Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 24 Novembre 2010
"Ce monde existe parce que tu l'as voulu."
Perdus dans différents secteurs du monde du régénérateur, l'androïde Zoichi et l'ours Kozlov continuent leur progression. Tandis que le premier cherche à retrouver Nyaldee, qui est devenu la déesse endormie de cet univers, le second doit trouver un moyen de restaurer ce monde. Leur seul lien est Funipello, enfant élu pouvant s'incarner à différents endroits, et dont Nyaldee a besoin pour s'éveiller et régner en maitre...
Ce sixième et dernier volume de Biomega s'ouvre sur un rappel fort appréciable des personnages principaux et des enjeux de ce nouveau monde qu'explorent nos héros depuis quelques temps. Les nombreuses considérations scénaristiques des premiers tomes semblent bel et bien avoir disparu, et c'est un chemin très linéaire qui attend Zoichi et Koslov, ponctué par quelques affrontements dispensables. Nous retrouverons également la trace de Ion Green, mais qui n'aura aucun rôle à jouer dans cet assaut final, alors qu'elle fut au centre des intrigues autrefois.
Tsutomu Nihei serait-il à ce point pressé d'en terminer ? C'est la question que l'on se pose lorsque l'on voit avec quelle rapidité les péripéties s'enchainent pour cette dernière ligne droite. Outre une première partie ronronnante, les révélations s'accumulent en toute fin d'histoire, notamment sur le rôle de Kozlov et sur les évènements de Mars. Tout cela se produit au détriment de la clarté de l'ultime affrontement contre Nyaldee, et au final le dénouement vire à un happy end très naif auquel l'auteur ne nous a pas habitué !
A la précipitation du récit s'associe un dessin devenant de plus en plus brouillon et confus, ayant perdu de l'éclat des premiers tomes. Travail baclé dans la précipitation, ou nouveau parti pris graphique ? Nous en saurons peut-être d'avantage avec Sidonia no Kishi, à la condition que Glénat poursuive l'exploration de l'univers démesuré de Tsutomu Nihei dans un futur proche.
La conclusion de Biomega pourra donc décevoir plus d'un adepte de l'auteur, n'ayant pas habitué son lectorat à des fins aussi précipitées, prévisibles et fermées. La série en gagne néanmoins en accessibilité auprès des autres lecteurs qui seraient curieux du genre. Cependant, nous aurions pu être tenus en haleine par l'univers du régénérateur pendant encore très longtemps...