Apeiron Vol.1 - Actualité manga
Apeiron Vol.1 - Manga

Apeiron Vol.1 : Critiques

Tsuioku no Apeiron

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Novembre 2017

La dernière nouveauté de 2017 de Doki-Doki est une nouvelle série courte (2 tomes), comme les affectionne souvent l'éditeur. De son nom original Tsuioku no Apeiron, Apeiron a été publié au Japon en 2015 dans le magazine Dragon Age de la maison d'édition Kadokawa Shoten, magazine dont sont aussi tirés des titres comme Higschool of the Dead, Variante, High School DxD... Mêlant science-fiction, action et suspense, ce récit nous permet de découvrir deux mangakas pour la première fois en France. Au scénario,  Shinya Kusaka, un scénariste qui a démarré en 20123 et qui a auparavant signé le scénario de trois autres mangas. Au dessin, Takuji Katô, artiste qui a démarré sa carrière en 2008, dont Apeiron fut la troisième oeuvre, et dont le manga le plus récent est l'adaptation du light novel Knights & Magic, qui a récemment eu droit à une adaptation animée.


Apeiron nous plonge dans un monde où l'humanité est menacée par la maladie du vide, une mystérieuse épidémie rendant ses victimes amnésiques. Kaede, Daichi, Iori et Hina, quatre adolescents de 14 ans, font partie des malades ayant des troubles de la mémoire, et sont soignés dans un hôpital géré par l'OCI, l'Organisme de Contrôle de l'Information. Alors qu'ils ont droit pour la première fois à une permission de sortie, la situation dégénère sans qu'ils aient le temps de comprendre grand-chose : une explosion a lieu, puis un homme du nom de Sakagami les enlève pour les relâcher un peu plus loin, hors de tout contrôle de l'hôpital et de l'OCI, et en les mettant en garde contre le danger que représenteraient ceux qui les soignaient... Cherchant à renouer avec leur passé, les quatre suivent Kaede, qui a un vague souvenir de là où il habitait juste avant son hospitalisation. Mais une fois sur place, c'est la stupeur, puisqu'il apprend que le bâtiment où il pensait loger il y a encore peu de temps avec ses parents a été rasé il y a six ans ! Alors qu'ils commencent à avoir des doutes sur l'OCI, les voici alors traqués, poursuivis par ceux qui les soignaient, sans savoir pourquoi. Dans leur fuite et leur quête de vérité, ils seront épaulés et guidés par Anaxi, une étrange créature qui semble savoir certaines choses et qui a la capacité de leur transmettre des capacités...


Le récit d'Apeiron ne faisant que deux tomes, Shinya Kusaka ne traîne pas dans sa mise en place, ce qui peut d'abord déstabiliser un peu. Mais au moins, on entre très rapidement dans le vif du sujet, pour ne plus vraiment en ressortir, car l'histoire a le mérite de ne jamais traîner tout en restant claire ! Pour cela, Kusaka joue bien sur le parfum d'urgence : vu qu'ils sont traqués de toutes parts pour être tués, nos héros n'ont pas une minute à perdre. Il va leur falloir fuir, éviter les ennemis ou les combattre quand ils ne peuvent fuir, tout en essayant d'avancer là où ils pourront obtenir des réponses à leurs interrogations. Que cache l'OCI ? Peuvent-ils vraiment faire confiance à cet organisme ? Pourquoi Sakagami les a aidés ? Et, surtout, peuvent-ils vraiment se fier à leur mémoire ? Leurs souvenirs ont-ils été falsifiés ? Dans ce cas, sont-ils encore eux-mêmes ? Les questions sont bien présentes, tout comme le parfum de mort : pour bien faire ressortir la sensation de danger, le scénariste n'hésite pas à déjà sacrifier brutalement certains visages, montrant bien que la tension est là et que l'ennemi ne plaisante pas... Enfin, il y a aussi la figure d'Anaxi qui est au coeur des avancées, puisque c'est cet étrange petit être, ressemblant à un furet, qui guide les adolescents et leur confère certains "pouvoirs" via un système de transfert : fuir un hélicoptère, conduire un camion... sont, entre autres choses, certaines des capacités qu'il peut conférer aux héros en les mordant, ce qui a le mérite d'entretenir certains moments d'action. Mais Anaxi est lui-même un être plutôt mystérieux... Pourquoi aide-t-il ainsi nos héros ? Pourquoi dit-il de Kaede qu'il est spécial ? Le principal bémol dans tout ceci, c'est qu'à force de privilégier le rythme, les héros en eux-mêmes ne sont aucunement développés et restent très classiques.


Visuellement, Takuji Katô offre une copie très agréable, avec des physiques soignés du côté des personnages humains, mais aussi des Stigmas,  ennemis qui sont en réalité des êtres vivants manipulés, privés de leur volonté propre. Le dessinateur sait aussi bien offrir un côté assez brutal lors des moments les plus durs, que des pointes de fan-service plus légères ainsi que quelques notes d'humour pour détendre un peu l'atmosphère parfois. Surtout, le trait est suffisamment nerveux, les angles de vue sont souvent efficaces. Et malgré le découpage classique en cases rectangulaires bien espacées, les brèves scènes d'action offrent souvent de bons choix de mise en scène (par exemple, le petit combat de Kaede contre un stigma sur le camion est bien découpé au niveau de l'enchaînement des coups). L'expressivité est là, les décors sont présents quand il le faut, le travail d'encrage et de tramage est soigné... C'est une bonne copie, en somme.


Avec son rythme soutenu et son récit qui parviennent à piquer la curiosité, et malgré ses héros pour l'instant creux, Apeiron parvient sans mal à nous emporter dans un petit divertissement efficace, mais au bout de ce premier tome il reste surtout à voir si le deuxième et déjà dernier volume apportera toutes les réponses aux questions... Ça tombe bien, celui-ci sortira dans seulement un petit mois !


Doki-Doki offre ici une jolie édition, avec quatre premières pages en couleurs, un papier bien épais tout en restant souple, une très bonne impression effectuée en Italie chez Lego, une traduction assez dynamique de Ryoko Akiyama, et un travail de lettrage soigné.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction