Après la pluie Vol.10 - Actualité manga
Après la pluie Vol.10 - Manga

Après la pluie Vol.10 : Critiques

Koi ha ameagari no youni

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 28 Juin 2019

Le nouvel an est là, et Masami Kondô reste chez lui à plancher sur son manuscrit, en cette journée très enneigée. Si enneigée qu'on n'entend aucun bruit et qu'il n'y a personne dehors. Personne, sauf Akira Tachibana. Sous la neige, la jeune fille se met en route vers la maison de Kondô, en tenant le cadeau qu'elle veut lui offrir, une écharpe qu'elle a elle-même tricotée. Bravant le froid sans même s'en rendre compte, l'adolescente arrive chez le quarantenaire. La neige s'abat toujours. Elle finira bien par s'arrêter. Le temps va sûrement vite changer. Alors, en attendant la fin de la neige et de la pluie, l'heure est peut-être venue pour Akira et Masami de...

Après dix volumes passés à nous enchanter par la finesse de son dessin, par sa subtile narration tout en non-dits et par le charme de sa jeune héroïne, l'heure est venue pour la série de Jun Mayuzuki de tirer sa révérence, dans un final concrètement conforme à ce à quoi on pouvait s'attendre, mais réellement sublime dans son cheminement. Car dans la maison de Masami puis au sanctuaire, et enfin dans la voiture, l'heure est venue pour les deux personnages centraux de se confronter un peu plus. Elle est tout simplement une jeune fille amoureuse, et dont l'amour tout comme le caractère sont d'une pureté absolue, si bien que même notre cher quarantenaire se sentirait capable (et coupable) de craquer. Et lui est un homme qui veille sur elle et l'observe dans toute sa beauté, en sachant parfaitement qu'il y autre une autre chose précieuse pour elle et à laquelle elle ne peut, elle ne doit absolument pas renoncer. Encore faut-il réussir à la convaincre...

La narration par l'image de Mayuzuki est impeccable jusqu'au bout. Chaque planche, dans la manière dont elle est découpée, dans les angles de vue, dans la manière dont les personnages regardent, a quelque chose à dire sur leur état d'esprit, et a quelque chose à transmettre au niveau de l'ambiance globale qui imprègne ce volume. Certaines idées, comme les moments où Masami divague en s'imaginant avoir le même âge qu'Akira, sont d'une poésie et d'une nostalgie folles tout en soulignant subtilement l'écart d'âge entre les deux protagonistes. Et alors que la neige enveloppe tout dans une atmosphère silencieuse où nos héros semblent longtemps quasiment seuls, cette neige finira-t-elle par laisser sa place à la pluie ? Et qu'arrivera-t-il, après la pluie ? Akira a-t-elle vraiment envie que ce temps cesse ? Et Masami saura-t-il lui faire réaliser l'importante chose qu'elle semble fuir ?

La conclusion, comme déjà dit, se devinait depuis un moment, mais ce n'est clairement pas l'essentiel. Avant celle-ci, une dernière fois, Mayuzuki cristallise superbement le parcours d'Akira dans la fleur de l'âge, celui de Kondô, mais aussi celui de leur entourage, et même la course de l'adolescente semble être une belle métaphore du besoin, à son âge (et à n'importe quel âge), d'avancer toujours plus dans la vie jusqu'à courir.

Au bout du compte, Après la pluie pouvait difficilement s'offrir une meilleure conclusion. Fidèle à ses prouesses visuelles et narratives, Jun Mayuzuki délivre jusqu'au bout un très beau récit, d'une subtilité et d'une poésie rares, au point que l'on est réellement ému de dire au revoir à ces personnages et à leur petit univers.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs