Barbara - L’entre-deux-mondes Vol.2 - Manga

Barbara - L’entre-deux-mondes Vol.2 : Critiques

Barbara Ikai

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Juillet 2024

Qu'est exactement l'île de Barbara, qui aurait été créée par Kiriya Watarai pour fuir sa propre réalité et où Aoba a trouvé refuge ? Quel lien peut-il bien y avoir entre ces deux-là ? Cette île et ses habitants sont-ils vraiment imaginaires ? Alors que Tokio Watarai a décidé de tenter une nouvelle incursion à Barbara pour en découvrir plus avant d'en être chassé, son fils est invité par Aoba, dans ses songes, à entrevoir la mémoire de Mars, et il ressort de cette expérience encore plus troublé qu'avant, tant et si bien qu'il invite son père à entreprendre ensemble et avec quelques proches un nouveau voyage à Engaru, là où Aoba Jûjô sommeille. Sur place, que découvriront-ils et comprendront-ils ? A l'heure où d'étranges phénomènes commencent à se multiplier dans la réalité, pourront-ils lever à temps le voile sur tout ceci ?

Après un premier pavé captivant en début d'année, Barbara - L’entre-deux-mondes touche enfin à sa conclusion avec un deuxième et dernier gros volume double d'environ 400 pages, sur lequel il est en réalité très difficile d'en dire beaucoup sans risquer de spoiler, si bien que l'on se contentera ici de souligner l'essentiel, à savoir la maestria avec laquelle Moto Hagio nous emporte dans une intrigue où elle pousse toujours plus loin ses thématiques, en tête desquelles les relations parents/enfants conflictuelles et complexes qui l'ont si souvent obsédée au fil de sa carrière, les frontières brouillées entre réalité et rêve puis entre passé,présent et futur... le tout à travers un contexte de science-fiction qui est très lié à Mars et qu'elle enrichit encore avec des éléments plus scientifiques et des concepts assez fascinants (en premier lieu celui de "mémoire des planètes" ).

L'oeuvre, très denses et abordant énormément de choses, pourrait sembler ardue à déchiffrer si l'on ne reste pas suffisamment concentré, et pourtant l'expérience de l'autrice vétérane fait toute la différence: elle a beau éventuellement nous perdre parfois sur le coup (et ça semble volontaire), Hagio raccroche bien tout, offrant même à quasiment tous ses nombreux personnages un vrai rôle,aucun n'étant là pour faire de la figuration, le tout jusqu'à une dernière ligne droite assez vertigineuse dans la façon dont tout s'intensifie, puis jusqu'à une toute fin qui laisse une part d'ouverture bien dosée, alors même que l'autrice parvient à distiller toutes les réponses nécessaires. Non seulement la mangaka semble parfaitement maîtresse de son très riche et dense scénario, mais en plus elle a une manière très libre de nous le conter.

Difficile d'en dire beaucoup plus en une simple chronique, tant il y aurait de choses à analyser après plusieurs lectures de cette pure folie SF tantôt onirique,tantôt plus cruelle, et toujours lyrique et maîtrisée. Simplement, deux choses sont sûres: l'oeuvre est véritablement un morceau de choix dans la carrière de cette très grande dame du manga, et son édition française lui fait honneur avec son format grand et léger, sa souplesse, sa traduction aux petits oignons par Miyako Slocombe, et ses pages couleurs qui ont été soigneusement incluses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs