Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Septembre 2025

Projeté dans les souvenirs de Beethoven, Rui continue de découvrir le contexte dans lequel le compositeur créait, son ressenti, le drame de sa surdité... Mais lorsque tout ceci s'achève, le jeune garçon doit se rendre à l'évidence: le compositeur occupe de plus en plus son corps, au point de parfois même l'empêcher de regagner son enveloppe corporelle, y compris sous les yeux d'un Shiro pantois. Beethoven occupe de plus en plus le corps de Rui, dans un sentiment d'urgence car il sent qu'il pourrait disparaître à tout moment et qu'il n'a donc plus forcément beaucoup de temps pour achever son oeuvre. Cependant, bien des questions se posent face à cette situation: Que deviendront Rui et Beethoven quand le morceau sera terminé ? Pourra-t-il être joué ? Beethoven va-t-il disparaître ou, au contraire, s'emparer entièrement du corps de Rui ? Et quel sens y aurait-il alors à jouer ce morceau si Rui n'était plus là ?

C'est une chose à laquelle on ne s'attendait clairement pas au vu des pistes supplémentaires installées par Cocoro Hirai une fois le tome 1 passé, mais voilà: l'heure est déjà venue pour B-Side de tirer sa révérence au bout de ce quatrième volume où l'on va immédiatement souligner les bons points: certains planches d'une densité graphique qui fait mouche grâce à certaines trouvailles, un abord assez intéressant (même si, dernier tome précipité oblige, rien n'est très approfondi) du rapport étroit entre le défunt compositeur d'autrefois prisonnier de ses ambitions inassouvies et le jeune talent contemporain cherchant sa place, et même une certaine évocation de l'acte créateur et des frustrations qu'il peut provoquer (et Cocoro Hirai étant elle-même une créatrice en tant que mangaka, faut-il y voir son propre ressenti ? ).

Mais à part ça, la partition scénaristique efficacement entamée par l'autrice dans le tome 1 finit malheureusement par se désaccorder de plus en plus, au point que son manga-symphonie en reste inabouti, un peu à l'image des frustrations que son personnage de Beethoven a pu connaître. A cela, une raison qui paraît assez évidente: tout porte à croire que la mangaka a dû rusher en un seul volume tout ce qu'elle avait en tête car son oeuvre n'a malheureusement pas vraiment trouvé son public, et cette précipitation donne l'impression qu'elle part dans tous les sens de façon à moitié incompréhensible et qu'elle oublie en cours de route la plupart de ses sujets initiaux installés dès le premier volume. Beaucoup de choses restent en plan, et l'aspect cacophonique du récit se ressent beaucoup dans la narration visuelle qui devient souvent chaotique, tant on passe du coq à l'âne à plusieurs reprises.

C'est alors très malheureux à dire, car l'oeuvre commençait bien, et parce que l'on sent que Cocoro Hirai avait pas mal de choses à aborder sur un sujet qui, visiblement, la passionne. Mais à l'arrivée, ce dernier tome enterre tout espoir, et B-Side restera dans nos mémoires comme un triste acte manqué. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
6.5 20
Note de la rédaction