Ayakashi Légendes des 5 royaumes Vol.1 - Actualité manga

Ayakashi Légendes des 5 royaumes Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Juillet 2016

En l'an 1702, le Japon sort d'un siècle de guerre civile et est divisé en 5 royaumes, chacun dirigé par un clan. Parmi ceux-ci, le clan Shimazu, occupant l'île de Kyushu et ayant situé sa capitale à Kagoshima, parvient pue à peu à asseoir son pouvoir grâce au cina, substance magique obtenue secrètement en chassant les Ayakashi, des créatures chimériques qui, même si elles évitent généralement les humains, peuvent semer la mort et la terreur.
Yoshihiro Shimazu, alias Hiro, est un guerrier sacré détenteur d'une grande force, qui traque les Ayakashi en compagnie de ses alliés : le dragon noir Hagane Kurochiwa, ainsi que le jeune Seishû et l'ancien Haitani.
Dans ce monde où règnent d'un côté la menace des Ayakashi, et de l'autre l'opposition entre les royaumes, deux événements risquent fort de bientôt faire basculer le fragile équilibre. Tout d'abord la rencontre de Hiro avec une mystérieuse et jeune miko capable de pactiser avec les Ayakashi, puis l'arrivée d'un ennemi étranger...

Nouvelle série française de Glénat Manga, Ayakashi - Légendes des Cinq Royaumes et issue d'une collaboration entre deux artistes que l'on connaît déjà bien : au scénario Izu, créateur de l'excellent Omega Complex, mais aussi de Lords of Chaos, et plus récemment de Mont Tombe et L'Ordre d'Avalon (tous deux parus chez Glénat également), et aux dessins VanRah, jeune artiste dont la carrière professionnelle a décollé en 2015 avec la publication de Stray Dog, lui aussi chez Glénat.

Cette nouvelle série propose des bases très intéressantes, en ceci qu'elle offre une uchronie d'une période-clé de l'Histoire nippone, où s'immisce en plus une touche de fantastique via les Ayakashi.
En effet, l'oeuvre nous replonge dans la période des provinces en guerre, à l'issue de laquelle le pays a pu être unifié. Mais Izu et VanRah choisissent de revisiter l'Histoire en partant de l'idée que lors de la bataille de Sekigahara, ce ne sont pas les Tokugawa qui l'ont emporté, mais les Shimazu (initialement dans le camp des vaincus). A partir de cet événement, les deux artistes nous plongent un siècle plus tard dans un contexte radicalement différent.
Mais même si le contexte est différent, on y appréciera les éléments historiques évidemment réinterprétés. Par exemple, il a réellement existé un personnage historique du nom de Yoshihiro Shimazu, qui a toutefois vécu un siècle plus tôt. De même, les 4 autres clans, que sont les Date, les Maeda, les Mori et les Uesugi, ont eux aussi existé (si vous avez quelques connaissances sur le sujet, peut-être que des noms comme Kagekatsu Uesugi,  Terumoto Mori ou Toshiie Maeda vous disent quelque chose). Quant à l'ennemi arrivant de l'étranger, il semble tirer son inspiration de Koxinga, un pirate et général chinois du 17ème siècle.
A cela s'ajoutent également des clins d'oeil plus religieux ou mystiques, comme les noms de Yatagarasu et Bato Kannon, et évidemment la présence de la miko ou des sôhei. L'oeuvre semble devoir puiser pas mal de sources dans le shintoisme et le bouddhisme.

C'est donc dans ce contexte au croisement de différentes influences, de différents styles, que se développe un récit rendu assez efficace par la clarté de sa mise en place, et par des principaux personnages que l'on parvient à cerner assez vite, entre un Hiro assez énigmatique et charismatique, un Hagane au caractère bien marqué, et une miko attachante dans son mélange de fragilité, de conviction et de surnaturel. Par contre, on regrettera tout de même un manque de consistance pour l'instant plus flagrant du côté de Seishu, de Haitani, ou de certains noms moins bien présentés comme Kamao. Mais quoi qu'il en soit, on apprécie également ce que l'on découvre peu à peu des personnages : la relation houleuse de Hiro avec son père, les facultés de la Miko... et cela nous amène sans mal jusqu'à une fin de tome plus mouvementé,e qui donne l'impression de lancer réellement l'histoire.

Du côté des visuels, VanRah confirme, après Stray Dog, qu'elle en a sous le coude et qu'elle possède encore une belle marge de progression. Il y a beau y avoir quelques visages parfois un peu trop lisses, on note des designs humains variés, et un très beau travail sur les look des Ayakashi. Quelques décors de bâtisses sont là pour immerger dans le contexte d'époque, et l'ambiance surnaturelle est bien servie, notamment par le biais de certaines trames et éléments visiblement numériques. La narration s'avère toutefois un brin brouillonne par moments, mais rien de dramatique : ça reste assez fluide.

Un premier tome de mise en place, plutôt efficace et affichant des idées intéressantes et prometteuses dans son univers aux différentes influences. Il ne reste plus qu'à voir ce qu'Ayakashi donnera par la suite, mais en attendant cette intro fait le job.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs