Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Septembre 2009
Les conséquences du terrible assaut des chrono numbers dans la résidence de Creed a fait quelques dégâts, dans les deux camps. Que ce soit des blessures physiques ou mentales, des éléments qui ont trahi ou qui se sont ralliés, cet épisode a quelque peu changé la donne. Pourtant, avant de disparaître à nouveau, Creed désire faire une dernière visite à Train, qui sera une fois de plus assez lourde de conséquences…
Après une succession de combats assez brouillon, ce tome 10 repart de bon pied en insufflant de nouvelles intrigues dans la série. Il est d’abord temps de faire le bilan : outre la disparition d’un chrono number émérite, la trahison de deux apôtres de l’étoile, Sharden et Kyoko, se révèle intéressante, permettant une ouverture dans l’affrontement figé entre les deux clans, arbitré par Train. Mais alors que l’on pensait que ce tome serait l’occasion de souffler, l’auteur nous surprend en mettant un de ses personnages les plus charismatiques, Sven, face au danger extrême que représente la lame de Creed. Une très bonne façon de ranimer un peu d’intérêt chez ce personnage en retrait depuis quelques épisodes, tout en faisant monter un suspens intéressant.
Malheureusement, si l’auteur a de très bonnes idées dans ce tome, il les exploite de façon maladroite. D’une part, beaucoup trop d’éléments sont à prendre en compte dans ce tome, et on passe ainsi de l’un à l’autre sans en saisir toute la pertinence. De plus, Kentaro Yabuki n’arrive pas à insuffler assez de gravité dans chacun d’entre eux, du fait de l’insouciance partagée par les protagonistes. La blessure de Creed ? Peu importe. La transformation inattendue de Train ? Peu importe. Certains personnages en deviennent même agçants, comme la jeune Kyoko. Jusqu’ici présentée comme une adolescente indomptable, on pouvait attendre beaucoup de sa rebellion envers Creed. Mais voilà qu’elle tombe amoureuse de notre héros ténébreux, pour une broutille, la plaçant ainsi dans la longue liste des personnages féminins inutiles, comme dans la plupart des séries du Jump !
Nous sommes ainsi devant un tome certes intéressant, qui relance des pistes accrocheuses pour la suite, mais traités avec un certain manque de maturité. Ainsi, malgré de très bonnes idées, ce shonen reste toujours trop stéréotypé pour pouvoir se démarquer. De plus, la dernière page nous annonce un retour à l’action pure et aux affrontements, et on se demande bien où l’auteur va encore essayer de nous mener.