Blue Giant Supreme Vol.1 - Actualité manga
Blue Giant Supreme Vol.1 - Manga

Blue Giant Supreme Vol.1 : Critiques

Blue Giant Supreme

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 21 Août 2020

Blue Giant vient à peine de s'achever que les éditions Glénat ne laissent pas le temps à Dai de souffler un peu dans son parcours ! L'éditeur grenoblois nous fait effectivement l'immense plaisir de lancer, dès la fin de cette première série, la deuxième partie de cette saga de jazz: Blue Giant Supreme, lancée au Japon en 2016, et achevée cette année par le mangaka Shinichi Ishizuka après 11 volumes (le 11e tome n'étant toutefois pas encore paru au Japon). La bonne nouvelle, c'est que même après la conclusion de cette deuxième série, l'ascension de Dai n'est pas encore achevée puisque l'auteur a entamé en mai dernier une troisième partie, Blue Giant Explorer.

De Yukinori à Masa en passant par Tamada ou Yui, chacun a parfaitement compris que Dai est le genre de personnage qui ne doit surtout pas s'arrêter. Et suite à l'accident ayant scellé le sort de JASS, c'est sans se retourner (ou presque) que notre héros a pris la décisions culottée de quitter le Japon et de s'envoler ailleurs pour élargir son horizon et, peut-être conquérir un autre continent: l'Europe, une terre où le jazz reste important ! Suivant les conseils de Yui, c'est, de façon quelque part surprenante, en Allemagne et plus précisément à Munich que le jeune homme a décidé de poser ses bagages... ou plutôt son unique bagage, puisqu'il n'est parti qu'avec son fidèle saxophone ténor et un minimum d'argent. Car Dai est comme ça, comptant sur son talent pour improviser sur place tout comme il improvise dans sa musique. Mais même s'il ne pense qu'au jazz et que la première chose qu'il souhaite faire sur place est de se trouver un spot d'entraînement, il lui faudra bien, avant tout, ce confronter à de nombreuses différences de culture...

Avec Blue Giant Supreme, la "quête de Dai" se poursuit donc en Europe, à Munich, en premier lieu avec tout ce que cela peut impliquer de différences culturelles quand on est un japonais tout juste débarqué sans bagage hormis un saxo. On suit ici pas mal de choses auxquelles un étranger peut être confronté en arrivant en Allemagne: difficultés à se faire comprendre puisqu'il ne parle pas la langue (heureusement, l'anglais est courant), prix pouvant lui paraître plus ou moins élevés pour des choses du quotidien, difficulté à se trouver un spot pour s'entraîner sans être repris par des policiers dont il ne comprend pas la langue... Mais c'est aussi côté musique que notre héros devra surmonter certaines difficultés et sources étonnement. Difficultés, car quand on est un asiatique inconnu en Europe, il est complexe de parvenir à se faire accepter dans un club ou bar de jazz d'autant que l'Asie n'est pas forcément très connue pour sa musique jazz,c e qui n'incite pas à la confiance. Etonnement, car Dai sera surpris voire tombera un peu de haut en assistant à ses premiers concerts jazz sur place: une musique semblant trop pépère, un public qui ne montre que peu d'émotion et qui ne s'emballe pas vraiment... Est-ce la mentalité allemande/européenne ? Est-ce ça le jazz en Europe ?

En somme, que ce soit sur le plan des différences culturelles ou sur le plan musical, Dai ne peut, forcément, que ressentir des décalages... mais vous connaissez le jeune homme: il n'est pas du genre à se dégonfler, va toujours de l'avant en étant persuadé, dans sa passion dévorante et exclusive, qu'il sera un jour le plus grand jazzman du monde. Et cela pourrait bien vite finir par lui offrir certaines lueurs d'espoir et par lui ouvrir certaines portes: superbe petit moment avec une vieille dame allemande lui demandant de jouer dans la rue et communiquant avec lui non pas par la langue mais par l'amour du jazz, ouverture d'esprit totale de l'étudiant Kris qui, intrigué et séduit par la personnalité du japonais, fera tout pour l'aider... et tout ceci aboutira forcément sur des premiers moments de jazz en Europe vraiment intéressants pour Dai, surtout quand il s'agit de jouer seul au saxo pour des étudiants ne connaissant absolument pas la musique jazz... Notre héros saura-t-il faire passer quelque chose en eux ? Réponse dans un moment particulièrement prenant, où chaque variation musicale de Dai est le témoin de son propre état d'esprit, des ses propres réflexions sur l'instant... Encore et toujours et même en Europe, le jazz reste, surtout à travers ce héros spontané, la musique de l'émotion. Soulignons aussi le très chouette passage de l'auto-stop, évoquant la condition de travailleurs turcs en Allemagne, et soulignant encore toute l'originalité de ce héros pas comme les autres.

Sur le plan visuel, les qualités de l'auteur sont toujours là dans ses personnages et dans ses moments de jazz où la mise en scène fait pleinement ressentir la musique. Quant aux décors allemands, très souvent basés sur des photos, ils sont bien présents, soignés et immersifs.

Il s'agit donc d'un bon début pour la deuxième grande étape de l'ascension de Dai. Dans un cadre nouveau mais avec toujours la même pêche et les mêmes qualités, Blue Giant Supreme s'annonce tout aussi prenant que la première partie avec ce très bon volume d'introduction. L'édition française, elle, est dans la droite lignée de celle de la première série.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs