Attaque Des Titans (l') Vol.33 - Actualité manga
Attaque Des Titans (l') Vol.33 - Manga

Attaque Des Titans (l') Vol.33 : Critiques

Shingeki no Kyojin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Avril 2021

Eren a lancé le Grand Terrassement, bien qu'il soit conscient de l'horreur de ses actions. Mais il n'a pas lancé ses hordes de titans à l'aveuglette et cible un endroit stratégique : La forteresse de Slatoa, située au sud du continent Mahr, dont les ressources pourraient lui poser difficulté. Grâce aux aveux de Jelena, la petite coalition réunie pour contrer le terrassement met au point un plan pour devancer Eren et mieux le contrer, mais cela impliquera d'éventuels sacrifices...

Nous n'en avions pas conscience lors de la lecture du précédent opus, bien que l'histoire se dirigeait assurément vers son point final, mais l'attente de ce trente-troisième tome était celle de l'avant-dernier volet de L'Attaque des Titans. Lors de sa parution française, nous ne seront qu'à deux jours de la publication du chapitre final de l’œuvre, le 139e. L'effet est donc immédiat lorsqu'on ouvre le tome, tant on s'attend à des événements d'une ampleur encore jamais égalée dans la série.

Et c'est le cas. Cet arc final du Grand Terrassement est narré avec la maestria narrative et visuelle dont seul Hajime Isayama est capable. L'une des optiques centrales de cet opus, c'est son focus sur la terreur provoquée par un Eren contradictoire, conscient et égoïste mais meurtri par ses propres actions. Outre une écriture du personnage principale qui nous ébranle, ce qu'il cause ici laisse difficilement de marbre. Il n'est plus question de clivages entre les peuples, mais simplement d'une humanité victime d'un seul être aux pouvoirs sans précédents, une entité qui n'est finalement que le fruit d'un cercle de haine entretenu depuis des centenaires, voire des millénaires. Tout ce cheminement a donc du sens et cristallise encore une fois le discours anti guerre cher à l'auteur, quand bien même il lui faudrait nous glacer le sens à travers des planches d'une grande puissance symbolique, terrifiantes mais surtout tragiques. Avec ce tome, difficile de ne pas penser que l'artiste est à l'apothéose de son art, celui de dépeindre des discours sans renfort de texte et simplement par mise en dessin.

Malgré toutes ces émotions effroyables, il y a une histoire à achever et un combat à mener. L'épopée du petit groupe de personnage, outre sa symbolique dans sa construction, mène à son apogée certaines intrigues de protagonistes de manière fascinante. Le pardon, l'abandon ou l'abnégation sont au centre de la progression de Misaka, Armin, Annie et leur groupe, tandis que chaque échange verbal vient apporter sa pierre à l'édifice de la construction de ces quelques figures. Rien n'est laissé au hasard, surtout pas à quelques chapitres de la fin de la série. Alors, pas besoin d'action pour nous prendre au trip tant le moindre dialogue parvient à raconter quelque chose. Et au milieu de ce script d'une belle finesse, les moments forts viennent confirmer les enjeux de cet arc décisif dont le point d'orgue est Eren. Ses motifs sont donnés, et ses actions ont du sens. Ennemi à abattre ou humain égaré à sauver ? Il suffit d'une seule séquence pour répondre à cette interrogation sans qu'aucun doute ne soit laissé.

Et il y aurait bien encore à dire tant le volume fourmille d'éléments marquants, de développements cohérents et d'aboutissements d'idées amorcées dans la série depuis son premier tome. Si le récit est bien différent de ces débuts, ce qui peut tout à fait déstabiliser le lecteur même aujourd'hui encore, L'Attaque des Titans conserve une force qui lui est propre, tandis que l'auteur reste fidèle à ses choix et ses intentions. Un opus saisissant et bouleversant donc, et qui laisse place à l'appréhension du grand final. Car même pour un lecteur qui se délecte du manga chapitre par chapitre via le plateformes numériques, le point final n'a pas encore été posé, et le mot décisif de l'histoire n'est pas connu. Mais quand bien même il décevrait, il serait difficile de bouder l’œuvre dans son ensemble.

Notons qu'une nouvelle fois, Pika propose une version limitée du volume. Un peu plus chère, proposant une jaquette alternative aussi drôle que fan-service et quelques badges en prime, c'est une version à réserver évidemment aux plus grands fans et collectionneurs. La popularité du récit n'ayant jamais aussi forte qu'en ce moment, cette mouture du tome se vends comme des petits pains, c'est donc très rapidement qu'il faut craquer sur l'objet qui fait, d'avance, la joie des spéculateurs crapuleux.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs