Battle Royale - Ultimate Edition Vol.1 - Actualité manga
Battle Royale - Ultimate Edition Vol.1 - Manga

Battle Royale - Ultimate Edition Vol.1 : Critiques

Battle Royale

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 30 Août 2018

Est-il encore utile de présenter la saga Battle Royale ? Initialement un roman de Kôshun Takami publié en 1999 au Japon, l'oeuvre a été rendue célèbre internationalement en 2000 grâce à la première adaptation cinéma de Kinji Fukasaku. La même année démarre une adaptation manga signée Masayuki Taguchi dans les pages du magazine Shônen Champion de l'éditeur Akita Shoten. Celle-ci durera jusqu'en 2005 et totalisera 15 volumes, publiés chez nous aux éditions Soleil Manga. Seulement, malgré une réédition au format deluxe au début des années 2010, le manga n'était désormais plus commercialisé, ou alors difficilement trouvable en ce qui concerne la Perfect Edition. En cet été 2018, l'éditeur donne une nouvelle jeunesse au titre via un format dit « Ultimate Edition », à savoir une version double incluant tout de même un travail sur le lettrage. A noter que cette version semble correspondre à l'édition Bunko en 8 tomes parue au Japon entre 2013 et 2015, en atteste l'utilisation des couverture de cette réédition poche.

Dans un Japon dystopique appelé République d'Extrême Orient, la nation totalitaire cherche à s'imposer face à ses ennemis du monde entier. Le rock, musique considérée subversive, y est interdite, tandis qu'un projet nationnal a été mis au point : le « Programme ». Chaque année, 50 classes de 3ème du pays sont tirées au sol, les élèves étant emmenés dans un lieu isolé où ils devront s'entretuer... jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un survivant.
Shûya Nanahara, épris de rock au grand cœur, voit le voyage scolaire de sa classe tourner au cauchemar quand lui et ses camarades se réveillent dans une classe, sur une île déserte. La 3ème B du collège Shiroiwa a été sélectionnée pour participer au Programme, et si pour Shûya l'idée d'un massacre collectif entre camarades soudés semble improbable, la réalité va vitre le rattraper.

Véritable instigateur d'un genre particulièrement populaire aujourd'hui en jeu-vidéo et qui a aussi été surexploité côté manga, le battle royale, la série de Masayuki Taguchi peut donner l'impression d'avoir été un peu oubliée aujourd'hui. Aussi, c'est une bonne nouvelle que cette adaptation du roman de Kôshun Takami, plus fidèle que ne l'est le premier film de Kinji Fukasaku, soit de nouveau proposé à ceux qui avaient loupé le train en marche à l'époque et à ceux qui étaient simplement trop jeunes.

Battle Royale nous emmène dans une dystopie, une époque semblable à la notre particulièrement pessimiste du côté du Japon, représenté comme un état totalitaire prêt à massacrer des centaines de collégiens chaque année pour garantir son prestige. Rapidement, le titre se démarque largement des autres mangas de survival par sa dimension politique fortement appuyée. Elle le sera davantage par la suite mais rapidement, on se rend compte que les élèves pris pas la folie ou la soif de meurtre ne sont pas les antagonistes du titre, mais que l'ennemi à abattre n'est autre que le gouvernement. Sur ce premier volume, qui regroupe les deux premiers de l'édition originale, de fortes attentes sont déjà plantées, aussi il est difficile de ne pas être impatient à l'idée de découvrir ce que la série proposera par la suite.

Autre point qui a permi au titre de tant faire parler de lui au moment de sa parution, c'est sa dimension gore. Le terme « survival » n'est pas usurpé dans Battle Royale qui présente les massacres de la manière la plus crédible qui soit. Le trait de Masayuki Taguchi, hyper détaillé, aide énormément à ce niveau là, aussi le mangaka s'en donne à cœur joie pour faire jaillir le sang et faire sortir les tripes des corps des victimes. Les férus de séquences choc et sanglantes seront alors servi, le gore étant un art à part entière chez Taguchi (en atteste son autre série nanar à souhait malheureusement interrompue chez nous : Black Joke).

Enfin, si le récit se révèle particulièrement efficace, c'est par sa manière de traiter les personnages. On le sait très rapidement, certaines figures secondaires ne serviront que de chair à canon et ne sont vouées à apparaître que le temps d'un chapitre ou deux. Pourtant, le récit développe chacun d'entre eux, leur donne un développement rendant ainsi les morts particulièrement tragiques. Si le récit rend certains élèves totalement manichéen (et volontairement, dans l'optique de mieux les développer ultérieurement), d'autres sont de purs condensés de pureté. C'est le cas de Shûya, héros naïf de la série, mais aussi de bien des personnages mourant dans d’atroces souffrances dans ce premier tome. Cet excès dans les caractères est une marque de fabrique, un peu simplette en 2018 certes, qui apporte énormément à la dureté du titre, de part son contraste entre candeur des personnage et violence du récit.

Concernant l'édition, même si on aurait aimé quelque chose d'un peu plus luxueux pour une série si marquante, Soleil Manga a fourni un bon travail sur ce qui n'est qu'une simple version double. Couverture à la belle allure, papier de qualité plus qu'honorable, pages couleurs et marque-page exclusif à cette édition... Il est évident que la confection de cette version est bien plus honorable que celle d'autrefois. Aussi, plutôt que de tenter d'acquérir les 15 tomes unitaires en occasion, mieux vaut s'orienter vers cette réédition, beaucoup plus agréable entre les mains.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs