Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Décembre 2019
Chronique 2
???
Quelqu'un est il en mesure de m'expliquer clairement ce que je viens de lire?
Et quand je dis clairement c'est à dire pas les généralités et autres phrases toutes faites! Ok on a bien compris qu'il fallait aborder tout ça sous l'angle du virtuel, qu'il fallait voir chez les intervenants de ce titre des virus et contre virus, qu'il faut aborder ça comme un gigantesque système avec ses codes, ses contres mesures...ça on l'a compris depuis le premier tome!
Maintenant pourquoi l'auteur nous ballade t-il de la sorte avec des chapitres incohérents entre eux?
On passe d'une situation à une autre sans la moindre transition, sans la moindre explication...et on est censé l'accepter?
Depuis toujours j'apprécie comprendre ce que je suis en train de lire / regarder / écouter, c'est peut être un défaut mais cela me parait logique.
Qu'on nous pousse à la réflexion, à nous poser des questions, avec grand plaisir...mais nous proposer une œuvre que seul l'auteur lui même est en mesure de comprendre (et encore), c'est clairement ma limite!
Et soyons clairs, devoir aller chercher des réponses sur le net et se taper des pavés d'explication pour avoir un semblant d'éclaircissement, ce n'est pas ma vision des choses!
Alors certes c'est beau, c'est magnifique même, voire carrément envoûtant, on ne se lasse pas d'explorer cette mégastructure avec Killee, on éprouve de véritables frissons lorsqu'on a le sentiment (erroné) qu'on arrive enfin au bout de la structure, qu'on atteint l'extérieur; on se régale à explorer ces tunnels sombres et organiques, ces couloirs froids et métalliques...mais ne serait ce pas mieux si on comprenait ce qui est en train de se passer?
Au cours d'un chapitre vraiment étonnant on découvre un nouvel univers, un monde qui pourrait être le notre, avec des maisons, des collines, des arbres...mais tout ceci n'est qu'illusion. Ici l'auteur semble se faire plaisir et nous propose une revisite de l'univers Burtonnien, on se croirait en plein milieu de "L'étrange Noël de monsieur Jack", et bizarrement ce chapitre est peut être le plus compréhensible.
Et c'est d'autant plus frustrant qu'il s'agit ici du dernier tome de cette édition reliée; si nous terminons notre voyage avec Killee, celui de ce dernier est bien d'être clôt! Alors qu'il se rapproche de son objectif, il chute et recommence...une fin ouverte sur un éternel recommencement, c'est à la fois beau et tragique, satisfaisant et frustrant...mais ce sont les étapes du voyage qui sont totalement floues...et à mon sens, le talent, la beauté, le mystère (rajoutez ce que vous voulez) ne justifient pas tout!
Alors comment noter un volume qui ne tient que sur sa maestria graphique? Il ne s'agit pas d'un art book mais d'un élément d'un récit dont on a perdu le fil depuis longtemps...
Incompréhensible/ 20
Chroniqueur: Erkael
Chronique 1
Suite à sa bataille contre Shibo, convertie en une Contre-Mesure de niveau 9 particulièrement destructrice, Killee reprend son éternel voyage, en quête de gènes d'accès réseau. De son côté, Shibo a survécu, elle et sa sphère abritant d'importantes données, et est secourue par Sanhakan, qui s'est révélée être une envoyée de l'Agence Gouvernementale. Encore une fois, les chemins de ces trois protagonistes vont se recouper, sachant que les Siliciès seront une nouvelle fois sur leur chemin.
Avec ce sixième tome de l'édition deluxe, Blame !, l'oeuvre phare la plus particulière de Tsutomu Nihei, touche à sa fin. A travers ce dernier segment de voyage, les trois personnages principaux que sont Killee, Shibo et Sanhakan sont confrontés à de derniers combats, les Siliciès étant toujours présents pour tenter de se connecter eux-mêmes à la Netsphère, s'opposant alors aux figures centrales liées à l'Agence Gouvernementale.
Et encore une fois, tout le travail d'architecture de l'auteur fait mouche, dans ce tome où l'action est beaucoup plus posée. Sorte de retour aux sources et à l'atmosphère du premier tome, ce dernier volet narre en grande partie le voyage de Killee, toujours en quête des gènes d'accès réseau, bien que sa route va croiser celle de ses deux camarades, et donc celle des Siliciès, en vue de combats déterminants.
Et cette impression de retour à la case départ, avec un Killee dont l'objectif n'a jamais évolué et qui arpente sans lassitude les labyrinthes de la ville, elle est justifiée par la fin que nous propose ici l'auteur. On pouvait s'en douter : avec une œuvre au scénario aussi évasif que Blame !, qui laisse plutôt le lecteur réfléchir aux concepts de la série plutôt que nous expliquer clairement tous les tenants et aboutissants de l’univers, on ne pouvait s'attendre à une conclusion conventionnelle. Dans l'idée, la fin proposée ne semble pas plus originale que bien d'autres titres, puisqu'il s'agit d'une fin ouverte... ou presque. Car l'éternel recommencement qu'évoque Tsutomu Nihei, il est à l'image de la série : imperceptible, abstrait, et représente la fin rationnelle que ne pourrait avoir le récit. Le point final est apporté après quelques planches couleur d'une beauté immersive, confirmant certains enjeux du titre en tant qu’œuvre. Blame ! n'est pas à prendre comme un manga classique, mais comme une expérience de voyage qui peut être revécue à l'infini.
Reste que l'univers continue de s'étoffer avec ce dernier opus, qui confirme aussi toute la teneur des quelques personnages centraux. Les nouvelles idées d'environnement que nous offre le mangaka sont impressionnantes, la série se payant de luxe d'élargir son monde au-delà de nos attentes, même sur ses tous derniers chapitres. En particulier, l'avant-dernier chapitre surprend par ses environnements dépeint, faisant germer chez nous la fausse idée d'un après, alors qu'il ne s'agit en réalité que d'un pan insoupçonné du monde de Blame !, toujours aussi inspiré par les mondes informatiques et connectés.
L’œuvre de Tsutomu Nihei est un véritable voyage, une aventure qui se sera avérée marquante pendant six gros opus pour cette édition deluxe. Épopée abstraite, dont les informations de scénario n'étaient soulevées qu'à des moments précis, la série a un parti-pris plus que particulier, qui en fait une expérience à part. Découvrir ou redécouvrir le manga par une édition au format si grand aura été un atout, la taille des planches rendant justice au trait de Tsutomu Nihei, et garantissant une expérience optimale aux côtés de Killee, Shibo ou Shanhakan, dans une aventure dont on aura sans doute une vision différente à chaque relecture.
???
Quelqu'un est il en mesure de m'expliquer clairement ce que je viens de lire?
Et quand je dis clairement c'est à dire pas les généralités et autres phrases toutes faites! Ok on a bien compris qu'il fallait aborder tout ça sous l'angle du virtuel, qu'il fallait voir chez les intervenants de ce titre des virus et contre virus, qu'il faut aborder ça comme un gigantesque système avec ses codes, ses contres mesures...ça on l'a compris depuis le premier tome!
Maintenant pourquoi l'auteur nous ballade t-il de la sorte avec des chapitres incohérents entre eux?
On passe d'une situation à une autre sans la moindre transition, sans la moindre explication...et on est censé l'accepter?
Depuis toujours j'apprécie comprendre ce que je suis en train de lire / regarder / écouter, c'est peut être un défaut mais cela me parait logique.
Qu'on nous pousse à la réflexion, à nous poser des questions, avec grand plaisir...mais nous proposer une œuvre que seul l'auteur lui même est en mesure de comprendre (et encore), c'est clairement ma limite!
Et soyons clairs, devoir aller chercher des réponses sur le net et se taper des pavés d'explication pour avoir un semblant d'éclaircissement, ce n'est pas ma vision des choses!
Alors certes c'est beau, c'est magnifique même, voire carrément envoûtant, on ne se lasse pas d'explorer cette mégastructure avec Killee, on éprouve de véritables frissons lorsqu'on a le sentiment (erroné) qu'on arrive enfin au bout de la structure, qu'on atteint l'extérieur; on se régale à explorer ces tunnels sombres et organiques, ces couloirs froids et métalliques...mais ne serait ce pas mieux si on comprenait ce qui est en train de se passer?
Au cours d'un chapitre vraiment étonnant on découvre un nouvel univers, un monde qui pourrait être le notre, avec des maisons, des collines, des arbres...mais tout ceci n'est qu'illusion. Ici l'auteur semble se faire plaisir et nous propose une revisite de l'univers Burtonnien, on se croirait en plein milieu de "L'étrange Noël de monsieur Jack", et bizarrement ce chapitre est peut être le plus compréhensible.
Et c'est d'autant plus frustrant qu'il s'agit ici du dernier tome de cette édition reliée; si nous terminons notre voyage avec Killee, celui de ce dernier est bien d'être clôt! Alors qu'il se rapproche de son objectif, il chute et recommence...une fin ouverte sur un éternel recommencement, c'est à la fois beau et tragique, satisfaisant et frustrant...mais ce sont les étapes du voyage qui sont totalement floues...et à mon sens, le talent, la beauté, le mystère (rajoutez ce que vous voulez) ne justifient pas tout!
Alors comment noter un volume qui ne tient que sur sa maestria graphique? Il ne s'agit pas d'un art book mais d'un élément d'un récit dont on a perdu le fil depuis longtemps...
Incompréhensible/ 20
Chroniqueur: Erkael
Chronique 1
Suite à sa bataille contre Shibo, convertie en une Contre-Mesure de niveau 9 particulièrement destructrice, Killee reprend son éternel voyage, en quête de gènes d'accès réseau. De son côté, Shibo a survécu, elle et sa sphère abritant d'importantes données, et est secourue par Sanhakan, qui s'est révélée être une envoyée de l'Agence Gouvernementale. Encore une fois, les chemins de ces trois protagonistes vont se recouper, sachant que les Siliciès seront une nouvelle fois sur leur chemin.
Avec ce sixième tome de l'édition deluxe, Blame !, l'oeuvre phare la plus particulière de Tsutomu Nihei, touche à sa fin. A travers ce dernier segment de voyage, les trois personnages principaux que sont Killee, Shibo et Sanhakan sont confrontés à de derniers combats, les Siliciès étant toujours présents pour tenter de se connecter eux-mêmes à la Netsphère, s'opposant alors aux figures centrales liées à l'Agence Gouvernementale.
Et encore une fois, tout le travail d'architecture de l'auteur fait mouche, dans ce tome où l'action est beaucoup plus posée. Sorte de retour aux sources et à l'atmosphère du premier tome, ce dernier volet narre en grande partie le voyage de Killee, toujours en quête des gènes d'accès réseau, bien que sa route va croiser celle de ses deux camarades, et donc celle des Siliciès, en vue de combats déterminants.
Et cette impression de retour à la case départ, avec un Killee dont l'objectif n'a jamais évolué et qui arpente sans lassitude les labyrinthes de la ville, elle est justifiée par la fin que nous propose ici l'auteur. On pouvait s'en douter : avec une œuvre au scénario aussi évasif que Blame !, qui laisse plutôt le lecteur réfléchir aux concepts de la série plutôt que nous expliquer clairement tous les tenants et aboutissants de l’univers, on ne pouvait s'attendre à une conclusion conventionnelle. Dans l'idée, la fin proposée ne semble pas plus originale que bien d'autres titres, puisqu'il s'agit d'une fin ouverte... ou presque. Car l'éternel recommencement qu'évoque Tsutomu Nihei, il est à l'image de la série : imperceptible, abstrait, et représente la fin rationnelle que ne pourrait avoir le récit. Le point final est apporté après quelques planches couleur d'une beauté immersive, confirmant certains enjeux du titre en tant qu’œuvre. Blame ! n'est pas à prendre comme un manga classique, mais comme une expérience de voyage qui peut être revécue à l'infini.
Reste que l'univers continue de s'étoffer avec ce dernier opus, qui confirme aussi toute la teneur des quelques personnages centraux. Les nouvelles idées d'environnement que nous offre le mangaka sont impressionnantes, la série se payant de luxe d'élargir son monde au-delà de nos attentes, même sur ses tous derniers chapitres. En particulier, l'avant-dernier chapitre surprend par ses environnements dépeint, faisant germer chez nous la fausse idée d'un après, alors qu'il ne s'agit en réalité que d'un pan insoupçonné du monde de Blame !, toujours aussi inspiré par les mondes informatiques et connectés.
L’œuvre de Tsutomu Nihei est un véritable voyage, une aventure qui se sera avérée marquante pendant six gros opus pour cette édition deluxe. Épopée abstraite, dont les informations de scénario n'étaient soulevées qu'à des moments précis, la série a un parti-pris plus que particulier, qui en fait une expérience à part. Découvrir ou redécouvrir le manga par une édition au format si grand aura été un atout, la taille des planches rendant justice au trait de Tsutomu Nihei, et garantissant une expérience optimale aux côtés de Killee, Shibo ou Shanhakan, dans une aventure dont on aura sans doute une vision différente à chaque relecture.