Bakemonogatari Vol.15 : Critiques

Koyomi était sur le point de porter le coup fatal à Kiss-Shot, du moins avant que Tsubasa ne l'interrompe: son amie déléguée, à force de réflexion et d'observation, a effectivement repéré tout ce qui n'allait pas dans le comportement de la vampire: en réalité, celle-ci, en quête de sa propre mort, a tout mis en oeuvre pour endosser totalement le mauvais rôle, pousser Koyomi a la tuer et ainsi lui permettre de retrouver son humanité. Et depuis qu'il sait ça, notre héros ne peut plus se résoudre à éliminer sa maîtresse, dont il connaît le passé tragique lié à son premier familier.

Elle voulait mourir pour le sauver. Il voulait mourir pour la sauver. Ils sont désormais dans une impasse où, a priori, aucune solution totalement heureuse n'est possible. Appelé à la rescousse par Koyomi, le neutre Mémé Oshino aura-t-il la solution ? Réponse au fil de la première moitié de ce 15e volume, où Oh! Great achève avec beaucoup d'application son adaptation du roman Kizumonogatari. Et une nouvelle fois, en s'appuyant sur l'écrit original de NisiOisiN le mangaka a tout le loisir de nous mener vers une conclusion bien construite et expliquant beaucoup de choses, que ce soit sur l'indéfectible amitié apportée par Tsubasa à Koyomi, sur toute la puissance du lien qui unit Koyomi et Kiss-Shot jusque dans le présent de Bakemonogatari, et sur les raisons pour lesquels ces deux-là sont unis à jamais et sont dans l'état que l'on connaît, entre elle qui ne ressemble plus qu'à une fillette quasiment amorphe et lui qui a gardé des capacités tout en n'étant plus un vampire. Tout se tient bien dans le trip imaginé par le romancier d'origine. Et comme toujours, Oh! Great fait parler son audace visuelle et narrative pour coller au mieux à l'ambiance particulière de l'oeuvre, à l'image de ces premières pages où les pensées de Koyomi et de Kiss-Shot se superposent en cristallisant de plus belle leur lien.

Une fois cette phase importante de la saga Monogatari achevée, Oh! Great peut alors, dans la deuxième moitié du tome, reprendre le récit des romans Bakemonogatari là où il l'avait laissé avant la parenthèse Kizumonogatari/"KOYOMIvamp", c'est-à-dire en entamant tranquillement l'adaptation de la dernière grande partie de ces romans: "TSUBASAcat", qui mettra particulièrement en avant la belle déléguée de classe. Pour le moment, le mangaka s'applique surtout à reposer les choses, dans un contexte où Koyomi recroise vite fait chacune des filles qu'il a aidées tout en se préparant à un rendez-vous avez sa petite amie Hitagi, tout ceci étant surtout l'occasion de voir à quel point notre héros a changé en quelques mois, lui qui était autrefois persuadé qu'il pouvait très bien vivre sans les autres. Les petits délires propres à la saga sont évidemment là côté dialogues, en particulier de la part de la petite Mayoi qui est en grande forme, et de la part de Koyomi lui-même dont l'esprit parfois un peu déviant est encore en activité. Tout ceci vise surtout à nous amener vers une fin de volume qui entame tout juste le cas très félin de Tsubasa, dont il reste tout à aborder.