Birdcage Castle Vol.1 - Actualité manga
Birdcage Castle Vol.1 - Manga

Birdcage Castle Vol.1 : Critiques

Torikago no Tsugai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Mai 2018

Voici un mois que Kumo Shisaragi, lycéenne, a mystérieusement disparu. Etant donné que la dernière fois qu'on l'a vue elle était avec un jeune homme, les rumeurs ont parlé d'enlèvement, de double suicide, de fugue... mais aucune piste concrète n'a pu être trouvée. Du moins, jusqu'à ce que Saki, une de ses amies, ne pense au fameux parc d'attractions abandonné du coin, la Forêt aux Oiseaux, et à son bâtiment phare, le "Château de la cage aux oiseaux". Une légende urbaine dit que les couples qui entrent à deux dans ce château seront unis pour la vie, donc peut-être que Kumo y est allée... C'est dans l'optique de s'y rendre que Saki a lancé un appel à ses camarades de classe, mais seuls 5 d'entre eux ont répondu à son appel. Parmi eux, Gin, lycéen considéré un peu comme un marginal, car il passe son temps à parler tout seul, et à réfléchir à fond sur tout au point d'être toujours complètement indécis. Pourtant, une fois arrivés au château , ce sont des choix parfois durs que ses camarades et lui devront faire, car les voici très vite sans connaissance, et quand ils se réveillent ils sont enchaînés deux par deux, contraints de participer à un jeu mortel...


Publiée de 2012 à 2014 sous le titre Torikago no Tsugai sur le site Gangan Online des éditions Square Enix, Birdcage Castle est la première sortie issue de la toute nouvelle collaboration de Doki-Doki avec cet éditeur japonais de renom. Ainsi, la filiale manga des éditions Bamboo poursuit joliment sa route en s'octroyant un nouveau partenaire nippon de choix, et a choisi de s'orienter vers un manga ancré dans le genre sur-représenté du survival pour inaugurer cette nouvelle collaboration. On doit cette série à Tôtarô Minami, un mangaka dont ce fut la première (et à ce jour l'unique) série.


Les pièges dans lesquels tombent souvent les mangas axés survival / jeux mortels résident essentiellement en deux choses: tout d'abord un pitch de base un peu neuneu, puis des personnages pouvant être franchement crétins et irritants. Et dans un premier temps, le tome 1 de Birdcage Castle n'évite malheureusement aucun de ces deux écueils. Il faut bien l'avouer: le prétexte de base pour emmener les héros adolescents jusqu'au fameux château est assez improbable, et révèle déjà un eu de stupidité chez les personnages. S'ils pensent vraiment que Kumo peut avoir disparu là-bas, pourquoi ne préviennent-ils pas tout simplement la police pour qu'elle explore cette piste ? Etant donné que ce n'est pas la première fois que des couples se rendent là-bas en suivant la légende urbaine, et donc qu'il y a déjà eu sûrement des disparus, pourquoi n'y a-t-il jamais eu d'enquête sur ce lieu ? Il y aura ainsi des petites idioties qui chiffonnent pendant tout le volume, ça ruine pas mal la crédibilité du truc, et il faudra donc passer outre tout ça pour profiter de la lecture, tant l'idée de base ne semble être qu'un gros prétexte peu recherché et peu cohérent pour envoyer les ados vers les épreuves mortelles qui les attendent. Concernant les personnages, soit ils sont pour l'instant assez fades ou très stéréotypés (par exemple, Kosuzu a tout de la jeune fille timide, peu sûre d'elle, et en même temps toute mimi), soit ils jouent sur des caractères opposés (par exemple entre Gin qui est un éternel indécis inapte à prendre des décisions immédiates, car il réfléchit toujours à tout, et Yuki qui est son contraire en ne tergiversant jamais et en se fiant toujours à sa première impression), soit ils sont tout simplement constamment horripilants dans leur comportement (c'est surtout le cas de Yuma... c'est fait exprès, mais elle est vraiment insupportable, en jouant à fond le rôle de pimbêche manipulatrice qui ne supporte pas d'être contredite).


Bref, il y a assurément des petits problèmes qui peuvent entacher la parfaite immersion du lecteur, tant le tout manque de crédibilité et la plupart des personnages peinent à vraiment intéresser. Et pourtant, Birdcage Castle montre déjà des idées vraiment intéressantes, à commencer par le principal élément sur lequel reposent les épreuves: les choix. A chaque fois, les couples seront tout simplement mis face à deux ou plusieurs choix afin d'avancer dans le château, et ne devront suivre que deux règles: interdiction de revenir sur son premier choix, et interdiction de ne plus être par deux. Pour quiconque fait marche arrière ou se retrouve seul, c'est la mort assurée, soit immédiatement quand on fait marche arrière, soit au bout de quelques secondes quand on se retrouve seul? Sur ce dernier point, mention spéciale aux "bip" signalant les personnes esseulées, qui sonnent alors comme un présage funeste avant la mort, et qui offrent donc quelques bonnes petites montées de tension ! Même si une mort s'abat déjà violemment dès le début des épreuves pour bien montrer que c'est du sérieux (ayons quand même une pensée pour la pauvre personne morte bêtement, qui est assez vite oubliée alors que l'un des héros était censé être amoureux d'elle...), les premiers choix à faire servent surtout à poser le déroulement des choses, mais les avancées offrent déjà quelques petits imprévus assez intrigants: arrivée aux côtés de nos héros de Yuki une jeune fille qui ne dit peut-être pas tout, rencontre avec d'autres adolescents pris eux aussi dans ce château... sans oublier le principal mystère: qui se cache derrière le maître du jeu et son masque de hibou, et pourquoi fait-il tout ça ?


Visuellement, c'est soigné, avec un trait assez précis, lissé et expressif, assez typique de l'écurie Square Enix par certains aspects. Certaines expressions faciales peuvent rappeler une mangaka comme Hiromu Arakawa. Minami joue d'ailleurs essentiellement sur les visages de ses personnages, sait notamment bien faire ressortir celui de Gin qui a souvent l'air assez paumé dans ses pensées, chaque figure est facilement reconnaissable... mais le dessinateur sait également soigner ses décors quand il le faut pour accentuer l'ambiance. Les backgrounds en eux-mêmes restent très simples, et Minami va plutôt jouer sur certains détails spécifiques assez intrigants ou inquiétants, comme l'omniprésence dans le château de volatiles, ou quelques mises en scène assez soudaines dans le sort qui attend certains personnages.


Il faudra patienter jusqu'au deuxième volume pour voir un peu plus ce que Birdcage Castle a réellement sous le coude, d'autant plus que les toutes dernières pages laissent sur un premier gros climax important, avec un choix très dur à faire ! En attendant, l'auteur pose ses bases maladroitement, non sans quelques facilités et incohérences dans le comportement des personnages, mais les idées de fond (les choix, les couples...) et les quelques mystères piquent bien l'intérêt et, s'ils sont bien exploités, pourraient vraiment rendre le récit très prenant par la suite.


C'est une jolie édition que nous propose Doki-Doki, avec un papier bien épais, assez souple et sans transparence. L'impression (faite en Italie chez l'imprimeur Lego) est très bonne, la première page en couleur est un petit plus sympathique, le travail de lettrage est excellent, et la traduction de Ryoko Akiyama s'avère très soignée, vivante, et dotée de dialogues correspondant bien aux caractères des différents personnages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs