Blood and steel Vol.1 - Actualité manga

Blood and steel Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Octobre 2015

Critique 1


Avec Blood & Steel de Felix Ip et des Studios Unicorn, les éditions Kotoji accueillent un nouveau titre dans le label Asian District. Adapté des romans de Jozev, il s’agit de l’une des toutes premières séries d’arts martiaux hongkongaises (Wuxia) en bande dessinée à paraître dans nos contrées. Au-delà du plaisir de suivre une saga longue et palpitante, il est donc aussi question de découvrir un nouveau pan culturel avec cette série.

Dans ce premier volume, l’intrigue commence à se mettre en place. Deux confréries d’arts martiaux, Qingcheng et Wudang, ainsi que leurs principaux membres, sont présentés au lecteur. La première est celle du personnage principal, qui sera nommé Yan Heng par son maître. Qingcheng est une école puissante et réputée, Yan Heng est très fier d’y appartenir, et ses talents sont immédiatement remarqué par le grand maître He Zisheng : malgré sa jeunesse, il obtient le premier grade de l’école. C’est à ce moment que décident de se montrer les disciples de l’école Wudang, tout de noir vêtus et voulant obtenir le titre de meilleurs combattants du monde…

Ce premier volume permet une introduction simple et efficace du contexte et des protagonistes. On est d’emblée happé par cette ambiance de Chine moyenâgeuse, qui rappelle effectivement par moments les histoires de samouraïs, visuellement (les tenues chinoises peuvent vaguement être apparentées aux vêtements japonais) ou conceptuellement (les écoles d’arts martiaux chinoises ressemblent aux écoles de combat japonaises). On retrouve aussi l’idée de montrer ses valeurs à travers son art du sabre, de défendre ses couleurs et sa fierté. Quiconque aime les récits de sabre sera séduit par Blood & Steel.

Pourquoi cette bande dessinée est intéressante culturellement ? Il est vrai qu’à bien des égards, elle s’apparente à la littérature japonaise ou aux mangas. Mais d’une part, c’est bien l’histoire de la Chine des arts martiaux qui est décrite, son contexte historique, le fonctionnement de ses écoles. Et d’autre part, les graphismes relèvent d’une autre façon de faire le dessin. Si vous jetez un coup d’œil à la jaquette, vous verrez que Blood & Steel est réalisé par un « studio », avec un fonctionnement qui semble différer des ateliers de mangas avec auteurs et assistants. Ici, Felix Ip dirige l’écriture et le dessin, tandis que les autres employés réalisent leur tâche. Le résultat est très convaincant : si le style adopté est également proche des standards japonais, le dessin est de grande qualité et se distingue dans la qualité de son trait et son épaisseur, un peu plus « épais », plus « consistant », sans perdre en précision et en détail.

En bref, Blood & Steel est une excellente surprise. L’intrigue, dans le tome un, est assez calme, et il y a fort à parier que c’est la suite que l’on pourra juger réellement. Mais le charme est là, il transpire dans chaque page, que l’on tourne une par une avec un grand plaisir. Apparemment, Blood & Steel sera une saga longue avec bon nombre de surprises à en croire l’auteur original et l’éditeur, mieux vaut rester cramponné !

La qualité d’édition de Kotoji est très bonne. Les couvertures sont très similaires à l’édition hongkongaise, l’adaptation du logo de la série est fidèle et les images de couvertures sont sublimes et bien mises en valeur. La qualité du papier est correcte, et la traduction est tout à fait fluide. Le prix de 7,95€ est parfaitement convenable.




Critique 2


Après le superbe Crystal Sky of Yesterday de Pocket Chocolate, le label Asian District des éditions Kotoji accueille son deuxième titre, inscrit dans un genre très rare en France alors qu'il est omniprésent à Hong Kong : le récit d'arts martiaux (ou wuxia), dans la plus pure tradition du genre.


L'oeuvre est basée sur la série de romans d'arts martiaux hongkongaise Sangre y Acero, best-seller dans son pays et conçu par un spécialiste du genre, Jozev, auteur que l'on connaît déjà en France pour le scénario du manhua Claws of Darkness paru chez Soleil. C'est le studio Unicorn, spécialisé dans les projets cross-médias (manhuas, animation, jeux vidéo), qui signe cette adaptation BD sous la direction de Felix IP, directeur artistique du studio qui a plus d'une corde à son arc puisqu'il a aussi produit les longs-métrages d'animation internationaux Teenage Mutant Ninja Turtles et Astroboy, et a réalisé la série Zentrix, toute première série TV hongkongaise en CGI.


Autant dire qu'avec Blood & Steel, les éditions Kotoji ont mis la main sur un morceau de choix, une oeuvre portée par la grande expérience d'auteurs qui la mettent totalement à profit en dévoilant un univers prometteur. Les choses commencent pourtant calmement avec un début voyant deux tyrans s'opposer au fil d'un affrontement qui verre victorieux un jeune pratiquant d'arts martiaux issu de la confrérie de la montagne de Qingsheng, une école considérée comme la meilleure du Sichuan (région de Chine). Le jeune combattant, qui sera renommé plus tard Yan Heng par le maître de l'école He Zisheng, vient alors de brillamment réussir son ultime test afin de passer adepte de la confrérie, plus haute distinction que seuls les meilleurs parviennent à obtenir, et qui lui permettra d'être initié aux techniques les plus secrètes de l'école par le maître en personne.


Toute cette introduction s'avère habilement menée, car elle permet de mettre en place comme il se doit les principales figures de ce début de série, à commencer par l'imposant maître He Zisheng et son nouveau disciple Yan Heng, dont les prouesses étonnent déjà puisqu'il est devenu le plus jeune adepte de l'histoire de l'école Qingsheng ! Les autres protagonistes de l'école sont pour l'instant un peu plus discrets, mais néanmoins bien campés, et dans cet univers très masculin vient poindre une seule femme, pour l'instant discrète elle aussi, mais déjà séduisante.


Surtout, les auteurs en profitent encore plus pour présenter clairement le statut de l'école Qingcheng ainsi que son fonctionnement : la hiérarchie, la manière dont sont recrutés et entraînés les hommes (qu'ils soient héritiers directs de l'école, issus de sang noble ou venu de milieux plus modestes), l'entraînement rigoureux...


C'est une entrée en matière efficace, qui permet aussi d'apprécier d'emblée la virtuosité graphique du studio, qui dévoile des dessins d'une richesse exemplaire avec des personnages aux traits marqués et expressifs et un grand soin apporté aux décors, bâtiments et costumes d'époque. Quant au rendu des scènes d'action, il offre une fluidité et une intensité déjà remarquables, d'autant que les techniques utilisées sont parfaitement lisibles et sont ponctuées de précisions textuelles très claires.


Tout est donc bien posé pour un divertissement qui décolle réellement dans la dernière partie du volume, où débarque un ennemi de taille : l'école Wudang, souhaitant démontrer la supériorité de son art par tous les moyens, et qui est prête à décimer les autres écoles qui ne se rangeraient pas sous sa bannière... Ce qui annonce des affrontements très denses pour la suite, d'autant que le maître He Zisheng en personne devrait vite entrer en scène !


Côté édition, Kotoji livre un travail d'excellente facture. Aucune fausse note dans la traduction, de nombreuses notes très utiles et claires pour les termes étroitement liés aux contextes de la série et à l'univers des arts martiaux, une bonne qualité de papier et d'impression... Pour un premier titre dans ce format, bravo !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs