Bamboo Blade Vol.13 : Critiques

Le tournage vient de commencer, mais la surprise est totale pour tout le monde lorsqu'il s'avère qu'Erina Sawamiya est en réalité l'une des anciennes beautés du kendo ! L'affrontement entre elle et Tama, qui ne devait être qu'un entraînement tourne à la débandade pour la petite prodige de Muroé. L'adversaire est terriblement coriace, et face à elle, Tama a-t-elle la moindre chance ?

Le suspense ne dure pas longtemps: pour la toute première fois, Tama subit une défaite cuisante. Sa façon de prendre la défaite et les réactions malgré tout enjouées des autres filles de Muroé laissent à nouveau entrevoir toute la cohésion du groupe et le plaisir qu'elles ont d'être ensemble, mais malgré tout, Tama découvre en elle un nouveau sentiment, qui va pouvoir se développer dans le combat suivant: cette fois-ci, Erina insiste pour affronter nulle autre qu'Ura Sakaki ! La belle brune, débarquée sur place pour faire la peau à celle qui lui a volé "son" Junya, reste toujours dominée par cette haine quand elle se retrouve face à Erina. Le combat peut commencer.

Ce combat, il va occuper une grande partie du volume, qui remet enfin sur le devant de la scène le kendo. Et ici, on assiste tout simplement à l'un des meilleurs combats de la série. Long et intense, l'affrontement entre Erina et Ura profite d'une mise en scène encore régulièrement inégale et confuse, mais qui s'est malgré tout considérablement améliorée, ce qui peut notamment se voir par le biais de quelques pages à la mise en scène impeccable, faisant bien ressortir les coups portés et les mouvements des deux adversaires.

Mais si le combat est si plaisant, c'est bien parce que les auteurs en profitent à nouveau pour développer leurs personnages. Ainsi, les retrouvailles avec Ura réveillent en Erina une passion pour le kendo qui s'était éteinte depuis sa dernière défaite face à cette même Ura, tandis que se dévoile le passé parfois dramatique de la demoiselle en la matière, notamment par rapport à son père dont elle ne souhaite surtout pas trahir la mémoire. Et dans l'autre camp, la détermination sans faille d'Erina réveille enfin de sa torpeur Ura, qui va alors se donner entièrement dans le duel et révéler ses incroyables aptitudes.

De partout, les évolutions et prises de conscience des personnages se font. Mr Ôé comprend qu'il est encore trop tôt pour lui pour prendre sa retraite, car ces jeunes filles lui ont prouvé qu'il n'avait pas encore tout vu. Quant au professeur Ishida, il en vient à se dire qu'il n'a plus grand chose à apprendre à ses élèves, mais surtout, il gagne beaucoup en intérêt et prouve toute son attention envers elles via sa façon de considérer Tama, dont il a conscience qu'elle est en train de subir un tournant capital dans son appréhension du kendo.
La petite Tama est plus que jamais au coeur de l'oeuvre. Elle a perdu le premier match de ce volume et ne fait qu'observer le second, et pourtant, c'est grâce à ces deux expériences, en découvrant le goût de la défaite et en voyant le plaisir de jeu d'Erina et Ura, qu'elle prend conscience de ce que peut lui apporter réellement le kendo. Au fil des pages, la jeune fille, passionnée comme jamais par ce qu'elle voit, dit petit à petit adieu au kendo en tant que simple outil lui permettant d'aider son père, et découvre ce sport comme un véritable facteur d'épanouissement. On attend de voir ce que cela va donner dans le dernier tome, mais nul doute que l'évolution de la petite Tama sera au coeur de la conclusion de Bamboo Blade.

Ainsi, on se rend compte ici que le terrain a été parfaitement préparé par les deux précédents volumes, parfois un peu longuets, partant parfois un peu trop dans tous les sens, mais qui furent une étape inévitable avant ce qui constitue un avant-dernier tome de haute volée. On en est désormais sûr: Bamboo Blade n'a rien perdu de ses qualités et revient au meilleur de sa forme dans un treizième tome passionnant, et l'on attend impatiemment de découvrir la conclusion de cette série sportive pas comme les autres.