Bakuman Vol.15 : Critiques

Nanamine se fait abandonner par ses collaborateurs, un par un. Déterminé à vaincre Muto Ashirogi, il propose à Saikô et Shujin un duel bien particulier : une bataille de chapitres sur la même thématique ! De son côté, Nakai, inquiet de voir disparaître son confort, passe à l’action…

Suite et fin de l’arc autour de Nanamine dans ce tome 15 qui conclut par la même occasion le troisième quart de la série ! Après un volume précédent excellent qui présentait un véritable adversaire pour nos héros, on ressort quelque peu déçu de la lecture de ce nouveau volet.

Dans un premier temps, la bataille contre Nanamine s’écourte, chose compréhensible tant les auteurs ne parvenaient plus à renouveler la joute entre les mangaka. La descente aux enfers du jeune mangaka était attendue, et il faut dire que le traitement du personnage est décevant car peu crédible. Finalement, Nanamine se sera révélé comme un adversaire caricaturale. Après avoir joué le rôle du mégalo sans limites, le voilà riant aux éclats de sa défaite puis se repentissent… Bien sûr, adapter ces clichés du shônen dans l’univers éditorial du Jump est la volonté première des auteurs. Mais ici, la recette fonctionne moins bien, car le traitement du personnage devient trop prévisible.
A côté de ça, Nakai se révèle toujours aussi détestable. Graphiquement laid, moralement odieux, le personnage n’aura jamais été si antipathique. Sa confrontation face à Hiramaru, bourrée de bons sentiments de la part des auteurs, frôle le ridicule. En réalité, le seul bon point à une telle mise en scène est de permettre la rédemption de Nakai, augmentant son capitale sympathie qui en avait réellement besoin. Bref, une fin d’arc des plus décevantes après un tome 14 excellent.

Une nouvelle intrigue s’ouvre par la suite, et il faut reconnaître que celle-ci est des plus réussies ! Le fait que PCP soit une source d’inspiration en termes de bêtises pour les enfants est une chose qui a été évoquée dans les volumes précédents, mais voilà que le sujet est ici grandement développé. Les auteurs s’intéressent justement à la chose : Scandale des médias, réaction des locaux d’édition, ressenti des mangaka… C’est le personnage de Shujin qui se trouve meurtri par la situation, une réaction légitimée et développée qui va entrainer un rebondissement auquel le lecteur aura pensé, tout comme les deux mangaka ! La seule réserve de cet arc concerne la dernière page du tome, laissant croire que cette partie de l’histoire se conclut prématurément… Si tel est le cas, il est dommage de ne pas s’intéresser outre mesure à la psychologie des « criminels ».

Depuis le début, Bakuman est un shônen irrégulier, jonglant entre le très moins et le nettement moins bon. Ce tome représente bien la série, proposant une fin d’arc Nanamine décevante pour ne pas dire catastrophique, et une nouvelle histoire dont le sujet se suit avec grand plaisir et le traitement s’avère salutaire. Un volume en demie teinte donc, on espère que la suite relèvera la barre.

Takato