Arcanum Vol.1 : Critiques

Série terminée en trois tomes au Japon et amenée chez nous par Kana dans sa collection « Dark Kana », Arcanum est une petite série de SF se développant dans un univers post apocalyptique aux Etats-Unis, à Washington D.C. Le monde est menacé par les « Idra », des créatures dont on ne sait rien et seuls les Arcanum peuvent les vaincre. Ilya Kravitz est devenu paraplégique à ses cinq ans après un accident, et il rêve maintenant de devenir pilote d'Arcanum. Sa sœur, Anna, est une militaire de 23 ans aguerrie qui vit pour veiller au bien-être de son frère. Et alors qu'Ilya est sélectionné pour devenir pilote, celui-ci va faire face à l'effroyable vérité derrière les Arcanum... Ilya poursuivra-t-il son rêve ? 

Cette série rappellera de nombreux autres du genre (Evangelion pour ne citer que lui), étant donné que ce genre est très répandu au Japon. Pour autant, Arcanum a quelques bonnes idées que la série exploite bien. Et si l'on est étonné de voir l'histoire avancée aussi vite, on comprend mieux cet empressement pour certains bouleversements quand on sait que la série ne fera que trois tomes. Par exemple, quand une mort tragique arrive dans le tome, bien évidemment on s'y attendait, car c'était un passage obligé. Dans ce genre d'histoires, on s'attend à ce genre de tragédie, car elle est nécessaire pour faire prendre conscience au héros de la réalité froide derrière les Arcanum, bien plus que par des paroles. Par contre, qu'elle arrive aussi tôt, c'est assez surprenant. En tout cas, ce récit assez rapide est finalement une force de cette série, cela permet d'éviter des moments de flottements et de clichés gênants.

Autre point fort de la série, ce sont les personnages. La relation entre Anna et Ilya est très belle et vraiment touchante, et il en va de même pour l'autre pilote, Mendel Scwartz. Il joue le rôle de mentor pour Ilya et c'est lui qui lui permettra de digérer la vérité sur les Arcanum et de reprendre confiance en lui. Quant au frère de Mendel, Ralph, c'est lui qui apportera la petite touche de légèreté et d'humour dans ce tome. Quant au personnage de Daryl, le troisième pilote, il n’apparaît que vers la fin du tome et se définit déjà comme l'antithèse complète de notre héros, étant donné qu'il adopte une méthode de combat bien plus bourrine et auto-destructrice que lui. Enfin, c'est une vision de lui que l'on avait avant la tragédie du premier tome, et c'est bien lui qui nous intrigue le plus pour la suite. Il semble vraiment touché par ce qui arrive, cela le fera-t-il changer d'avis sur sa stratégie de combat ? 

Au niveau du dessin, Arcanum est très classique. Que ce soit au niveau du design des personnages ou tout simplement du découpage, il n'y a rien de très marquant. En revanche, le design des Arcanum est assez intéressant, car s'ils ont une forme plutôt humaine avec une sorte de casque comme ceux de chevaliers, leur contour reste finalement assez incertain, presque fantomatique. A voir par la suite si l'auteur prendra un peu plus de liberté et de risques par la suite, en tout cas...

Pour ce qui est de l'édition, Kana nous offre un travail de bonne facture, notamment au niveau de la couverture, tout simplement sublime. Les illustrations en couleur sont définitivement la force de manga, cela aurait été d'en voir quelques-unes dans le manga, mais ce n'est qu'un détail. La traduction Aline Kukor est bonne, précise, bien qu'elle manque peut-être un poil de fluidité par moment.

Avec un postulat de base assez intéressant, Arcanum connaît un début efficace, bien que classique. En effet, une fois passée la surprise de milieu de tome, on retrouve pas mal de ficelles de ce genre d'histoires. Mais en sachant que la série ne fera que trois tomes, on est assez curieux de voir comment l'auteur va conclure cette histoire en si peu de temps. Et vu la fin vraiment poignante de ce premier tome, on a confiance dans la suite.