Be Blues Vol.1 : Critiques

Be Blues -Ao ni Nare-

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Décembre 2024

Tandis que le bijou Ao Ashi - Playmaker poursuit sa route aux éditions Mangetsu, un autre poids lourd du manga de football arrive en France en cette fin d'année 2024, grâce aux éditions Meian: Be Blues!. Riche de pas moins de 49 volumes au total, cette oeuvre fut, pendant plusieurs années, un pilier du magazine Shônen Sunday des éditions Shôgakukan, tout au long de sa prépublication qui s'est étalée de 2011 à 2022. Evidemment, au vu de son statut, de sa longueur et de son prix du meilleur shônen aux Shogakukan Manga Awards de 2014, il s'agit du manga le plus emblématique de Motoyuki Tanaka, un ancien assistant de l'illustre Masahito Soda (Capeta, Subaru...), qui s'est spécialisé dans les shônen sportifs (de football bien sur, mais aussi de base-ball, de volleyball... tous prépubliés dans le Shônen Sunday) depuis ses débuts professionnels en 2000.

Be Blues! nous immisce auprès de Ryû Ichijô, une jeune garçon d'école primaire dont le football est déjà la passion de sa vie. Quand il n'est pas en cours, il se dépêche de manger son repas du midi pour s'entraîner dans la cour chaque jour. Et au sein du club de football local, le FC Ohura, il est l'indéboulonnable numéro 10, plus grand talent de l'équipe. Toujours accompagné de ses deux amis d'enfance les jumeau Yûto (un garçon) et Yuki (une fille) qui font aussi partie du club de football, il entretient un rêve très clair: porter un jour les couleurs de l'équipe du Japon. Et pour ça, il s'est même déjà fait un plan de vie très précis !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que dès les débuts de l'oeuvre, on sent que Motoyuki Tanaka a été l'assistant de Masahito Soda: à l'image d'une série comme Capeta, Be Blues! développe immédiatement une patte visuelle tout en expressivité et en émotion, afin d'accompagner au mieux la passion qui se dégage en permanence d'un personnage principal encore jeune et qui, normalement, a encore tout à prouver pour atteindre son rêve, en pouvant déjà compter sur de réelles qualités.

Dans cette optique, au-delà de son côté très sûr de lui, Ryû est un garçon que le mangaka prend soin de rendre attachant, au fil de deux phases d'introduction efficaces.
Ainsi la première partie du tome met-elle en valeur le côté humain du jeune garçon, désireux plus que tout de faire briller, lors d'un match amical, son amie Yuki, footballeuse ayant réellement du talent à son échelle mais souffrant de son statut de fille, qui pousse le coach à la laisser sur le banc.
Quant à la deuxième partie, elle lance un tournoi crucial pour ensuite participer aux nationales, se faire repérer et peut-être déjà intégrer un club de football de la ligue enfants, première étape du projet de vie de Ryû. S'attardant sur le premier match contre le FC Kagaya (l'équipe la plus dangereuse du tournoi) et sur son meneur Takumi Sakuraba (une vieille connaissance de nos héros, qui est bien campé avec son esprit de rivalité très fort, son dédain et sa mauvaise foi plus amusants qu'autre chose), le mangaka en profite soigneusement pour faire ressortir toutes les qualités de son jeune personnage principal, ainsi que son leadership et sa capacité à porter de l'avant ses coéquipiers. Le tout sous les yeux, dans les tribunes, de certains visages qui sont vraisemblablement voués à prendre de l'importance sur la longueur.

Tout est donc fait, au fil de ces 190 et quelques premières pages, pour bien poser le personnage de Ryû, son attachant entourage, et sa passion très communicative. Mais en terme de représentation visuelle du sport, qu'en est-il ? Eh bien, on sent que la série n'en est qu'à ses débuts et que les personnages sont encore des enfants: le football qui est proposé reste pour le moment assez simple, voire un peu naïf. Et cela colle bien au statut très jeune des personnages, qui ont encore du chemin à faire et doivent grandir pour vraiment trouver leur place, sur la longueur, dans le monde du football professionnel. Une chose est sûre néanmoins: les phases de match, pour le moment loin d'être décortiquées techniquement comme dans un Ao Ashi, restent claires, emballantes et immersives, laissant bien deviner une grosse marge de progression.

Au bout de ce premier tome, la mission est donc efficacement accomplie par Motoyuki Tanaka: porté par son héros passionné et que rien ne semble devoir arrêter, par ses autres personnages déjà attachants, par son rendu visuel plein de promesses, et par sa dernière page qui vient déjà poser quelque chose d'inquiétant (ne spoilons pas, même si l'on sait ce qui nous attend), ce début de série se lit tout seul et sait être emballant et immersif.

Côté édition, on notera juste un bémol: la traduction de Jordan Mangeon a beau être assez immersive et claire dans l'ensemble, elle comporte quelques petites coquilles qui la plupart du temps n'empêchent pas la compréhension ("ne fait que de défendre", "dépendre sur"...), mais qui a d'autres moments vont dans le contresens (parler de but de la victoire pour un but d'égalisation, ce n'est pas pareil). A part ça, la copie est propre avec une jaquette sobre qui reste très fidèle à l'originale japonaise, un lettrage assez propre, un papier souple, assez épais et agréable malgré une légère translucidité, et une qualité d'impression très honnête, le tout à un prix toujours compétitif de 6,95€ (c'est toujours bon à souligner, car les mangas à moins de 7€ se font rares). Enfin, au vu de la longueur de la série, Meian a la bonne idée de proposer, parallèlement à la sortie des tomes unitaires, une formule par abonnement donnant accès à différents goodies dont des coffrets de rangement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction