Bateau-Usine (le) Vol.5 - Actualité manga

Bateau-Usine (le) Vol.5 : Critiques

Shinyaku Kanikôsen

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Octobre 2024

Luca et ses compagnons sont revenus sur le Yôkokumaru, le "bateau-usine", avec un objectif clair: fonder un syndicat, puis redonner le pouvoir aux ouvriers afin qu'ils fassent valoir leurs droits ! Mais si l'idée est forte, elle va prendre des détours bien trop nombreux,au fil de ce dernier volume que l'on peut malheureusement tout de suite qualifier de calamiteux.

Pourtant, on n'a rien contre les libertés prises par les auteurs par rapport au roman d'origine pour rendre l'ensemble plus divertissant. Tout d'abord, l'alliance de nos héros avec la contremaîtresse Kujô (et la trahison de celle-ci, ils croyaient quoi, franchement ? ) pour lutter contre les forces de Gazel ont, sur le papier, de quoi amener de l'intensité: Gazel reste aussi un ennemi symbolique, le fait que cet adversaire a mis au point un vaisseau capable d'attaquer depuis le dessous des nuages et de résister à toutes les intempéries promet un conflit acharné. Ensuite, il y a de quoi être intrigué par tout le passage sur les jeux d'argent, parfaits symboles des errances du capitalisme et de sa manière d'asservir l'esprit des humains. Puis, les grosses bébêtes ayant sévèrement muté sont toujours de la partie en entretenant l'atmosphère de série B pas désagréable.

Mais le gros problème, c'est qu'à force d'enchaîner ces à-côté à rythme soutenu, les auteurs se perdent et oublient en grande partie leur propos de base. La lutte contre Gazel ne trouve aucunement finalité réelle, les différents "arcs" de ce tome sont mal connectés, l'intrigue se perd... jusqu'à un final qui n'a rien d'une conclusion puisque Shigemitsu Harada et Shinjirô n'achèvent rien. En particulier, deux aspects déçoivent lourdement dans cette fin trop ouverte et sans queue ni tête: tout d'abord le début de développement sur Kujô et sur ce qu'elle voit en Luca, qui retombe sitôt après avoir été esquissé sans subtilité, puis la façon dont capitalisme et communisme sont renvoyés dos à dos sans rien de plus, sans développement, sans idée, sans fond.

Ajoutons à ça les délires visuels toujours plus prononcés (c'est quoi le trip avec les coupes de cheveux de certains personnages ? Qu'est-ce que ça fait là ? ), et plus que jamais, on ne sait jamais si le récit se veut sérieux (bien que ce soit une série B) ou si les auteurs se veulent parodiques. Mais cette fois-ci, c'est trop: trop fumé, trop bordélique dans le déroulement et dans les dessins, trop vide/insipide dans le propos... si bien qu'à l'arrivée une seule chose est sûre: le pauvre romancier d'origine doit se retourner dans sa tombe en voyant la forme que prend ici son livre, si sérieux, grave et important dans ses combats contre les dérives du capitalisme.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
6.5 20
Note de la rédaction