Arsène Lupin Vol.2 - Actualité manga
Arsène Lupin Vol.2 - Manga

Arsène Lupin Vol.2 : Critiques

Kaitô Lupin Den - Aventurier

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Décembre 2015

Brillant détective anglais, Herlock Sholmès est contacté par le baron parisien Victor d'Imblevalle pour une étrange affaire de vol : celle d'une lampe juive, où il a toujours eu l'habitude d'enfermer un précieux trésor dans une cachette que quasiment lui seul connaît. L'affaire l'intrigue quelque peu, mais sa motivation se voit surtout décuplée par une autre missive reçue en même temps. Celle-ci lui conseille de ne pas se mêler de cette affaire... et est signée Arsène Lupin ! En compagnie de son fidèle Wilson, Sholmès se met en route pour Paris, prêt à se confronter une nouvelle fois au célèbre cambrioleur...

Après avoir adapté d'excellente manière dans le tome 1 de son manga une pièce de théâtre assez méconnue d'Arsène Lupin, Takashi Morita s'attaque ici à "La Lampe Juive", deuxième et assez courte nouvelle du recueil "Arsène Lupin contre Herlock Sholmès", et troisième confrontation entre les deux personnages après "Herlock Sholmès arrive trop tard" et "La dame blonde".

Même sans avoir lu les nouvelles d'origine, le nom de Herlock Sholmès vous dit quelque chose ? C'est normal : il s'agit bien sûr d'un hommage légèrement moqueur au célèbre Sherlock Holmes créé par Sir Arthur Conan Doyle. Et contrairement à l'histoire du tome 1 qui nous plongeait directement aux côtés de Lupin, la narration de ce deuxième récit se place du point de vue de Sholmès, dont l'on suit les investigations pour tenter de démêler le vrai du faux dans cette affaire. Pourquoi Lupin l'a-t-il contacté pour lui conseiller de ne pas s'en mêler ? Pourquoi reçoit-il, à son arrivée en Gare du Nord, le même conseil d'une jeune inconnue qui se révélera être la gouvernante des d'Imblevalle ? Pourquoi seule la Lampe Juive a été volée, et de quelle manière ? Et quel est le rôle de Lupin dans tout ça ? Ces premières interrogations en appellent rapidement d'autres, au fil des avancées de Sholmès dans son enquête et des nouveaux événements a priori inexplicable qui arrivent ensuite : un nouveau vol, un étrange suicide...

La nouvelle d'origine étant assez courte, il faut avouer que de base elle s'avérait assez peu alambiquée dans l'enquête de Sholmès et qu'elle reposait surtout sur son assez étonnante conclusion. Dans la version manga, c'est exactement la même chose ! Mais la lecture reste vraiment plaisante, car on y sent à nouveau toute la passion de Morita pour la saga créée par Maurice Leblanc. On y découvre (ou redécouvre) un Sholmès doté d'un esprit expérimenté et connaissant désormais les techniques d'Arsène Lupin puisqu'il s'est déjà frotté à lui par le passé, notamment dans l'affaire de "La dame blonde". Le détective anglais sait très bien que Lupin n'use pas de certaines ficelles grossières vues dans cette nouvelle affaire, et il lui faudra réellement trouver comment démêler ça... De son côté, concrètement ici Arsène Lupin apparaît assez peu de façon directe, mais ses apparitions les plus importantes sont dignes de lui : on y retrouve son goût du danger, ou encore son côté un peu théâtral, surtout pendant le passage sur la Seine. Quant à la dernière ligne droite, elle vaut surtout le coup pour la confrontation entre ces deux hommes, tous deux des génies dans des domaines opposés, mais se vouant malgré tout une sorte de respect. Les connaisseurs des romans pourront également s'amuser à dénicher les quelques clins d'oeil, comme la brève intervention de Dieuzy et Folenfant qui apparaissent dans d'autres histoires de Lupin.

Un élément qui pourrait gêner un petit peu certains lecteurs concerne le fait que "La Lampe Juive" ne soit pas la première confrontation entre les deux hommes, et de ce fait il est à quelques reprises fait mention de leur précédent affrontement, celui de "La dame blonde", que Morita semble avoir déjà traité dans son premier manga d'Arsène Lupin que nous n'avons pas eu en France. Heureusement, cette gêne n'est que très secondaire et n'empêche aucunement le récit de fonctionner comme il se doit tout au long de ses 240 pages.

Pour le reste, le rythme du récit est bien entretenu, et les dessins conservent leurs qualités dans leur expressivité et leur peinture de l'époque, même s'il faudra à nouveau s'habituer à certains choix comme les oreilles un peu pointues de Sholmès.

L'édition de Kurokawa reste vraiment très bonne, notamment pour sa traduction essayant d'offrir un langage à la fois vivant et un peu "d'époques" par certaines tournures. Attention toutefois aux quelques fautes d'inattention qui se sont glissées, à l'image, dans le dernier chapitre, d'un "mais amis" au lieu de "mes amis". Ce sont heureusement des erreurs très isolées.

Et la longue postface de Morita est à nouveau passionnante, le mangaka y exposant sa volonté de suivre un schéma en quelque sorte biographique d'Arsène Lupin en tentant d'offrir une chronologie à ses aventures, et expliquant les difficultés et petites incohérences qu'il rencontre en tentant d'établir cette chronologie ! Il n'est également pas avare en anecdotes, par exemple en expliquant le changement de nom de l'inspecteur Ganimard dans l'un des récits de Leblanc.

Le troisième rendez-vous avec cette plaisante adaptation manga est fixé par Kurokawa pour le mois de mars, et elle s'annonce très prometteuse puisque Morita y adaptera l'une des plus célèbres aventures de Lupin : L'aiguille creuse !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs