Blood alone - Nouvelle édition Vol.8 - Actualité manga

Blood alone - Nouvelle édition Vol.8 : Critiques

Blood alone

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Décembre 2012

Sorti au restaurant avec Misaki, Kuroe voit une remarque de sa petite protégée sur son incapacité à dire non aux femmes lui rappeler un souvenir de son passé, lié à l'époque où, alors âgé de tout juste vingt ans, il était apprenti vanatore aux côtés de Reiji...

Avoir deux tomes de Blood Alone une même année est devenu un fait rare, et chaque volume se déguste alors tranquillement, au gré des petites histoires de Kuroe et Misaki. Mais ce coup-ci, Masayuki Takano laisse tomber les petites historiettes et le rythme posé qu'on lui connaît pour nous offrir un volume entièrement consacré au passé d'apprenti vanatore de Kuroe. Mais cela valait-il seulement le coup ?

Suite à une toute petite phrase de Misaki, voici Kuroe plongé dans ses souvenirs d'apprenti vanatore, aux côtés de Reiji, son compagnon de l'époque, et de deux autres jeunes gens : Noëlle, jolie jeune femme intrépide, et l'énigmatique Cécilio. Ensemble, ils luttent contre les vampires, à commencer par ceux de l'Insigrad Sparda.
Après une scène de lutte qui confirme de nouveau qu'il n'est pas fait pour ce genre de phase d'action rythmée, Masayuki Takano présente rapidement le Kuroe de l'époque et ses trois compagnons, au fil de quelques vagues discussions au ton posé. Puis c'est le drame : incapable de dire non à l'intrépide Noëlle, Kuroe se laisse entraîner par celle-ci dans une chasse aux vampires privilégiant l'action. Et sans trop en dire, la suite ne sera guère mieux : des rebondissements trop gros, qu'on voit arriver des kilomètres à la ronde, arrivent autour de notre quatuor, sans qu'on n'en retienne grand chose, car Takano confirme plus que jamais ses défauts dès lors qu'il se laisse aller à des choses plus mouvementées.

Commençons par la narration, qui serait presque un supplice par moments. On sait l'auteur peu doué pour dans les choses trop vives, pas vraiment capable d'apporter du rythme et du souffle dans des rebondissements trop dynamiques, et ici, il raconte donc ses rebondissements avec mollesse, et ne parvient pas à dégager la moindre surprise ou intensité des événements qui se déroulent.
Le manque de surprise, c'est aussi ce qui caractérise le fond même de ce long flashback : d'un bout à l'autre, tout est prévisible, on sent arriver la plupart des coups de théâtre à l'avance, et l'auteur fait d'ailleurs à peine un effort pour tenter de rendre surprenants ceux qui auraient dû l'être un minimum.
Quant aux fameux rebondissements, qu'ils sont mauvais pour certains ! Sincèrement, pourquoi Lancelot ? Quel rapport ? Quel intérêt ? L'auteur ne développe absolument rien sur lui, alors pourquoi le caser là ? Quant à la trahison, qu'elle est grosse et convenue ! Et quelle motivation basique chez celui qui a trahi !
Autre problème : les personnages secondaires. Qu'il s'agisse de Reiji, Noëlle, Cecilio ou même des ennemis, aucun ne parvient à être intéressant ou attachant, car quasiment aucun vrai focus n'est fait sur eux. Ils sont lisses, désespérément lisses.
Comme si ça ne suffisait pas, rajoutons-en une couche, en signalant quelques incohérences ou facilités. Entre autres, le traître qui a pu mettre son masque à gaz tranquillement dans la voiture sans être capté par ses deux passagers (qui sont donc soit aveugles, soit complètement idiots). Ou pire, le fameux syndrome du flashback omniscient, que l'on peut parfois voir dans des oeuvres mal finies : bien qu'on assiste à son passé de son point de vue, via ses souvenirs, Kuroé sait aussi ce qui s'est déroulé du côté des autres personnages. Allons bon.
Enfin, l'auteur se permet des sauts dans le temps très mal amenés... car pas du tout amenés ! Le mangaka nous offre un premier saut dans le passé de Kuroé, puis un autre saut dans le passé du passé, avant de revenir dans le passé, dans le présent... sans rien changer à son ton ou à sa narration, si bien qu'il faut parfois un petit instant avant de comprendre qu'on a sauté d'une époque à l'autre (c'est surtout le cas du coup du passé dans le passé). Pour se repérer, on pense pouvoir se fier aux contours noirs des pages, qui sont souvent utilisés dans les mangas pour marquer un flashback, mais ici, l'auteur semble n'en faire qu'à sa tête, enchaînant les contours noirs et les blancs sans réelle logique. Déstabilisant.

Stop, c'en est trop, et ça fait mal de voir ça, de voir dans une série aussi appréciable que Blood Alone un volume qui passe autant à côté de toutes ses ambitions. N'arrivant jamais à faire décoller ses scènes d'action, offrant une narration bancale, enchaînant les incohérences et facilités, proposant des personnages secondaires qui ne dégagent rien, l'auteur déçoit comme il ne l'avait jamais fait. Tout simplement, on s'ennuie sur ce long flashback fort mal conçu qui tend à souligne à nouveau et mieux que jamais l'incapacité de l'auteur à confirmer dès qu'il montre un peu plus d'ambition. On espère donc très vite un retour aux sources, à ce qui fait le charme de la série, qui n'est guère sauvée ici que par un coup de crayon toujours aussi élégant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs