Baltzar - La guerre dans le sang Vol.5 - Actualité manga
Baltzar - La guerre dans le sang Vol.5 - Manga

Baltzar - La guerre dans le sang Vol.5 : Critiques

Gunka no Baltzar

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Septembre 2020

Chronique 2 :

Le piège de Rudolf Von Liebknecht s'est refermé sur Baltzar, ainsi que sur le prince August et l'académie militaire du Baselland. L'armée du Holbaek attaque Weiben par le Nord, et c'est pour respecter l'alliance fraîchement conclue que le conseiller militaire et le second prince prennent part au front, en compagnie d'une poignée d'élèves. Mais l'armée adverse est redoutable, aussi la petite troupe et les quelques survivants de la garnison doivent quitter le village où il avaient trouvé refuge. Mais l'ennemi, mené par le fougueux capitaine Nielsen, ne compte pas les laisser fuir aussi facilement...

Chaque volume de Baltzar développait le bel univers de la série, fortement inspiré de notre Europe du XIXe siècle, en abordant notamment l'optique militaire sous des angles différents à chaque fois. Pourtant, c'est dans la guerre pure et dure que nous immerge ce cinquième volume de la série, puisqu'il n'est plus question pour le conseiller et ses élèves de faire acte de présence, l'ennemi en ayant désormais après eux. Si la notion de danger était très effacée dans les premiers volumes, pour ne pas dire absente, la tension est grande de la première à la dernière page de ce volet, puisque les atrocités du conflit menacent ces jeunes pousses qu'on imaginait presque loin de telles réalités.

Entre course-poursuite, mission survie, sacrifices héroïques et contre-attaques, Nakajima Michitsune pousse clairement nos personnages dans leurs derniers retranchements, et développe une guerre contre le Holbaek aussi fascinante que terrifiante. Loin de proposer des assauts linéaires, il développe cette grande bataille sous un angle proie/chasseurs particulièrement prenant à chaque chapitre, l'ensemble appuyé par un désespoir qui guette toujours plus Baltzar, ses élèves, et les quelques troupes de Weiben qui les accompagnent. Le danger, celui de la guerre pure et dure, n'aura jamais été aussi présent, et sans doute le mangaka prévoyait-il une telle évolution depuis un moment déjà. Car nous avoir familiarisé avec ces quelques élèves pendant quatre tomes a un effet : Ces derniers sont jeunes et attachants, et on ne veut les voir trépasser sous le coup des armes ennemies en aucun cas.

La dimension politique de la série se fait alors un tout petit peu plus discrète, puisqu'il est question de narrer un conflit intense et crédible. Reste que le tome a ses spécificités dans cette optique, puisqu'on y découvre une nation de Holbaek particulièrement impitoyable, ce qui implique des divergences de cultures qui soulèvent une nouvelle fois la cohérence de l'univers. Et à côté de ça, l'auteur ne manque jamais de puiser sur l'Histoire de notre réalité pour garnir son récit. S'inspirant d'une époque charnière où les progrès technologiques ont fusé, il se sert de ces bouleversement pour chambouler les tactiques de ses batailles, et même nourrir une véritable petite réflexion sur la guerre en fin de tome. On pouvait parfois se demander si Baltzar n'avait pas tendance à légitimer les conflits, un élément de réponse est alors donné, en espérant que ce propos sera ettayé à l'avenir.

Pour les férus d'action, et peut-être les adeptes du catalogue de Meian qui savourent un certain Kingdom, ce cinquième tome de Baltzar : La guerre dans le sang s'avèrera particulièrement convaincant. L'intensité est là, et la vision proposée de la guerre contre le Holbaek est particulièrement efficace, notamment dans la phase finale du tome. Et encore une fois, le titre ne s'avère jamais linéaire et propose de nouvelles dimensions de son univers et de ses enjeux, chose qu'on apprécie énormément.


Chronique 1 :

Les troupes de cavalerie du Holbaek, emmenées par l'intrépide capitaine Nielsen, on clairement pris l'ascendant au sein du territoire du Norden-Trade: le capitaine de Weissen Joachim est blessé, Baltzar doit désormais prendre le commandement en vue d'une retraite précipitée en laissant en arrière la garnison de Hoppensted, mais l'ennemi tâche de leur mettre des bâtons dans les roues en bloquant la route de retraite, et Nielsen ne lâche rien en les poursuivant avec ses hommes...

Que ce soit dans sa vision de la guerre se voulant moins atroce ou dans sa théorie sur l'inutilité de la cavalerie face à des armes à feu performantes, Baltzar pourra-t-il ici faire ses preuves, et ainsi consolider l'alliance entre le Baselland et Weissen ? Rien n'est moins sûr, tant ici l'ennemi du Holbaek semble avoir un coup d'avance via son invasion réussie et, surtout, la vision de la guerre bien différente qu'a le capitaine Nielsen. Là où Baltzar envisage la guerre sous un angle restant assez "humain" en laissant même en vie les blessés ennemis pour qu'ils puissent être soignés, Nielsen est totalement différent et ne fait que confirmer sa brutalité, sa soif de sang, son absence de pitié, notamment via le sort qu'il réserve à ses propres hommes blessés donc inutiles. La guerre sale, le capitaine de Holbaek aime ça... Et en cela, il constitue donc un adversaire assez réussi dans l'opposition de valeurs qu'il amène face à notre héros.

C'est donc face à un adversaire redoutable dans son genre que se retrouve Baltzar et son camp, avec à la clé une retraite précipitée en forme de course-poursuite assez prenante. Pas forcément très haletante dans le rythme, mais plutôt très immersive dans la manière dont le mangaka veut décortiquer la chose au gré de pas mal de blablas autour des stratégies mais aussi des personnages. Face à la situation, certaines figures sont effectivement prêtes à prendre de lourdes décisions: sacrifices pour permettre aux autres de fuir, désir des élèves de se rendre utiles... même le prince Reiner semble prêt à se constituer prisonnier pour le bien des siens. Quant à Baltzar, le voici dans une situation difficile: tandis que ses élèves et Joachim décident de lui faire confiance (ce dernier lui confiant même "l'avenir du Baselland"), le prince commence à douter de lui, et les espions Jurij et Timo surveillent notre héros. Il faudra forcément quelques tours de force à Baltzar pour renverser la situation... et de ce côté-là, la part stratégique fait vraiment le travail.

Et c'est bien cette part de stratégie qui fait le plus gros du volume, avec plusieurs étapes prenantes. Cela passe par certaines analyses de l'adversaire, par exemple quand il y a une prise de conscience que les soldats du Bselland, à force de paix et de loyauté envers leur seigneur, sont restés dans une forme de guerre féodale en décalage avec le monde qui a évolué. Mais il y a aussi les différentes possibilités permises par la cavalerie de Nielsen, ainsi que la mise en place de différents moyens pour tâcher de la mettre en déroute, notamment via la formation classique mais efficace du carré d'infanterie et, surtout, la stratégie que notre héros met au point vers la fin du volume en comptant sur certaines choses: l'utilisation de ce qu'il a sous la main, la bonne exploitation du terrain, le leurre... Alors au bout du compte, sa théorie sur l'inutilité de la cavalerie se vérifiera-t-elle ici ? On a bien des éléments de réponse !

Cela dit, cette bataille en forme de fuite fait aussi prendre conscience d'une chose à notre héros: "Le visage de la guerre va bientôt complètement changer. Les batailles seront alors bien plus atroces qu'on ne peut l'imaginer.". Une réflexion riche de sens ici, et promettant une suite toujours aussi intéressante...

Résultat: un volume mouvementé et intense, où Nakajima Michitsune exploite très efficacement son contexte, ses personnages, et sa vision du conflit ainsi que de la guerre et de ses évolutions de manière plus générale. Sous un dessin restant suffisamment riche, expressif et fluide, la série reste décidément très prenante.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs