Années douces (les) Vol.1 - Actualité manga
Années douces (les) Vol.1 - Manga

Années douces (les) Vol.1 : Critiques

Sensei no Kaban

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Décembre 2011

A l'origine, Les années douces est un roman de Hiromi Kawakami. Le livre a été publié pour la première fois en France en 2003 chez Picquier éditions. Au Japon, c'est en 2009 que Jiro Taniguchi, grand maître de la bande dessinée contemplative, adapte Les années douces en manga.

«Je ne pourrai jamais l'appeler professeur Matsumoto. Pour moi, c'est et ce sera toujours le maître. Même si, en bonne et due forme, je devrais dire le professeur Harutsuna Matsumoto.»

Tsukiko est une femme de 37 ans employée dans un bureau. Le soir, elle a pris pour habitude de se rendre seule dans un petit bar. Elle y rencontre un homme d'une trentaine d'année plus âgé qu'elle. Elle se rend alors compte que, du temps du lycée, il était son professeur. C'est à travers des rendez-vous, le plus souvent improvisés, que Jiro Taniguchi nous narre avec beaucoup de finesse l'évolution des relations de ce couple.

Fidèle au style de Jiro Taniguchi, Les années douces est un manga qui se déroule lentement. C'est à travers le point de vu et les sentiments de Tsukiko, qui s'impose comme la narratrice de l'histoire, qu'est racontée cette histoire. L'auteur nous parle de ce couple d'amis à travers des scènes choisies du quotidien. Outre le fait de siroter du saké ensemble, on les observe se promener dans un marché ou alors cueillir des champignons en forêt. L'avancé du manga de Jiro Taniguchi est donc lente. Tsukiko prend son temps pour réfléchir et pour observer, que ce soit l'environnement qui l'entoure ou le maître qu'elle admire.

La relation entre le maître et Tsukiko progresse elle aussi tout en douceur. Il est bien compliqué de mettre un terme sur ce rapport complice. Bien plus que de simples amis, on ne peut pas non plus parler de romance. Pour Tsukiko, le maître est un personnage, un peu vieux jeu, plein de sagesse et de savoir. Inversement, il est difficile de se mettre à la place du maître pour savoir comment il voit Tsukiko. C'est juste suffisant pour se rendre compte qu'il apprécie sa présence, et qu'il aime autant lui faire découvrir de nouvelles choses que la taquiner.

Autour de cette relation, la vie continue. Le passé refait surface et l'avenir se dessine. Jiro Taniguchi nous montre que le maître est encore aujourd'hui attaché à sa femme qui l'a quitté il y a une quinzaine d'années. De son côté Tsukiko se remémore des faits avec son ancien amant qu'elle a perdu de vue. Aujourd'hui, il est marié avec une autre, mais Tsukiko ne peut s'empêcher d'avoir des regrets. On espère pour elle que ce genre de situation ne se produira pas avec le maître. Pour autant, la séduisante jeune femme se fait courtiser. C'est dans ces moments là qu'elle pourra se rendre compte de ce qu'elle ressent pour son ancien professeur.

Graphiquement, les habitués à Jiro Taniguchi reconnaîtront avec aisance son trait. Il faut bien avouer que le mangaka possède un style bien à lui et qui ne change pas réellement entre ses œuvres. Les personnages ne sont pas idéalisés. Jiro Taniguchi est un auteur réaliste et il nous le prouve en mettant en avant quelques petits défauts physiques. Cela n'entrave en rien la sensation agréable que dégage la lecture. On pourra cependant reprocher à l'auteur que ses personnages secondaires se ressemblent un peu trop. Rien de vraiment important donc. Les années douces est bien fourni au niveau des décors. Des thèmes variés et détaillés sont présentés. On s'en rend d'autant plus compte, que Jiro Taniguchi s'attarde dessus. L'aspect calme du manga provient en bonne partie de cela.

Concernant l'édition, c'est du classique dans le label Écritures de Casterman. On retrouve donc un grand format très agréable pour se délecter des planches de l'auteur, et un sens de lecture français. L'adaptation étant réussie, il est difficile de se plaindre de ce dernier choix.

Entre moments complices, petites disputes, éclats de rires, larmes solitaires, souvenirs du passé, vision de l'avenir et j'en passe, les relations humaines peintes par Jiro Taniguchi n'ont pas cessé de nous passionner. En définitive, le mangaka narre avec justesse et douceur les sentiments qui découlent de cette relation. Une histoire à déguster au calme, tout simplement.


jojo81


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs