Attrape-moi ! - Actualité manga

Attrape-moi ! : Critiques

Ai no Kotoba mo Shiranaide

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Février 2012

Rie Honjyou est une mangaka qui a l’avantage de ne pas arriver en France sans aucune référence ni aucun passé. « Welcome to the chemistry lab » nous avait donné un peu les lignes directrices de son œuvre, à savoir les amours tabous et les pratiques un peu déviantes parfois. Ici, on s’y retrouve parfaitement dans les deux facettes proposées dans ce petit one-shot. En premier lieu, on rencontre le vice-président du conseil des élèves, Kojima. Cet adolescent travaille d’arrache-pied, dans les études comme dans les activités extra-scolaires. Il veut être reconnu, il veut être le premier pour son père qui le déprécie dès qu’il atteint la seconde place au lieu de la tête de podium, qui semble être une évidence dans la famille. Pour évacuer cette pression constance et cette souffrance réelle, Kojima se livre à diverses pratiques sexuelles avec des garçons de son école, en les faisant chanter pour qu’ils se taisent. Il avait tout prévu, sauf peut être l’arrivée dans sa vie de Kurata. C’est un garçon nonchalant qui profite de la vie, assuré d’un avenir qui ne prend pas le chemin des études supérieures. Leur rencontre va rapidement donner à Kojima des envies de violence, mais heureusement Kurata s’y retrouve et c’est un équilibre précaire mais fonctionnel qui s’instaure entre eux, sous le joug d’un amour plus ou moins évident. Cette première partie est amusante par le côté SM qu’elle développe, et les sentiments qui s’y rattachent. L’auteur mise tout dessus, et il faut bien avouer que cela nous offre des scènes de sexe plutôt sympathiques, où la mangaka et les lecteurs peuvent se livrer à divers fantasmes. Dommage pourtant que le trait ne soit pas plus poussé dans les émotions, un peu floues en dehors de la jalousie de Kojima et de son besoin de décompresser d’une manière ou d’une autre.

La seconde partie aborde cette-fois l’amour tabou de deux frères, demi-frères en vérité. Thème récurrent dans l’univers du Boy’s Love, on ne se surprend guère de la situation de départ mais l’auteur arrive à rendre le moment agréable. En effet, Hiroto et Kouta ne suivent pas forcément les stéréotypes qu’on leur voyait attribués. Hiroto est celui qui, avec son dynamisme et son naturel, se pose le plus de questions. Qu’est ce qu’il peut faire face au mutisme de ce petit frère qui lui balance à la figure qu’il ne se considère pas comme un membre de sa famille ? Kouta est beaucoup plus discret, mais a des pulsions qui le poussent en avant, jusqu’à ce qu’il se mette à bafouiller et à hésiter. Bref, des caractères intéressants qui ne se reflètent pas immédiatement sur leurs visages, et qui nous permettent par la même occasion ‘apprécier la narration, fluide et sans anicroche. Si ce deuxième passage est tout aussi insuffisamment exploité que le premier, les repères sont mieux marqués et on prend d’avantage de plaisir dans les émotions, même si à l’inverse le sensuel est moins bien représenté.

Les dessins sont plutôt classiques, sans marque réellement significative : sympathiques, représentant bien les idées de la mangaka mais parfois un peu disproportionnés dans les corps et dans certaines positions. Le découpage se montre parfois très dynamique et attractif, tout comme il peut être un peu plat et ennuyant, donnant à certaines pages une envie moyenne d’être lues. Enfin, les visages en règle générale sont trop pointus pour être convaincants. L’édition elle est de bonne facture même si toutes les onomatopées ne sont pas traduites et les pages un peu fines. Heureusement on peut noter leur baisse de prix ! Neuf centimes ça ne parait pas grand-chose mais quand tous les éditeurs augmentent avec la TVA on ne peut que saluer ce geste ! En bref, un one-shot sympathique qui réussit l’exploit d’être plus agréable que la précédente série courte de l’auteur, ennuyante et très pauvre en émotion. Ici, on en voit le début et l’on regrette vraiment que Rie Honjyou n’ait pas décidé de d’avantage les exploiter


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs