Appel des montagnes (l') Vol.1 - Manga

Appel des montagnes (l') Vol.1 : Critiques

Santama University Mountaineering Club

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Avril 2021

Ascension, Vertical, Le Sommet des Dieux, K... Des mangas autour de l'alpinisme, on en a déjà eu quelques-uns en France, toujours de qualité. Alors quand les éditions Soleil Manga décident d'en proposer un nouveau, on est curieux. D'autant plus que L'Appel des Montagnes provient d'un magazine japonais dont la réputation n'est plus à faire, à savoir le Harta d'Enterbrain/Kadokawa, magazine avec lequel l'éditeur français collabore depuis l'année dernière (l'excellent Dans le sens du vent ainsi que Vlad Draculea viennent de là), mais où sont aussi prépubliés des titres bien connus comme Bride Stories, Gloutons & Dragons ou encore minuscule.

Portant au Japon le nom de Yama o Wataru - Santama Outake Buroku (que l'on pourrait traduire, en gros, par "La traversée des montagnes - Club d'alpinisme de l'université de Santama"), la série y est également sous-titrée avec le nom anglais "Santama University Mountaineering Club" , qui signifie exactement la même chose. En cours de parution dans son pays depuis 2018 avec actuellement 3 tomes au compteur, on la doit à Tetsuo Utsugi, auteur jusqu'à présent inédit en France, mais ayant déjà signé quelques récits et histoires courtes au Japon depuis ses débuts en 2012.

Tout commence en avril, à l'Université de Santama, lors du dernier jour d'orientation des nouveaux dans le cadre de la nouvelle année universitaire qui débute. Loin de là, trois étudiants sont bien moins occupés par la fac que par leur activité de club, leur passion: l'alpinisme, si bien qu'ils sont en train d'escalader une montagne ! Mais il leur faut désormais rentrer au plus vite dans l'espoir de dénicher une ou deux recrues, sans quoi leur club sera en danger vu qu'il ne possède plus assez de membres. Une disparition qui serait forcément dommage, puisque le club d'alpinisme de Santama a sa petite renommée, et qu'il existe depuis 1957... Mais fort heureusement pour eux trois, en revenant dans leur local, ils ont la surprise de tomber nez à nez avec deux jeunes étudiantes en première année, qui aimeraient tenter le coup. Ces deux jeunes filles étant vouée à être vite rejointes par une troisième... Serait-ce la renaissance du club ? Pour cela, il va déjà falloir convaincre les trois étudiantes de rester !

Contrairement à Vertical, Le Sommet des Dieux et autres, cette série commence donc par nous plonger dans le cadre d'un club universitaire, dont on découvre en premier lieu les membres. Yoshio Kaneda, un 3e année au visage un peu bougon mais malin. Tooru Kusaba, un autre 3e année, plutôt discret pour l'instant. Et surtout Setsuko Kuroki, la présidente du club en 2e année. Puis leurs trois possibles recrues. Mana Nanbu, jeune fille à la petite taille, réservée, plutôt chétive, et qui aimerait essayer d'accomplir quelque chose. Satoko Irima, qui semble plus intéressée par les jeux vidéo. Puis, un peu plus tard, Naomi Kaga, une membre du club de littérature emplie de curiosité grâce aux récits d'alpinisme qu'elle a parcourus. Un casting assez classique, mais qui promet d'être efficace, ce qui est déjà le cas pour pour Mana entre autres, cette jeune étudiante devenant facilement attachante d'emblée de par ses incertitudes, ses complexes, son manque de confiance... Pourra-t-elle alors s'épanouir à travers l'alpinisme, si tant est qu'elle ose réellement s'y lancer ?

De par le côté totalement novice des trois éventuelles recrues, l'auteur a une parfaite occasion pour être didactique dans la découverte du monde de l'alpinisme, des montagnes, et de ce qui les entoure, ce qui donne pour l'instant lieu à une lecture qui se veut enrichissante, avant de sûrement attaquer plus tard le vif du sujet avec des montagnes à parcourir. On a alors droit à des petites informations essentielles, que ce soit sur le paysage nippon qui est très majoritairement montagneux, les différents risques comme les petites blessures ou pire, des choses plus historiques sur l'alpinisme. Mais aussi, bien sûr, à des infos plus spécifiques sur l'importance de l'équipement, l'aspect indispensable de certains outils de base, comment bien respirer en grimpant, l'aspect financier... Sans oublier, bien sûr, des premiers moments partagés, conviviaux, qui font aussi tout le sel de ce genre d'expérience. Avec, à la clé, des premiers lieux phares à découvrir comme le Mont Takao, pas forcément très haut mais offrant une flore et une faune riches.

Là où la lecture aurait pu être un peu poussive, elle est en réalité très rythmée, souvent amusante (notamment grâce au côté un peu bourrin de Kuroki), et franchement emballante (là aussi grâce au tempérament de Kuroki en premier lieu, la présidente du club étant du genre à toujours franchement aller de l'avant, y compris en escalade où elle impressionne, autant par son entrain que par ses qualités physiques). Et sur le plan visuel, malgré certaines maladresses anatomiques, il y a de très belles promesses, ne serait-ce que pour certains regards plus intenses où on reconnaît vite la patte typique du magazine Harta. En s'appuyant sur pas mal de photos qu'il est lui-même allé prendre, Tetsuo Utusgi propose nombre de décors et de paysages convaincants, que ce soit les vues qui ont de quoi faire envie (surtout quand elles viennent récompenser les efforts des personnages), ou les angles adoptés lors des phases de randonnée ou d'escalade (plongées, contreplongées, plans rapprochés plus techniques sur certaines partie du corps et du matériel). Et les designs de chaque personnage sont bien identifiables, avec peut-être une petite mention spéciale pour Kaneda et s amine un brin bourrue via sa mâchoire inférieure légèrement avancée.

"Des expériences communes, des paysages magnifiques, la liberté, ce sont nos trésors."

L'Appel des Montagnes s'offre alors une entrée en matière qui ne manque pas de charme. Pour l'instant très didactique mais également facilement emballant dans son rythme et son ambiance, le récit d'Utsugi nous promet un récit à suivre de près, dont on espère qu'il confirmera les bonnes premières impressions.

Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction