés encore vivants du Kronos semblent alors tirés d'affaires... mais pour combien de temps ? Le sauvetage des naufragés n'est en effet qu'une de leurs missions, car le projet Blue Hole est désormais engagé, au grand désespoir de notre héroïne. Epaulée entre autres par Wizard, Gaïa décide de participer malgré tout au projet de préservation des espèces, visant à ramener des dinosaures à notre époque ! Mais en toile de fond, notre héroïne espère surtout trouver une occasion de sauver le crétacé, ses dinosaures et son écosystèmes face à l'égocentrique menace humaine.

L'arrivée de l'expédition militaire vient donc chambouler un récit déjà riche en rebondissements, et tout semble d'abord laisser croire que la deuxième moitié de la série sera portée par l'opposition de Gaïa et de ses quelques alliés au projet aussi gigantesque que fou de Hawk visant à échanger l'air de notre époque avec celui du crétacé, sans prendre en considération la vie de cette ère. Mais en réalité, Yukinobu Hoshino est encore plus malin que ça, et parvient encore à surprendre en apportant une donnée supplémentaire dans son récit, une idée où il exploite avec verve l'hypothèse selon laquelle l'extinction des dinosaures aurait été provoquée par un astéroïde géant. Et à partir de là, l'histoire n'est qu'une montée permanente en rythme et en intensité, jusqu'aux dernières dizaines de pages haletantes aussi bien dans leurs enjeux de grande ampleur que dans la narration en forme de compte à rebours.

Il est difficile d'en parler plus sans trop en dire, alors signalons simplement que l'auteur, bourré d'imagination, va vraiment au bout de ses idées et de ses interprétations, que ce soit à travers ses rebondissements de plus en plus fous, ses visuels riches et précis qui laissent régulièrement la part belle au grand spectacle (que ce soit les mises en avant des dinosaures, la petitesse de nos héros dans ce monde, les vues depuis l'espace...), ses sous-entendus écolos, ou bien sûr ses différentes mises en avant de la folie et de l'ethnocentrisme de l'espèce humaine. Et sur ce dernier point, Hoshino fait vraiment fort, en dépeignant des hommes égocentriques (les membres de la famille Hawk pensant avant tout à leur image, Julie en recherche de scoop et de succès et s'alliant là où elle a son avantage, des militaires certains de la suprématie humaine...) et dont les petites guéguerres apparaissent d'autant plus absurdes face à l'ampleur de ce qui est en train de se jouer (juste sauver le crétacé mais aussi notre époque voire le paléozoïque).

Ainsi, Blue Hole ne cesse de captiver dans cette deuxième moitié, autant dans ses visuels que dans son histoire, tant Yukinobu Hoshino va au bout de son trip de façon maligne, et livre des planches qui apparaissent d'autant plus belles au travers du grand format de la collection Graphic de Pika. Seule la toute fin, bien qu'ambitieuse, pourrait paraître un peu rapide... mais nul doute que cette frustration sera comblée par l'arrivée prochaine de Blue World, la suite de Blue Hole, que l'on pourra découvrir en France à partir de janvier 2022.

Enfin, signalons des pages "bonus" vraiment plaisantes à la fin de ce deuxième pavé d'environ 280 pages, entre 6 pages offrant deux postfaces très intéressantes de Hoshino (l'une d'époque, et l'autre écrite en 2012 pour la nouvelle édition japonaise) où l'auteur revient notamment sur sa passion pour les dinosaures, et 8 pages présentant brièvement certaines de ces créatures.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs