Blessures nocturnes Vol.3 : Critiques

Yomawari Sensei

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Juin 2009

Trois nouvelles histoires sont au programme de ce volume.
Dans la première, qui occupe plus de la moitié du tome, le "guetteur" Mizutani tente de venir en aide à Kôya, l'un de ses élèves qui a tendance à sécher les cours certains mois en particulier. Un jour, celui-ci lève la main sur l'un de ses professeurs qui lui a simplement demandé de se déshabiller pour une séance de natation. Alors que la majorité souhaite l'expulser, Mizutani va tenter de trouver les raisons du comportement de Kôya, et va découvrir en lui de terribles séquelles physiques et psychologiques liées au traitement que lui inflige son père au chômage et alcoolique. Grâce au "guetteur", le jeune garçon semble sur la voie de la guérison, mais son appartenance à une bande de motards pourrait bien venir tout briser...
Les deux autres histoires, moins développées et tenant chacune sur une trentaine de pages, n'en restent pas moins intéressantes et poignantes. Dans la deuxième, Mizutani vient en aide à un garçon de 19 ans vivant dans la rue, rejeté par sa belle-famille et ses employeurs à cause de son asthme et de ses crises d'épilepsie. Accueilli dans la classe du "guetteur", il reprend sérieusement ses études, se trouve une petite amie... Mais alors qu'il commence à être heureux, sa chute n'en sera que plus brutale et marquante pour Mizutani et les lecteurs. La troisième et dernière histoire, quant à elle, voit notre héros aider par téléphone une jeune fille recluse à cause de son physique ingrat, et qui finira par reprendre confiance en elle.

Une nouvelle fois, ce sont des situations très variées qui se dévoilent devant Mizutani. Qu'il s'agisse de ses élèves ou d'enfants étrangers qu'il croise en sortant la nuit, que les choses s'arrangent ou virent au tragique pour eux, le "guetteur" continue de venir en aide comme il le peut aux enfants marginalisés par une société qui les rejette ou les maltraite. Mais malgré toute sa bonne volonté, Mizutani fait régulièrement des erreurs ou est obligé de reconnaître sa propre impuissance face à certaines situations dramatiques. Le récit n'est jamais enjolivé, ce qui le rend on ne peut plus vrai et humain, d'autant qu'il est à nouveau ponctué des essais d'Osamu Mizutani, toujours aussi poignants.

Le travail de Seiki Tsuchida est toujours aussi remarquable. Le dessinateur ne s'embarrasse jamais de grosses ficelles narratives, se contente de retranscrire les choses avec la plus grande simplicité, ce qui les rend on ne peut plus vraies et percutantes. Son coup de crayon colle toujours aussi bien, et sait faire ressortir quand il le faut toute la bonté et/ou la détresse de Mizutani et des autres personnages.

On serait tenté de reprocher à Casterman le rythme de parution lent (un tome tous les quatre mois), mais finalement, cela nous permet de mieux prendre conscience que chaque volume est un véritable bijou dans son genre. Blessures Nocturnes est un témoignage poignant d'un homme remarquable dans sa volonté d'aider les jeunes marginalisés comme il le peut, bien qu'il reste avant tout un homme. Voici sans doute l'un des manga les plus vrais sur le plan humain.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs