Billy Bat Vol.18 - Actualité manga
Billy Bat Vol.18 - Manga

Billy Bat Vol.18 : Critiques

Billy Bat

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 27 Septembre 2017

L’ouvrage procède d’un jeu de chat et de la souris continu : Timothy Sanada en quête d’omnipotence et donc de la mise à l’as du professeur Morehouse ; le professeur Morehouse lui-même à la poursuite de Kevin Goodman et de l’antre de la chauve-souris ; et ledit Kevin Goodman à la recherche de son Maître Kevin Yamagata. Chacun de ceux-là ayant l’espoir plus ou moins conscient de meilleurement appréhender son destin ou, pour ainsi dire, de se rapprocher de la légendaire chauve-souris… 


Un double bon en avant : d’abord, le professeur Morehouse et sa fine équipe parviennent à atteindre l’entrée du gouffre où se terrerait « l’authentique » ou « véritable » chauve-souris ; puis, il s’en suit une habile ellipse temporelle d’un peu plus d’une douzaine d’années aux termes de laquelle il est retrouvé un Timothy Sanada plus que transformé : le charlatan égoïste n’a pas eu grand mal à remplacer l’altruiste bienveillant. Timmy règne en maître ; Kevin est en exil. 


Parallélisme des formes : en début de volume puis en son milieu, Timmy s’adressera successivement à son géniteur supposé et au chargé de la cellule secrète sur la chauve-souris, chacun de ceux-là affalés tels des grabataires dans leur lit d’hôpital. Sorte de figure de style et d’identité des scènes par lesquelles le jeune homme aura, en seulement un tome, supplanté les deux antagonistes principaux d’alors de la série. Tandis que Timothy abandonnera ce qui lui restait d’éthique, sa sœur supposée demeurera en quête de repentance. Aussi, la séquence introductive lors de laquelle Timothy Sanada s’adresse au faux Chuck Culkin porte en elle une quantité incroyable d’informations sur la véritable nature de ses deux personnages : la chèvre n’aura pas accouché d’un singe ; et leur destinée vis-à-vis de la chauve-souris est tout aussi saisissante. 


Depuis le fameux onzième volume qui avait vu disparaître le personnage « fil conducteur » Kevin Yamagata, chacun se laissait aller à son interprétation quant à ce qu’il en était advenu. Est-il mort ? Vit-il en lieu sûr ? A en croire certains protagonistes de la série, celui-ci serait en périple permanent : un voyageur devant l’éternel. Néanmoins, depuis quelques tomes, son ombre plane davantage. L’auteur – comme il se plaît à le faire de quelques-uns de ses personnages fétiches – lui tisse une aura de prophète sur mesure. 


Et lorsque la silhouette du grand Kevin Yamagata apparaîtra enfin sous nos yeux, le plaisir ne sera sans doute que de trop courte durée ; le sort lui étant réservé en l’espace de quelques cases est pour le moins surprenant : à la merci d’un de ces terroristes de la gamme extrémiste religieux. Est-il raisonnable de détériorer de la sorte – et par les mains de cette Benoîte nébuleuse – la destinée d’un tel personnage ? Un élément scénaristique inutile et facile qui n’aura qu’amoindri l’œuvre, en sus d’être de mauvais goût : très décevant de la part de Naoki Urasawa.


Un bon creux romanesque comme ils sont très appréciés : les destinées des personnages principaux convergent tandis que leurs entrailles sont mises à nues. Et si les réponses paraissent pleuvoir, le lecteur croulera toujours autant sous l’averse d’interrogations que paraîtront recéler les intrigues multiples : un dédale dont il est par ailleurs attendu beaucoup pour un lectorat autant captivé qu’à la bordure d’une folle implosion nerveuse. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs