Ares - Le soldat errant - Box Vol.2 - Actualité manga

Ares - Le soldat errant - Box Vol.2 : Critiques

Ares

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Décembre 2019

A la fin du premier coffret d'Ares - Le soldat errant, nous laissions nos mercenaires dans une situation ne ne peut plus délicate face aux redoutables Chevaliers noirs darakiens, parmi lesquels se détachait la charismatique figure de Cygnus. Après des oppositions personnelles, la bataille reprend pleinement ses droits, et une guerre n'étant jamais propre, la mort est prête à s'abattre à tout moment sur des figures que l'on connaît bien. C'est avec cette épée de damoclès sur la tête des guerriers, avec cette sensation de danger bien palpable, que Ryu Geum-Chul nous embarque, via les deux premiers tomes de ce second coffret, dans un conflit où souvent les mots laissent place aux actes, pour un résultat se lisant certes vites mais restant captivant dans la gestion de l'action stylisée du dessinateur et dans ses petites considérations stratégiques (notamment l'importance pour nos héros de ne pas se laisser encercler par la cavalerie ennemie, ce qui serait une catastrophe). Et dans le fil de l'action, c'est aussi une autre intrigue qui redécolle : la soif de vengeance d'Ares concernant le chevalier aux yeux rouges qui a tué son maître et qui ne semble plus très loin...

On suit donc avec beaucoup d'intérêt cet affrontement clair, ponctué de moments forts tantôt épiques tantôt tragiques, et qui trouve surtout son point culminant dans un duel plus personnel que l'on attendait fortement, entre Ares et Cygnus. Tous deux ont des raisons de se battre, tous deux ont des raisons de revenir en vie pour retrouver celles qui les attendent. Bien qu'ennemis ici, ils ne sont pas si différents, et c'est alors dans une ambiance d'emblée teintée de drame que démarre un affrontement captivant, là aussi que ce soit pour la fluidité des coups ou pour les quelques éléments un peu stratégiques (en tête, l'opposition lance contre épée) obligeant chacun des deux combattants à tenter de tirer le meilleur parti des situations et des faiblesses de l'autre. Tout ceci jusqu'à un final proposant une double surprise, tout d'abord via le choix d'Ares, puis surtout via la réaction-choc de Mikaël. Le parfum de mort est bien là, intervient d'une façon marquante qui ne fait que jeter un nouveau voile de mystère et d'inquiétude concernant le jeune prince... Et cela tombe bien, puisque Mikaël sera l'un des éléments-phares du tome 12, qui voit l'entrée dans la danse du royaume d'Isiris, et qui pousse le jeune guerrier à la brindille à faire un choix aussi fort qu'important.

C'est précisément sur ces événements annonciateurs d'une suite encore plus intense que nous étions malheureusement restés en suspens lors de l'édition avortée de feu Booken Manga, celle-ci n'ayant jamais été plus loin que le volume 12. A partir du tome 13, on attaque donc enfin la partie du récit qui était jusqu'à présent restée inédite dans notre pays avant que les éditions Meian n'aient l'excellente idée de racheter les droits de l'oeuvre. Et autant dire que dès ce treizième opus, l'auteur coréen vient mettre un bon coup derrière la tête de ses lecteurs en concrétisant un important acte de trahison, et en lui conférant des proportions toujours plus grandes et dramatiques. Les événements sont effectivement marqués par un revirement changeant tout, où le meilleur ami d'hier devient le pire ennemi d'aujourd'hui pour Ares et pas uniquement pour lui... Avec ce changement de camp et la vraie entrée d'Isiris dans la vaste bataille entre les pays, Chul agrandit son univers, ainsi que les possibilités d'alliance et de trahison qu'il exploite efficacement, mais aussi les facteurs plus stratégiques qui restent certes plus simples que dans une oeuvre comme Kingdom mais qui sont clairs, sont logiques et sont efficaces en rendant des situations bien périlleuses.

Les conséquences de cette bataille à grande échelle sont alors nombreuses, que ce soit pour les différents pays concernés, pour des groupes à commencer par l'Ordre du Temple qui subit une crise tragique, ou tout simplement sur un plan plus personnel pour nombre de personnages de la série, dont on suit avec plus d'intérêt que jamais le parcours semé d'épreuves, d'Ares à Barouna en passant par Mikaël, Icarus et beaucoup d'autres parfois nouveaux et très bien exploités. L'exposition de ces nombreux enjeux, à différentes échelles, dans ce monde subissant des transformations dues aux conflits, c'est assurément l'une des grandes réussites de l'auteur. On suit avec grand intérêt les avancées du récit, souvent portées par des personnages restant bien travaillés, que ceux-ci soient secondaires ou principaux. Chul accorde toujours un certain background à ses visages les plus en vue, y compris de simples "ennemis d'un combat", de nouvelles têtes comme la jeune Clara (une enfant sauvée par Barouna), ou bien sûr ses principaux héros. En tête desquels Ares, subissant de plein fouet la trahison au point d'en devenir amorphe... Saut-t-il s'en relever à temps, par exemple en revoyant Ariane ? On vous laisse le découvrir.

Déjà prenant sur ses dix premiers tomes, la série de Ryu Geum-Chul prend vraiment une ampleur supplémentaire avec cette nouvelle salve de dix volumes. Et même si ça se lit globalement très vite parfois, la gestion des choses et le dessin stylisé de l'auteur nous accompagnent toujours efficacement, en suscitant de plus belle l'intérêt en vue du 3e et dernier coffret, prévu pour début 2020.

Côté édition, le rapport qualité/prix est toujours aussi bon pour ce deuxième coffret. Les livres restent de bonne facture, on a droit à 4 nouveaux ex libris et un nouveau poster en guise de bonus (le tout étant bien imprimé)... Pour moins de 50€ on en a clairement pour son argent, le seul bémol restant à nouveau l'absence du nom du traducteur ou de la traductrice dans les tomes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction