Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 27 Novembre 2020
Eren est entré en possession du pouvoir de l'Originel, et a utilisé celui-ci pour faire jaillir les titans emmurés et lancer un assaut sur l'humanité entière : le Grand Terrassement. Malgré ce génocide d'ampleur mondiale, le jeune homme trouve nombre de partisans. Dans ce contexte délicat, les restes du bataillon d'exploration se réunissent et s'allient aux détenteurs de pouvoirs de titans, afin de préparer une contre-attaque et stopper le jeune homme dans son plan de vengeance insensé.
Le manga de Hajime Isayama a montré une puissance folle depuis que l'histoire est entrée dans sa seconde grande partie, celle qui n'oppose plus nos héros qu'aux titans mais bien au reste du monde. En plus d'un discours sur le cercle vicieux de la haine, l'auteur a développé une intrigue complexe, riche en rebondissements, et reposant sur de solides bases installées depuis les premières cases du premier volume. Une histoire brillamment racontée donc, et qui ne semble jamais laisser place à l'improvisation.
Le titre est alors entré dans son arc final avec un Eren détenant la puissance ultime, et cherchant à l'utiliser pour accomplir l'objectif qu'il s'est fixé au tout début de l'histoire : Assouvir sa vengeance contre ceux qui lui ont tout pris, et ceux qui menacent ses amis. C'est donc le monde entier que le garçon souhaite raser pour honorer son rêve, mais aussi pour briser à sa manière le cercle de la haine. Le héros de l'oeuvre en est devenu son principal antagoniste, un coup de maître qui permet à ce 32e tome de démarrer dans une ambiance lourde. L'entourage d'Eren, ainsi que plusieurs personnages jusqu'ici secondaires, deviennent les derniers rempars de l'humanité, et une course contre la montre se joue pour empêcher le sort funeste des Hommes.
Et tout ceci, Hajime Isayama l'exploite avec brio, en s'intéressant aux différents états d'esprit de tous ceux qui forment la nouvelle bande de héros, opposant même leurs visions et en développant leurs états d'âme. Il n'y a plus réellement de méchants et de gentils dans la série, simplement des humains complexifiés par leurs ambiguïtés et leurs contradictions, des richesses psychologique que l'auteur traite justement dans une première partie assez calme, mais symbolisant évidemment le calme avant la tempête.
La suite finit logiquement par exploser, l'idée étant de permettre à nos protagonistes de trouver un moyen de devancer Eren dans sa progression. Et parce que le nouveau détenteur de l'Originel n'est pas le seul adversaire, de nouveaux affrontements entre humains ont lieu, amenant ponctuellement des choix cornéliens toujours en phase avec les idées du récit. Alors, quand les camarades d'autrefois deviennent des ennemis qui risquent de favoriser le destin de l'humanité, que faire ? Braquer l'arme sur eux ne reviendrait-il pas à favoriser cet éternel cercle de haine ? Tant de question qui traversent les personnages comme le lecteur, à chaque instant, aboutissant à une longue séquence d'action aussi intense qu'intelligente, et s'achevant sur un sacrifice d'une puissance symbolique percutante au possible. On ne développera pas celle-ci, pour éviter tout spoil, mais le message d'Isayama demeure alors clair : C'est à la nouvelle génération de s'unir, afin de ne pas entretenir les germes de la haine que les adultes ont semé.
Mais ce n'est pas sur cette note dramatique, mais pourtant porteuse d'espoir, que s'achève le volume. Son dernier chapitre vient alors nous prendre aux tripes, comme l'auteur aime tant le faire depuis un moment déjà. Outre des planches détaillées et éblouissantes, ce sont les lourds événements envisagés depuis l'opus précédent qui ont lieu. Hajime Isayama les dépeint comme il se doit, dans la violence et par une narration totalement terrifiante, dévoilant la dernière "Attaque des titans". Point intéressant d'ailleurs, la traduction française ne peut pas rendre totalement justice à l'impact de la scène, puisque le « Titan assaillant » évoqué est tout simplement nommé, dans le texte d'origine "Shingeki no Kyojin". Encore une fois, le titre choisi par l'auteur pour son œuvre revêt un autre sens.
Il y a donc beaucoup à dire sur ce 32e tome intense et toujours intelligent quand il s'agit de raconter une histoire forte, porteuse de thématiques humaines et sociétales complexes. L'Attaque des Titans aborde bel et bien sa phase finale en apothéose, tant du point de vue du scénario, de l'écriture des personnages et de la narration. S'il est encore difficile de savoir combien de volumes totalisera le titre, il n'en reste sans doute qu'une poignée, pour une fin qui sera certainement généreuses en grands moments... Mais pas forcément les plus optimistes.
Le manga de Hajime Isayama a montré une puissance folle depuis que l'histoire est entrée dans sa seconde grande partie, celle qui n'oppose plus nos héros qu'aux titans mais bien au reste du monde. En plus d'un discours sur le cercle vicieux de la haine, l'auteur a développé une intrigue complexe, riche en rebondissements, et reposant sur de solides bases installées depuis les premières cases du premier volume. Une histoire brillamment racontée donc, et qui ne semble jamais laisser place à l'improvisation.
Le titre est alors entré dans son arc final avec un Eren détenant la puissance ultime, et cherchant à l'utiliser pour accomplir l'objectif qu'il s'est fixé au tout début de l'histoire : Assouvir sa vengeance contre ceux qui lui ont tout pris, et ceux qui menacent ses amis. C'est donc le monde entier que le garçon souhaite raser pour honorer son rêve, mais aussi pour briser à sa manière le cercle de la haine. Le héros de l'oeuvre en est devenu son principal antagoniste, un coup de maître qui permet à ce 32e tome de démarrer dans une ambiance lourde. L'entourage d'Eren, ainsi que plusieurs personnages jusqu'ici secondaires, deviennent les derniers rempars de l'humanité, et une course contre la montre se joue pour empêcher le sort funeste des Hommes.
Et tout ceci, Hajime Isayama l'exploite avec brio, en s'intéressant aux différents états d'esprit de tous ceux qui forment la nouvelle bande de héros, opposant même leurs visions et en développant leurs états d'âme. Il n'y a plus réellement de méchants et de gentils dans la série, simplement des humains complexifiés par leurs ambiguïtés et leurs contradictions, des richesses psychologique que l'auteur traite justement dans une première partie assez calme, mais symbolisant évidemment le calme avant la tempête.
La suite finit logiquement par exploser, l'idée étant de permettre à nos protagonistes de trouver un moyen de devancer Eren dans sa progression. Et parce que le nouveau détenteur de l'Originel n'est pas le seul adversaire, de nouveaux affrontements entre humains ont lieu, amenant ponctuellement des choix cornéliens toujours en phase avec les idées du récit. Alors, quand les camarades d'autrefois deviennent des ennemis qui risquent de favoriser le destin de l'humanité, que faire ? Braquer l'arme sur eux ne reviendrait-il pas à favoriser cet éternel cercle de haine ? Tant de question qui traversent les personnages comme le lecteur, à chaque instant, aboutissant à une longue séquence d'action aussi intense qu'intelligente, et s'achevant sur un sacrifice d'une puissance symbolique percutante au possible. On ne développera pas celle-ci, pour éviter tout spoil, mais le message d'Isayama demeure alors clair : C'est à la nouvelle génération de s'unir, afin de ne pas entretenir les germes de la haine que les adultes ont semé.
Mais ce n'est pas sur cette note dramatique, mais pourtant porteuse d'espoir, que s'achève le volume. Son dernier chapitre vient alors nous prendre aux tripes, comme l'auteur aime tant le faire depuis un moment déjà. Outre des planches détaillées et éblouissantes, ce sont les lourds événements envisagés depuis l'opus précédent qui ont lieu. Hajime Isayama les dépeint comme il se doit, dans la violence et par une narration totalement terrifiante, dévoilant la dernière "Attaque des titans". Point intéressant d'ailleurs, la traduction française ne peut pas rendre totalement justice à l'impact de la scène, puisque le « Titan assaillant » évoqué est tout simplement nommé, dans le texte d'origine "Shingeki no Kyojin". Encore une fois, le titre choisi par l'auteur pour son œuvre revêt un autre sens.
Il y a donc beaucoup à dire sur ce 32e tome intense et toujours intelligent quand il s'agit de raconter une histoire forte, porteuse de thématiques humaines et sociétales complexes. L'Attaque des Titans aborde bel et bien sa phase finale en apothéose, tant du point de vue du scénario, de l'écriture des personnages et de la narration. S'il est encore difficile de savoir combien de volumes totalisera le titre, il n'en reste sans doute qu'une poignée, pour une fin qui sera certainement généreuses en grands moments... Mais pas forcément les plus optimistes.