Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 23 Février 2023
Depuis qu'il a vu Doppo se faire vaincre par son père, Baki est plus hésitant que jamais, à l'approche de son propre combat contre Kureha Shinogi. Médecin de génie, chirurgien et athlète, ce dernier a pu sauver le mentor de la mort, mais Baki apprend que certains de ses patients lui ont servi de cobayes pour ses expérimentations. Tout ça, il ne peut lui pardonner, et c'est au nom des victimes amputées qu'il compte gagner le duel.
Après l'exceptionnel tome précédent, il était difficile d'imaginer que le cinquième tome de la perfect edition de Baki égale le degré d'intensité du match ayant opposé le charismatique Doppo à Yûjirô Hanma, dit « l'Ogre ». Aussi, le combat entre Baki et Kureha n'a pas pour volonté d'être aussi intense, ce qui ne l'empêche pas de nous régaler d'un bout à l'autre. Peut-être est-ce pour l'enjeu un peu différent, la volonté pour les deux challengers de briller devant Yûjirô, ou encore le découpage de Keisuke Itagaki qui ne cesse de se bonifier, mais le tout s'enchaîne avec un certain délice et quelques rebondissements qui, s'ils sont classiques, savent nous contenter. Pourtant, il y a bien une surprise dans cet affrontement, un point d'étonnement qui réside dans le rapport de force entre les deux adversaires. Si on imaginait Kureha comme un virtuose capable, d'emblée, de triompher de Baki, les choix de l'auteur surprennent dans un premier temps, avant d'aller vers quelque chose de plus classique.
L'affrontement n'occupant qu'une moitié de tome, voilà qui laisse l'occasion à la suite de ce cinquième opus de transitionner vers une nouvelle partie. Maintenant que la menace de l'Ogre a été plantée, nous savons vers où le récit se dirige, aussi c'est vers le passé que se tourne le nouvel arc de Baki, via l'habile métaphore du retour aux sources du héros, pour mieux se perfectionner. Et étonnamment, c'est un protagoniste plus jeune et plus casse-cou que l'on découvre, un Baki adolescent qui ne manque pas de se confronter aux loubards du coin pour déjà tenter d'approcher le niveau de son père. Par ce ton plus proche du récit lycéen de bagarre, le récit tranche avec la linéarité des débuts, qui résidaient en une succession de duels sur le ring. Cette fois, c'est un Baki dans son quotidien d'autrefois qui nous est montré, toujours dans des luttes acharnées pour faire progresser son niveau. Néanmoins, on se demande à quel moment s'effectuera la transition quant au caractère du héros, et quand la noblesse le gagnera davantage. Pour toutes ces questions, et après un enchaînement de deux volumes particulièrement puissants, on reste toujours hâtifs de suivre la progression du jeune Baki Hanma !