Black Rose Alice (Akata) Vol.5 - Manga

Black Rose Alice (Akata) Vol.5 : Critiques

Black Rose Alice

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Août 2024

En disséminant les graines fécondées de Léo et en permettant à l'âme de celui-ci de s'envoler, Tôko a fait un choix fort, quitte à ce que cette décision scelle également son propre destin... Après ces événements assez marquants, Alice reste toujours l'observatrice des rivalités entre Dimitri, Kai et Reiji pour tenter de conquérir son coeur, mais à présent notre héroïne semble plus que jamais troublée émotionnellement. Et ce n'est certainement pas l'événement préparé à la toute fin du volume précédent qui va démentir cela, puisque Koya est de retour face à Alice. Ce Koya avec qui la jeune femme avait une relation si forte autrefois, quand elle était encore Azusa. C'est comme si le jeune homme était naturellement attiré par l'égérie des vampires, au point de même reconnaître en elle celle qu'il a tant aimée...

Forcément, ces retrouvailles, dans un contexte si particulier, ne manquent pas de semer encore un peu plus le trouble chez Alice. D'un côté, on assiste à une "confrontation" forte, car via notre héroïne on découvre le quotidien actuel difficile de Koya depuis qu'Azusa a disparu de sa vie, le jeune homme se confiant même sur les reproches qu'il a à faire à celle qu'il aimait suite à son sacrifice pour le sauver. D'un autre côté, le cas de Koya permet aussi à Setona Mizushiro, avec une certaine finesse d'écriture (qu'on lui retrouve pleinement, après le tome précédent un peu plus maladroit), de dresser un tableau intéressant de différentes manières d'aimer. Et enfin, voire surtout, on assiste à l'évolution d'une héroïne qui, après avoir été bien marquée par les récents événements qu'elle traversés, se laisse enfin aller beaucoup plus aux émotions qui la submergent. Tantôt égoïste et impulsive, tantôt plus soucieuse de tout ce qui se passe autour d'elle, et surtout en laissant derrière elle sa part de froideur et de passivité, la jeune femme laisse exploser ses émotions, ses sentiments et toutes les contradictions pouvant aller avec, en devenant en un rien de temps plus complexe et plus intéressante, et c'est précisément ce qui manquait un peu à cette série jusque-là pour se hisser un cran plus haut, alors que la complexité des personnages principaux est généralement la marque de fabrique de cette excellente mangaka.

En quelque sorte, les événements de ce volume, en plus nourris par ceux des tomes précédents, sont ceux qui permettent à notre héroïne de désormais s'assumer en tant qu'Alice, et plus en tant que femme cherchant à rester Azusa. Mais dans cet opus, elle est loin d'être la seule à se dévoiler et à évoluer, car ses trois prétendants vampiriques sont toujours de la partie bien sûr, et leur progression sentimentale est très bien exposée dans l'ensemble. D'un côté, les jumeaux renforcent patiemment leur rôle compétitif, tout en laissant entrevoir des détails très intrigants sur leur passé au travers d'un bref flashback subtilement mis en scène par l'autrice, dans la mesure où il reste volontairement assez flou sur l'identité de chacun. Et de l'autre côté, Dimitri, bien qu'il garde sa part d'ambiguïté, nous apparaît plus sincère jusque dans son côté jaloux, le rendant plus humain malgré son statut de vampire. Alors forcément, la décision qu'il finit par prendre dans le présent volume sonne comme un nouveau bouleversement fort, en plus d'être en totale adéquation avec la progression du personnage que l'on peut observer dans ces pages.

Redécouvrir Black Rose Alice reste alors, toujours, un vrai plaisir grâce à cette nouvelle édition soignée et vraiment bienvenue. Bien que la série ait connu quelques petites inégalités sur certains volumes précédents, Setona Mizushiro démontre qu'elle sait bien où elle va avec cet avant-dernier tome qui fait bien monter nos attentes en vue du sixième et dernier tome de la saison 1. On attendra désormais impatiemment la parution de celui-ci, avant d'ensuite enchaîner sur la saison 2 "D.C. al fine", restée jusque-là inédite en France !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction