Bateau-Usine (le) Vol.4 - Actualité manga

Bateau-Usine (le) Vol.4 : Critiques

Shinyaku Kanikôsen

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 23 Mai 2024

Luca a beau regretter d'avoir fui le Yôkokumaru et la contremaîtresse Kujô, le voici désormais à la République de Gazel, où l'intrigant Yûri lui dévoile enfin son statut exact: il fait partie du Syndicat, un groupe d'ouvriers agissant pour améliorer les conditions de travail, qui a des intérêts communs avec Gazel, mais qui n'est associé à aucun des grands camps, leur seul but étant d'implanter la syndicalisme au sein du Grand Empire Extrême. Ainsi, Gazel a beau avoir une belle façade à première vue avec sa société communiste basée sur l'égalité, par l'intermédiaire de cette troisième force qu'est le Syndicat notre héros risque bien de vite découvrir les facettes beaucoup moins reluisantes de ce système...

Toute une partie de ce quatrième et avant-dernier volume de la série nous éloigne alors du Yôkokumaru pour nous plonger dans les nouvelles découvertes et péripéties de Luca au sein de Gazel, notre héros n'étant clairement pas enclin à s'installer sur place après avoir découvert les côtés plus sombres de cette société où l'égalité est aliénée par un fonctionnement bien plus terrible qu'on ne l'aurait cru. D'une certaine manière, les auteurs en profitent alors assez bien pour mettre dos à dos les deux grands systèmes opposés que sont le capitalisme et le communisme, tous deux se nourrissant finalement de la chair et de la sueur des ouvrier. Le tout pour mieux mettre en avant la troisième force émergente qu'est le syndicalisme se battant pour les ouvriers.

Tout ceci, Shigemitsu Harada et Shinjirô n'ont toutefois pas pour objectif de l'approfondir plus loin que ça, tant ils restent plus occupés par leur atmosphère très orientée nanar. Rassurez-vous donc si c'est ce que vous avez aimé dans les tomes précédents: les gros muscles exagérés (coucou Ivan), les grosses bébêtes mutantes et les designs un peu excentriques (un des personnages a une de ces coiffures improbables...) sont toujours de la partie, et on aura même droit à un retour d'entre les morts bien gros comme il faut, tout ceci affirmant certaines convictions de Luca et de ses compagnons et annonçant la dernière ligne droite.

Cette dernière ligne droite, elle commence dès la fin du tome, en nous replongeant du côté du Yôkokumaru et principalement de notre chère Ruriko Kujô, l'ignoble jeune femme ayant même droit à son petit développement: quel fut son passé, quelles attentes son entourage lui a imposées en tant que femme, comment elle a perdu sa jambe et son oeil (rien de spécialement poussé, c'est très basique), comment elle a été brisée (là non plus, rien de subtil, la miss change vraiment du tout au tout)... Même si c'est ultra rushé, on sent qu'elle n'a pas toujours été la saleté inhumaine qu'elle est devenue et que la société qui l'entoure l'a conditionnée, cependant rassurez-vous (ou pas), car elle reste évidemment très très méchante malgré ce développement succinct, et on peut même dire qu'elle pète plus que jamais un câble en fin de volume. Dans un sens, ça promet pour le volume final... Non ?

Au moins, on peut dire que les deux mangakas restent fidèles à ce qu'ils ont montré jusqu'à présent: dans cette version SF plus nanardesque et fumée qu'audacieuse (pour reprendre le terme de l'éditeur en quatrième de couverture) du roman prolétaire éponyme, Harada et Shinjirô continuent de tordre et d'essorer à leur guise l'oeuvre d'origine, pour offrir un résultat qui paraîtra navrant aux yeux des uns et qui sera assez jouissif pour les autres.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction