Bloodline Symphony Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Septembre 2019

De plus en plus actives, les éditions H2T se devaient de marquer la rentrée 2019 avec un nouveau titre. C'est le cas avec le lancement de Bloodline Symphony, récit vampirique que l'on doit à un jeune couple argentin : Pablo Rey au scénario, et Noelia Sequieda au dessin. Un récit dont le thème central peut rendre sceptique bien des lecteurs... Pourtant, ce premier opus montre que les deux auteurs ont des choses à proposer derrière une thématique largement essorée dans la pop-culture.


Adolescente de 16 ans, Amelia ne vit pas une jeunesse particulièrement heureuse. Timide et éloignée de sa famille, elle est aussi harcelée dans son lycée. Elle ne trouve qu'un maigre réconfort en se rendant à la bibliothèque locale et en observant une mystérieuse femme qui part s'enfermer dans une pièce secrète de l'établissement.
En bravant l'interdit et en cherchant à découvrir la nature de cette fameuse pièce, Amelia fait face à son destin. Elle y découvre un vampire en train de boire le sang du bibliothécaire, avant qu'il s'attaque à elle...


Et on n'en dira pas plus du côté de l'intrigue, histoire de laisser quelques surprises lors de la découverte de ce premier tome. Car celui-ci se révèle assez densé, aborde pas mal d'idées pour lancer le récit, et trop en dire reviendrait à potentiellement gâcher la surprise des premiers chapitres qui vont propulser le destin d'Amelia.


Ce premier opus dévoile rapidement une première force de la série : son rythme. Parce que les auteurs semblent avoir beaucoup de choses à développer, les premiers chapitres se révèlent assez intenses en péripéties, mais aussi en révélations. Il y a bien des notions à ingurgiter pour saisir les premières bribes de l'univers, et Pabo Rey les distille assez habilement dans son scénario. C'est ni trop, ni trop peu, juste assez pour ouvrir des portes pour la suite de l'histoire tout en captant notre intérêt. Et du côté de l'univers, c'est une mythologie du vampire globalement conforme à ce qu'on peut voir ailleurs qui nous est proposée... ce qui ne la rend pas inintéressante pour autant. Une intrigue nous attend à travers la série, et tout porte à croire que les mangaka savent où ils vont. Malgré un respect des codes du genre, il n'en faudra pas plus pour développer un bon titre, et c'est tout le bien qu'on souhaite à Bloodline Symphony.


Mais baser un intérêt sur une simple histoire respectant quelques poncifs serait limité. C'est là qu'intervient tout le dessin de Noelia Sequieda, pour donner de la couleur à l'ensemble. De la couleur... ou plutôt de la noirceur, car le récit opte pour un climat gothique assez moderne, loin de certains styles qu'on attribuait au genre dans les œuvres des décennies précédentes. Il se dégage un côté punk bienvenue dans ce premier tome, ce qui va amener une ambiance plutôt oppressante et réussie, scénaristiquement marquée par les moult mystères qui entourent les vampires et Amelia.
C'est aussi toute la patte sensuelle de l'artiste qui s'avère réussie dans cette amorce. Son trait est fin, et elle n'hésite pas à présenter ses personnages (féminins pour la quasi totalité) dans des tenues glamour, quand ce n'est pas simplement en tenues d'Eve. Cela aurait pu être un frein sous le trait d'un auteur masculin aux tendances voyeuristes, mais Noelia Sequieda en fait un outil de sensualité qui nous happe sans mal, et donne une véritable dimension au récit, ainsi qu'une esthétique envoutante.


Il ne faut donc pas se fier à un pitch qui peut se révéler simpliste, et donner sa chance à ce premier tome de Bloodline Symphony qui aborde le mythe du vampire dans une histoire prometteuse, et garnie d'une ambiance visuelle assez forte. Car le scénario ne bouleversera pas les standards du genre, néanmoins pour l'instant, mais l'esthétique apporte au tout un relief et une poésie plus que bienvenue. Certes, quelques erreurs de physionomies subsistent, mais la dessinatrice a encore le temps de corriger ses défauts... comme tout mangaka qui se lance dans une première œuvre professionnelle.


Côté édition, H2T nous livre une copie très satisfaisante entre un papier de qualité, une jolie page couleur, et quelques croquis préparatoires en guise de bonus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction