Au plus profond de toi - Actualité manga

Au plus profond de toi : Critiques

OkuMade Furetemo Iidesuka

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Décembre 2021

Après Le fil du destin en juillet 2020, son spin-off Comment défier le destin en janvier 2021, et le lancement de la série Kiss to Snow White en août dernier, la mangaka Akira Yoshio a fait son retour aux éditions Hana (anciennement éditions Boy's Love) fin novembre avec Au plus profond de toi. Au Japon, cette mini-série en 4 chapitres fut initialement prépubliée en 2017 dans le magazine Daria de l'éditeur Frontier Works sous le titre Oku Made Furete mo Ii desu ka (littéralement "Puis-je le toucher jusqu'au bout"), avant de sortir, en septembre de cette même, année, en un unique volume broché agrémenté d'un chapitre bonus (qualifié de chapitre 5 par l'éditeur dans son sommaire).

Cet ouvrage nous invite à suivre deux hommes. Fils cadet du président de l'entreprise où il travaille, Masumi Yûki se montre plutôt désinvolte dans ses relations, en acceptant de sortir facilement avec n'importe qui, comme pour fuir son environnement familial. Mais ça, c'était avant l'arrivée d'Isshin Natsume, son subordonné plus jeune que lui de deux ans, présent dans la boîte depuis deux mois, mais qu'il n'a jamais vu sourire. Tous deux semblent totalement opposés, et pourtant Masumi sent que quelque chose dans le comportement d'Isshin à son égard, si bien que, sans détours, il finit alors par lui poser la question: serait-il amoureux de lui ? Ce à quoi Isshin répond avant tout par un rougissement muet. Les deux hommes finissent néanmoins par sortir ensemble tout de suite après, et si au départ Masumi ne se veut pas plus sérieux qu'avec ses précédentes fréquentations, il va vite tomber amoureux en découvrant cet Isshin qui, plus que tout, veut le toucher au plus profond de son être.

Si l'on exclut le chapitre bonus d'une grosse vingtaine de pages qui, comme son nom l'indique, n'est qu'un bonus, la lecture ne compte que 150 pages, et cela laisse déjà deviner une chose: tout, ici, va aller vite voire très vite. Akira Yoshio va vraiment à l'essentiet la plupart du temps, et ne prend donc pas forcément le temps de poser son cadre et son ambiance pour rendre l'ensemble plus immersif, si bien que l'on suit cette petite histoire sans déplaisir mais sans être marqué, au point d'éventuellement l'oublier très vite une fois le tome refermé.

Pour autant, l'ensemble n'est pas mauvais, car malgré une fin plutôt abrupte, la mangaka prend suffisamment soin du développement de ses deux héros, tout aussi classique ce développement soit-il. On appréciera assez le petit focus sur Isshin, en tant qu'homme ayant toujours vécu sans se soucier profondément des autres, qui n'a jamais su faire confiance à autrui, a toujours gardé ses distances avec tout le monde, notamment pour ne pas être blessé inutilement. Dès lors, comment donc a-t-il pu s'éprendre de Masumi, alors qu'au départ il semblait avoir tout ce qu'il déteste ? La réponse sera donnée bien assez vite. Quant à Masumi, il se révèlera un petit plus plus complexe que ne le laisse présager son comportement frivole, en tant qu'enfant pas forcément désiré, puisque ses parents avaient déjà son grand frère et que sa mère voulait une fille. Tant et si bien qu'il a grandi en pensant qu'il n'avait pas le droit d'être aimé. Il va de soi qu'Isshin changera la vision qu'il avait de lui-même jusque-là...

Sur le plan visuel, c'est agréable, sans être transcendant. On notera quelques inégalités, mais dans l'ensemble Akira Yoshio livre ici des designs d'employés de bureau expressifs et bien variés. Les décors sont basiques et présents uniquement quand nécessaires, tandis que le découpage, plutôt classique, permet toutefois un rendu clair ainsi que quelques jolies mises en valeur d'un visage ou d'un geste.

A l'arrivée, Au plus profond de toi, de par sa rapidité et le classicisme de son histoire, n'est pas le genre de yaoi qui laissera un souvenir impérissable, mais sa lecture n'en reste pas moins sympathique. Quant à l'édition française, elle reste convaincante entre une première page en couleurs, une bonne qualité de papier et d'impression un lettrage propre, et une traduction claire d'Angélique Mariet.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs