Ares - Le soldat errant - Box Vol.3 - Actualité manga

Ares - Le soldat errant - Box Vol.3 : Critiques

Ares

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 25 Février 2020

Nous y voici enfin: quelques années après son arrêt forcé chez feu Booken Manga, le manhwa de guerre Ares - Le soldat errant de Ryu Geum-Chul est enfin disponible en intégralité dans notre langue, grâce aux éditions Meian qui, ces derniers mois, avaient fait le choix salvateur de ressortir cette oeuvre en 26 tomes sous la forme de trois jolis coffrets, dans un rapport qualité/prix très avantageux. Et ainsi, après deux premiers coffrets qui proposaient chacun dix tomes pour 49,95€ avec en prime un mini-poster et des ex libris (qui dit mieux ?), voici qu'est sorti il y a quelques jours le troisième et dernier coffret. Et même s'il contient cette fois-ci "seulement" 6 tomes pour un prix revu à la baisse de 39,95€ (ce qui revient à près de 6,66€ par tome, un prix restant imbattable), cet ultime coffret propose un supplément de choix: bien sûr, un mini-poster en format A2 et 4 ex libris sont toujours au rendez-vous, mais on retiendra surtout la présence d'un artbook de 80 pages ! Proposé en format A4, cet artbook à couverture souple est entièrement en couleurs et nous propose de retrouver plusieurs choses. Tout d'abord quelques textes (une petite présentation de la série, une brève présentation de l'auteur et des principaux personnages, une petite conclusion toutefois un brin répétitive par rapport à la présentation), mais surtout de nombreuses illustrations conçues par le manhwaga, que ce soit pour les jaquettes, pour l'intérieur des tomes, ou pour diverses occasions. Quiconque aime le trait si stylisé et personnel de Ryu Geum-Chul en prendra plein les mirettes, encore plus quand certaines illustrations en couleurs sont à côté de leur équivalent en noir et blanc, ce qui offre une bonne opportunité de voir sous deux angles différents le travail de l'artiste. Pour chipoter, on aurait pu imaginer la présence d'analyses plus profondes sur l'univers (par exemple, la géographie de ce monde, les nombreuses influences mythologiques ou autres dans les noms...), mais cet objet reste un bonheur, et un vrai joli supplément, servi dans une bonne qualité d'impression.

Concernant l'histoire, le vaste conflit, entre le royaume de Cronos emmené par Icarus d'un côté et l'envahisseur Isiris dominé par Mikaël de l'autre, entre de pleins pieds dans sa dernière phase, Isiris gardant un certain avantage grâce à certaines annexions précédentes et à quelques alliés de poids. Mais Icarus a plus d'un tour dans son sac: tout en se faisant passer pour mort, il continue de manoeuvrer, jusqu'à réveiller les autres pays pour une guerre totale. Le royaume de Silonika n'a pas dit son dernier mot, la Fédération Ladink envoie des navires de guerre en renfort, etc, etc... Comment sa terminera ce conflit devenu toujours plus vaste au fil des tomes, et quels rôles auront dans tout ceci nos héros, à commencer par Ares ?

Alors que la série a pris une ampleur supplémentaire depuis le coffret précédent avec la "trahison" de Mikaël et la guerre d'invasion qu'il mène contre ceux qui étaient ses compagnons et amis, Ryu Geum-Chul sait exploiter cette tension dramatique pour le meilleur et pour le... meilleur. Ou pour le pire, si l'on se place du point de vue des personnages. Car évidemment, en plus d'exceller dans l'exploitation des alliances et dans certaines stratégies aussi rapides que claires et impactantes, l'auteur appuie surtout là où ça fait encore plus mal: une guerre qui se veut réaliste et crédible avec de nombreux dommages collatéraux y compris chez les civils, et des considérations à plus petite échelle autour de nombre de nos chers combattants, quel que soit le camp dans lequel il se trouve. D'Ares bien sûr à Barouna, en passant par Gogh, Robin, Icarus, de brillants adversaires comme Esteban et les principaux leaders des autres contrées, ou tout simplement Mikaël, Ryu s'applique a offrir à chacun de ses visages un vrai rôle, avec à la clé certains sacrifices forts, certaines morts indélébiles qui parviennent à provoquer de l'émotion, que ce soit dans le feu de l'action avec un certain souffle épique, ou de manière plus posée et presque intime. L'auteur sait nuancer ses visages pour montrer la manière dont l'inévitable conflit les a rongés un peu malgré eux parfois, le meilleur exemple étant évidemment Mikaël, dès lors que l'on découvre ce qui était son plus cher trésor. Et les différents visages ont généralement des choses à véhiculer, y compris le leader des troupes de Silonika, si rongé par la haine et le désir de vengeance qu'il serait prêt à commettre certains actes peu glorieux. La guerre peut décidément conditionner les gens et bouleverser leur vie de bien des manières, et rarement en bien...

C'est alors avec une atmosphère assez dramatique, un brin mélancolique, presque douce-amère, que s'achève cette grande guerre après 24 tomes, les deux derniers opus étant consacrés à ce qui devait encore être bouclée: la question de l'assassin aux yeux rouges... Sur un déroulement classique, cet ultime combat fait presque office d'épilogue soigné, au bout duquel l'auteur nous laisse sur une excellente impression, après avoir laissé le temps de dire au revoir à tous ces personnages non sans une certaine émotion, en nous faisant bien comprendre qu'ils ont accompli bien des choses en 26 tomes mais que ce qu'ils ont traversé laissera à tout jamais une marque en eux.

N'ayant cessé de monter en puissance, la série de Ryu Geum-Chul s'achève en apothéose, sans décevoir, dans un flot d'émotions allant de l'épique au tragique en passant par la mélancolie, et tout étant joliment bouclé au bout du compte. Au fil de ses évolutions, de ses conflits, de ses différents enjeux personnels ou à grande échelle, des liens entre personnages allant de la camaraderie à la haine, Ares - Le soldat errant n'aura cessé de captiver toujours plus.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction