Bi no Isu - Actualité manga

Bi no Isu : Critiques

Bi no Isu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Mai 2018

Critique 2 :

Avec la montée en puissance de la mafia chinoise, il est important que les clans yakuza restent solidaires. Dans ce contexte, les clans Umezaki et Aiga avaient décidé d’une trêve. Mais, à peine l’accord mis en place qu’un homme de chez Aiga se fait poignarder par l’un des hommes de Umezaki. Kabu, jeune boss du clan Umezaki, met la main sur Nirasawa, l’un des responsables du clan Aiga. Il exige de sa part de livrer l’homme responsable de l’agression. Face à son silence, Kabu utilisera tous les moyens en sa possession pour le faire craquer.

Dans « Bi no Isu », l’auteur, Reibun Ike, nous emmène dans l’univers sordide et violent des yakuzas. Dès le début, elle nous donne le ton avec les sévices sexuels que subit Nirasawa sous les mains de Kabu. Les images sont violentes et dérangeantes. Même si nous comprenons que l’auteur voulait accentuer sur la noirceur du monde des yakuzas, était-il nécessaire d’aller jusqu’à violer Nirasawa avec différents objets sexuels ? Ces images violentes restent longtemps gravées dans notre mémoire, et gênent à la lecture. Malgré tout, l’affrontement psychologiques entre ces deux hommes est intense et prenant et l’auteur capte notre attention quand leur passé commun nous est dévoilé. Qui aurait pu imaginer un instant que Kabu, homme froid, violent et intransigeant se serait entiché d’un jeune homme ? Or, Kabu ne peut accepter d’avoir un point faible que ses ennemis pourraient utiliser contre lui. Quant à Nirasawa, nous découvrons un homme épris qui par amour serait capable de donner sa vie et même être torturé pour protéger l’homme qu’il aime. L’auteur développe une intrigue complexe où les aspects psychologiques des personnages sont maitrisés et utilisés judicieusement. Voir naitre des sentiments amoureux dans un monde si violent est déroutant et pour autant remplis d’authenticité.
La deuxième partie de ce one shot est consacré à deux autres histoires sans lien avec le monde des yakuzas. Dans « le lézard et la charnière », Emiri avait des relations sexuelles précoces et imposées avec Fuyu quand il était un jeune adolescent. Par chance pour Emiri, après le lycée, il perdit tout contact avec son tortionnaire. Or, depuis, il n’a plus jamais été capable d’avoir des relations sexuelles car il était devenu impuissant. Ne supportant plus cette situation, il décide de consulter et se retrouve nez à nez avec Fuyu ! Après une histoire sur les yakuzas, l’auteur nous offre une histoire plus légère mais avec une pointe malsaine en mettant en scène une relation sadomasochiste. Pour finir avec « un matin sans fin », l’auteur nous livre une histoire sentimentale plus classique mettant en scène un homme ne croyant plus être un jour aimé en retour.


Le style graphique de l’auteur est toujours aussi bien maitrisé. Les personnages sont physiquement charismatiques. Les corps et les visages sont harmonieux, et les regards intenses. Reibun Ike accentue également sur la musculature de ces hommes les rendant encore plus séduisants. Les trames et les décors sont travaillés et bien exploités. Concernant l’édition, la qualité est toujours au rendez vous avec la première page en couleur.

Dans « Bi no Isu », l’auteur aborde différents thèmes en allant du plus sombre avec des tortures sexuelles jusqu’au plus léger avec une histoire d’amour classique. Nous sentons tout le potentiel dans l’intrigue sentimentale entre yakuzas, il est juste dommage que l’auteur ait été aussi loin dans les sévices.


Critique 1 :

On connait déjà Ike Reibun par « Not Equal », un début de série très surprenant mais plutôt sympathique et agréable une fois qu’on s’habitue à l’étrangeté du titre. A croire que c’est la marque de fabrique de l’auteur, puisqu’ici aussi on se retrouve confronté à des instants assez perturbants. L’histoire se passe dans la mafia japonaise profonde. Deux clans yakuzas sont opposés, les Umezaki et les Aiga. Après une longue, longue série d’affrontements sanglants, les deux clans ont décidés d’établir un accord pour arrêter de s’entretuer mais un homme du clan Aiga vient d’être poignardé. Il faut à tout prix leur livrer le coupable, sous peine de recommencer des années de guerre meurtrière. Kabu, le fils du parrain du clan Umezaki, met la main sur celui qu’il croit être le coupable. Mais Nirasawa ne cède pas aussi facilement et il va falloir à Kabu beaucoup de persuasions … Il sait que le jeune homme est amoureux de lui, et il va alors le ridiculiser. Il va le meurtrir, le blesser dans son amour propre. En le violant, il essaye de marquer aussi bien son âme que son corps mais Nirasawa ne flanche pas malgré la douleur, ne cède pas. Pourtant, ce n’est pas lui le véritable coupable mais il refuse d’en parler. Et son amour le préserve de la folie que quiconque aurait pu connaître vu la séance de torture qui commence ce one shot …

Esprits sensibles S’ABSTENIR. Ike Reibun ne nous épargne absolument rien. Le début du manga est carrément cru et même très très détaillé dans le viol, dans le SM. Les scènes de sexe suivantes sont du même acabit, avec beaucoup de détails et de … dynamisme dans les positions, dans les situations. Bref, l’auteur ne fait pas dans le soft avec le sexe entre les protagonistes. Ça nous rappelle un peu Viewfinder, la mafia, le viol … Et surtout, Nirasawa qui est aveuglément amoureux de son bourreau qui n’a pourtant rien à faire de lui, est prêt à le sacrifier pour le bien de son organisation. Ses sentiments se révèlent plus tard mais franchement, c’est un peu gros le « je t’aime » si rapidement avancé. Le scénario passe un peu au second plan, honnêtement. Tout ce qui compte, ce sont les scènes entre violences, sensualité et sexe. Les deux personnages dépendent totalement l’un de l’autre, même si Kabu ne s’en rend pas vraiment compte. Cette relation, totalement malsaine, est très bien mise en scène même si … un peu trop. Parce que franchement, c’est trop sentimental pour un manga qui se veut ancré dans un tel monde. Bref, c’est du fan service total. La suite … deux petites histoires tranquilles et plus sentimentales, plus douces. Une assez mignonne sur un jeune homme souffrant de problèmes érectiles qui se fait soigner par le médecin et ami d’enfance qui est responsable de son état. La dernière histoire est bien plus adorable, un peu clichée mais bien menée et moins perturbante que la première. La grande qualité de ce manga est en tout cas sa richesse niveau scènes de sexe. Mais à part ça … rien de bien profond.

Les graphismes sont très très élégants. Les traits sont fins, mais pourtant les uke gardent une certaine virilité. Les personnages sont très bien représentés, et les émotions sont absolument décuplées par une mangaka qui se lance dans les détails avec un talent sans conteste possible. Les graphismes, les scènes de sexe, jouissent de ces détails pour nous en mettre plein la vue et nous faire profiter admirablement bien de ces moments. Aucun souci de proportion n’est à noter, bien au contraire. L’édition de Taifu est à son habitude satisfaisante et remplit bien ce qu’on attend d’une édition, nous permettant de profiter pleinement de ce très bon premier volume. Choquant par certains aspects, si on a l’esprit large et qu’on prend le récit quand il vient, on se plonge sans problème là où l’auteur veut nous emmener. En résumé, un one shot sans rien de très original qui nous plait vaguement mais sans rien de très spécial. Lu, apprécié pour certains aspects, mais oublié.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

11 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs