Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 29 Décembre 2016
Critique 2
Il a beau être balèze, Zapp Renfro s'est mis dans la panade, et le voici kidnappé, pris dans les filets de l'Eden, un endroit tenu secret où sévissent des combats clandestins ! Pour sortir de là son sbire, Klaus se met en route pour le lieu, accompagné de Leonardo. Et s'il veut revoir Zapp en vie, le leader de la société Libra devra faire parler ses poings sur le ring...
Évidemment, avec un tel pitch, la nouvelle partie de Blood Blockade Battlefront, qui occupe une petite moitié de ce 4ème tome, promet son lot d'action ! Et de ce côté là Yasuhiro Nightow ne déçoit aucunement : les combats clandestins où vient sévir le puissant Klaus sont ici un excellent défouloir ! Si la force brute du leader de Libra impressionne et permet au personnage de gagner encore en charisme, c'est surtout parce que le mangaka dévoile encore et toujours un sens de la mise en scène et du rebondissement qui offre un rendu survitaminé et explosif. Ce dessinateur est la preuve qu'il n'y a pas besoin d'un coup de crayon forcément hyper dense et précis pour offrir de l'action intense et efficace, il suffit simplement de savoir gérer la composition des pages, les traits, les designs, les onomatopées, le rendu des coups.
Si Klaus peut laisser parler les poings, c'est aussi parce qu'il se trouve dans un lieu propice à cela, un lieu que Nightow parvient à bien présenter. Il n'y a rien de forcément original dans cet Eden où sévissent les combats clandestins pour le plus grand bonheur des parieurs, mais la galerie de tronches que l'auteur y propose est jouissive, et l'auteur parvient à bien faire ressortir l'unicité de cet endroit à tous sont logés à la même enseigne, sont sur un pied d'égalité, et peuvent échapper dans une moindre mesure à la dureté de Hellsalem's Lot à l'extérieur.
Mais ce que l'on appréciera peut-être le plus, c'est ce qui se dessine petit à petit concernant le soi-disant kidnapping de Zapp. Entre humours, côté branque et personnages décomplexés, Nightow continue de bien exploiter mister Renfro et son désir de rivaliser avec Klaus.
Quant à la deuxième moitié du volume, elle amène un nouveau problème : Gilbert est victime d'un pépin de santé, et pour remplacer temporairement le majordome de Klaus on fait appel à Philippe Reynor, un membre du service spécial des majordomes des Reinherz. Mais comme toujours dans BBB, la situation va vite dégénérer, cette fois autour d'un rapt de... cerveau.
Ici non plus, Nightow ne s'écarte pas de l'ambiance habituelle de son oeuvre : de l'action débridée avec une course-poursuite finale détonante, de l'humour bien porté par la dégaine de Gilbert avec ses bandages ou par certains aspects de la personnalité de Philippe, un rythme hyper soutenu... mais cette nouvelle partie ne voit pas son intérêt se limiter à cela.
L'un après l'autre, l'auteur arrive à mieux mettre en avant les membres de Libra, et cette fois-ci c'est donc Gilbert qui est à l'honneur. Derrière ses allures de vieillard discret, qui semble prendre les choses avec une certaine distance, sur qui tout semble glisser au point qu'il semble parfois presque invisible, le bonhomme va montrer qu'il tient un rôle-clé au sein de Libra et aux côtés de Klaus, et va prouver qu'il possède des capacités loin d'être négligeables ! On découvre en lui un vieil homme qui n'a pas volé son appellation de majordome de combat, et affichant envers l'organisation une fidélité qui lui est propre.
Philippe, lui, est un nouveau personnage plutôt intéressant à suivre, mais surtout parce que son arrivée à Hellsalem's Lot nous permet d'en apprendre un peu plus sur l'univers de la série à travers un oeil nouveau. Cela permet d'éclairer un peu plus certaines choses sur Libra, sur la crainte et la haine que peut provoquer l'organisation, sur certains brefs éléments du passé de Gilbert ou de Klaus, et sur l'arrivée de ce dernier à Hellsalem.
Ajoutons à cela des dernières pages offrant un bref récit comique autour de Leo et K.K., et l'on obtient un divertissement toujours aussi emballant. L'intrigue principale fait du surplace et est à peine évoquée, mais cela permet à Nightow de continuer à traiter et enrichir son univers global et ses personnages.
Critique 1
C’est la crise ! Zapp s’est fait kidnapper et a besoin d’aide ! Aussitôt, Leonardo et Klaus partent à sa rescousse, ne se doutant alors pas que leur fourbe ami leur a tendu un piège pour espérer avoir le dessus sur Klaus. Ce dernier, accompagné de Leonardo, découvre sur les lieux du rapt un club clandestin où les combats sur ring font la joie des parieurs. Pour espérer revoir Zapp, Klaus va devoir démontrer sa puissance lors de combats…
A nouveau, différentes histoires composent cet opus de Blood Blockade Battlefront, deux intrigues qui n’insistent pas vraiment sur la trame de fond parfois sous-entendu, mais qui continuent d’explorer à merveille l’univers de la série et jouent constamment sur le talent de Yasuhiro Nightow.
Dans le premier récit, il est question de combats dans le sens le plus pur du terme. Leonardo et Klaus partent à la rescousse d’un Zapp, toujours aussi malicieux et décalé, prétendument kidnappé, un simple prétexte pour propulser le leader de Libra sur un ring, et lui faire connaître la jouissance des projecteurs. Ici, Nightow livre d’abord une vision nouvelle de son monde avec ce pan clandestin au sein duquel les amateurs oublient les horreurs qu’ils peuvent connaître au sein de Hellsalem’s Lot, un moyen de loger chacun à la même enseigne pour peu qu’on s’adonne à la passion des combats de ring. La formule devient particulièrement jouissive dès que Klaus s’immerge dans les affrontements, ce grâce à un dessin vraiment dense du mangaka et une mise en scène littéralement explosive qui s’apparente à un storyboard d’épisode d’anime plus qu’autre chose. Comme bien souvent, c’est la patte visuelle de Nightow qui donne sa saveur à la série.
Dans le second récit, un personnage trop en retrait dans l’œuvre a droit aux honneurs. Gilbert, majordome de Klaus et ainsi membre de Libra, est victime d’un accident domestique, devant alors s’appuyer sur un remplaçant. Pitch simple encore une fois, et occasion idéale pour le mangaka d’offrir une intrigue partant dans toutes les directions possible afin de légitimer une action dont on ne se lasse pas. Le personnage de Philippe Reynor a donc pour seule légitimité la mise en avant de l’organisation phare de la série. Sa présence est d’autant plus intéressante que le personnage s’apparente au point de vue du lecteur : éloigné, ne prenant pas forcément l’univers au sérieux, et se trouvant par conséquent victime de multiples grabuges dès qu’il côtoie Klaus et tout son groupe ! Le tout aboutit sur une course-poursuite effrénée une nouvelle fois efficace grâce aux talents de narrateur de Yasuhiro Nightow, on point qu’on ne devrait même plus évoquer tant il coule de sens. Et une fois encore, c’est son œil cinématographique qui fait toute la différence, ce second acte du volume n’étant pas bien éloigné du cinéma d’action…
Toujours aussi jouissive, la série du papa de Trigun jongle entre des intrigues très variées, explosives et parvenant à traiter l’univers de l’œuvre de multiples façons. Ce quatrième tome ne fait pas exception à la règle, on a alors hâte de découvrir les prochaines mésaventures folles et déjantées de Libra.