Ao Ashi - Playmaker Vol.27 - Manga

Ao Ashi - Playmaker Vol.27 : Critiques

Ao Ashi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 10 Mars 2025

Chronique 2 :


C’est une égalité qui règne dans le match opposant l’Esperion à Aomori Seiran pour le titre de champion de la Premier League Est. 7 minutes de prolongation s’ouvrent, de manière départager les deux équipes. C’est alors qu’Ashita s’éveille, en plein match, combinant sa vision à sa connaissance de son équipe par son rôle de latéral. Les espoirs que Fukuda plaçait dans le garçon se concrétisent, et le coach explique les raisons du poste choisi pour Ashito, et de quelle manière il peut encore aller de l’avant…

La rencontre face à Aomori Seiran est certainement l’une des plus exaltantes dépeinte par la série jusqu’à aujourd’hui. Certes, chaque grand match donne l’impression que Yûgo Kobayashi se surpasse à chaque fois et qu’il sera difficile de rivaliser avec la rencontre en cours en termes d’adrénaline, mais cette fin de jeu contre Aomori Seiran laissera indéniablement place à un "après" pour Ashito. L’heure est donc venue de l’éveil chez le héros, une étape que ce dernier cherche à accomplir depuis un moment déjà et qui prend un sens et une aura toute particulière. Comme si ce match signait une fin de cycle, l’auteur utilise le déroulé de la rencontre pour créer des aboutissements chez plusieurs personnages, Ashito en tête. C’est même par des « révélations » autour du rôle du garçon qu’il justifie ce grand moment et nous guide peu à peu vers l’ultime coup de sifflet, dans un récit qui semblait minutieusement préparé, alors que nous savons aujourd’hui par ses prises de paroles que Yûgo Kobayashi n’anticipe pas tant que ça le déroulement de ses grands matchs. Si ce côté improvisation a été conservé dans l’écriture de la rencontre face à Aomori, c’est tout simplement du génie tant le tout s’imbrique parfaitement et donne du sens au chemin parcouru par le protagoniste jusqu’à présent, de manière à le faire passer dans la cour des grands. Dans cette optique, sa rivalité avec Ren n’est pas exclue. Le mangaka parvient même à la sublimer via une séquence toute particulière, presque hors du temps, dans laquelle les deux rivaux détenteurs du même « don » échangent de manière posée, alors que le match bat son plein. Il est difficile de ne pas y voir une inspiration de Gundam et de ses mythiques moments de conversation entre newtypes qui apparaissent souvent comme externes à l’espace-temps. Une influence qui tient la route puisque Yûgo Kobayashi a déjà référencé la toute première série de la saga, il y a quelques volumes de ça.

Mais alors, quid d’Akutsu ? Véritable raclure méprisable au départ, le personnage a pris une ampleur grâce à sa complexité, son background, et son développement subtil qui le place aujourd’hui comme une figure de meneur et de mentor, tout en conservant son tempérament bien dosé. Ce tome 27 est aussi celui du personnage et un aboutissement d’une puissance jouissive couplée à un développement d’une grande justesse. L’histoire personnelle d’Akutsu trouve une résolution qui va de pair avec sa place au sein de l’Esperion, à tel point qu’il en devient le protagoniste du match aux côtés d’Ashito. Prouvant son amour de son personnage, Yûgo Kobayashi lui offre un aboutissement très différent de celui du jeune latéral, mais d’une puissance folle.

Par tous ces éléments couplés à la frénésie du match si forte dans « Ao Ashi », le récit nous offre l’un de ses meilleurs tomes depuis le début, si ce n’est le meilleur. Crucial, bien établi dans le développement de l’histoire, intense et riche en développements forts, le 27e volume achève dignement la rencontre face à Aomori… et même plus ! Car les derniers chapitres offrent un début de transition qui ne peut que mettre l’eau à la bouche tant il semble diriger l’histoire vers une autre grande partie, ce qui semble logique puisque nous savons aujourd’hui qu’il ne reste « que » 13 tomes avant le fin mot de l’histoire, « Ao Ashi » étant voué à se conclure avec son volume 40.



Chronique 1 :


Il ne reste plus que sept minutes de jeu, temps additionnel inclus, dans le match le plus important de l'année, celui qui décidera du vainqueur de la Premier League de la coupe Takamado. Et alors que l'Esperion pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score par l'intermédiaire de Yûma, tout est à refaire suite à l'égalisation de Haneda, permise par l'audacieux changement tactique du coach d'Aomori qui a opté pour une n-box centrée sur le prodige Ren Kitano. Si le match en reste là, c'est Aomori qui remportera la compétition. Si les joueurs de l'Esperion parviennent à déjouer la n-box puis à marquer un nouveau but, la victoire finale leur reviendra. C'est dans ce contexte de tension au sommet qu'Ashito, minute après minute, continue de s'éveiller, jusqu'à demander au coach Fukuda de sortir de son poste de latéral pour se rapproche de l'axe. Là, un miracle semble proche de se produire... mais aura-t-il lieu à temps ?

Nous y voici donc enfin: la dernière phase du match contre Aomori, le match le plus important depuis le début de la série, à la fois parce qu'il doit décider de l'équipe qui remportera une compétition qui dure depuis de nombreux volumes, et car il doit normalement cristalliser toutes les évolutions connues par Ashito mais aussi par son entourage depuis un an, voire depuis plus longtemps encore. Le pari de Yûgo Kobayashi, préparé depuis si longtemps, est-il réussi ? Un simple oui ne suffirait pas en guise de réponse, tant le mangaka brille encore plus que ça, à l'image de ses personnages.

Bien sûr, on va éviter de trop en dire sur le déroulement en lui-même de ces dernières minutes de match, car il ne faudrait pas gâcher les derniers rebondissements de cette rencontre où l'intensité ne retombe plus jamais. Disons juste qu'en termes de fluidité graphique et de références techniques voire plus encore, l'auteur excelle comme toujours. Mais la maestria de ce tome vient bien, une nouvelle fois, de la place qu'accorde Yûgo Kobayashi au développement et à l'évolution de ses personnages à travers le football.

Evidemment, Ashito, en tant que personnage principal, est le centre de l'attention, à l'heure où il s'éveille pleinement à ses capacités réelles, sous l'oeil d'un Fukuda qui a vu tant de choses en lu depuis longtemps et qui n'a cessé de le guider sans le dégoûter, le replacement de notre héros au poste de latéral prenant alors plus de sens que jamais. Le jeune garçon a vécu une année au fil de laquelle il a appris à cerner ses forces mais aussi ses faiblesses à travers ses échecs (celui face à Funabashi en tête), ceci afin de toujours progresser. Il a aussi appris, pendant plusieurs mois, à étendre sa vision du jeu en ne se focalisant pas uniquement sur le ballon et, surtout, en prenant soin d'observer et de comprendre pleinement ses différents coéquipiers, leurs qualités et leur manière de se comporter et de se placer sur un terrain.

Ce sont précisément ces coéquipiers mais aussi les adversaires qui obtiennent une place essentielle dans cette fin de match, et sur ce plan-là deux figures viennent bien cristalliser auprès d'Ashito tout ce qui a pu être dit. Tout d'abord, celui qui était d'emblée annoncé comme le prodige d'Aomori: Ren Kitano, pour un inévitable duel entre deux garçons ayant la même capacité folle de vision du jeu. Mais loin de n'être qu'un adversaire à abattre, Kitano prend ici une place bien plus subtile et intéressante dans son rapport à Ashito, chose que l'on cerne bien via les petits développements faits sur lui. Et ensuite, celui qui fut, pendant longtemps, le joueur le plus critique et véhément envers notre héros: Akutsu, dont le rôle a pris une saveur toute nouvelle depuis déjà quelques tomes avec sa place de nouveau capitaine et ce que l'on a pu apprendre sur son passé. Tout en narrant encore avec beaucoup de force et d'émotion d'ultimes moments du contexte familial d'Akutsu, contexte expliquant magnifiquement d'où peut lui venir toute sa force, sa volonté et sa résilience, Kobayashi nous fait vivre en direct l'instant où, enfin, Ashito et lui deviennent pleinement sur la même longueur d'onde, dans une relation de confiance totale où même le capitaine se laisse guider par le playmaker. Dans les faits, quelque part, notre cher Akutsu volerait même presque la vedette à Ashito, et c'est quelque chose qui cristallise à la perfection tout le chemin parcouru par Ashito et l'Esperion depuis un an.

En somme, le résultat est parfait pour ce qui était annoncé comme le volume le plus important de la série à ce jour. Non content d'offrir une merveille d'intensité sportive comme seuls quelques rares mangas du genre ont pu le proposer (le dernier tome de Slam Dunk en tête), Yûgo Kobayashi croque un de ces moments de sport extrêmement gratifiants, tant tout a du sens dans des éléments préparés depuis très longtemps ainsi que dans l'évolution et dans l'abord humains des joueurs, là aussi comme peu d'oeuvre de cette catégorie savent en proposer (citons le tome 12 de Dream Team, autre merveille pour ça). Si la série de Yûgo Kobayashi a déjà démontré toute son excellence depuis longtemps, ce 27e volume restera dans les annales comme une quintessence du genre.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

19 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs