Angel nest - Actualité manga

Angel nest : Critiques

Tenshi no su

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Août 2007

Angel nest fait suite aux deux tomes d’Angel, parus chez le même éditeur et par la même mangaka, et même si le récit ne se compose que de petites nouvelles, il est agréable d’avoir pris connaissance de ces dits volumes, afin d’appréhender au mieux le concept développé ici. Erica Sakurazawa est une touche à tout dans le domaine du josei, et elle s’attaque cette fois ci à la personnification du courage, de la petite tape dans le dos dont tout un chacun a besoin pour continuer à avancer ou se relever. Par plusieurs nouvelles au premier abord anodines, l’auteur développe agréablement cette idée d’une aide extrinsèque, extérieure à l’humanité, qui décide de quand soutenir, quand laisser vivre. C’est principalement, et pour plus de la moitié du manga, l’histoire cocasse de Natsu qui l'illustre, femme trompée qui va accueillir chez elle la jeune femme avec qui son mari est allé fricoter. Les deux jeunes femmes se lient d’amitié, et on en apprendra plus sur cette mystérieuse squatteuse qui ne manque pas d’air. Toutes deux, tour à tour aidées par l’ange d’Erica Sakurazawa, vont se sortir de leur solitude pour s’ouvrir l’une à l’autre, et ainsi trouver un équilibre de plus en plus stable. Vient ensuite l’histoire très courte d’un homosexuel, de son ami hétéro et d’une très jeune fille rencontrée en boite, qui se trouvent un soir et partagent un moment de pure félicité, en toute innocence. Suivent tour à tour deux petites nouvelles : celle d’une femme abandonnée de son mari qui trouvera le réconfort lors d’un voyage, et enfin celle d’un homme volant une voiture, sans réaliser qu’il y avait une femme dedans … Rencontre fortuite, œuvre du destin, tous ces gens se croisent et se décroisent avec une facilité déconcertante.

On remarquera que, dans les trois dernières histoires, l’ange n’est plus d’actualité. Il est vrai que ce concept dérangeait un peu, mais on s’était finalement habitué à cette personnification symbolique d’une force extérieure. Le récit retombe alors dans le banal, et le nombre trop restreint de pages accordé à chaque nouvelle ne permet pas aux histoires de s’épanouir, de révéler leur potentiel et de les amener à nous plaire. On retombe alors dans la simple nouvelle sans grand intérêt autre que celui de présenter comme une photographie d’un instant présent chez une personne. Ce qu’il se passe avant ou après, l’auteur ne le mentionne pas et c’est bien dommage. On ne sait rien de ces différents personnages qui évoluent trop rapidement, et nous font perdre de vue l’intérêt principal de cette saga autour d’un « ange ». La première histoire avait pourtant quelque chose de très intéressant, notamment par l’incroyable situation de Natsu qui en vient à héberger la maitresse de son ex, il est alors regrettable de voir que la suite vient tout gâcher, piétinant cette douceur tranquille que l’on trouvait au fil des pages, sans prendre le temps de réfléchir véritablement sur les personnages qu’elle présente.

Le graphisme est, quant à lui, égal à lui-même dans la veine du style de Sakurazawa, à savoir épuré, rugueux, brouillon et légèrement inexpressif, voire parfois vide. Sauf que si ce trait particulier prend tout son sens dans une histoire profonde sans en avoir l’air, en suivant des protagonistes fixes, dans des nouvelles aussi déliées qu’ici, il ne fait que ternir les expressions, affaiblir les regards et les émotions transportées. En somme, cela ne permet pas de remonter la bonne impression totalement piétinée par une légèreté trop surestimée, et le tout parait bien fade quand on y regarde de plus près. Une déception certaine s’installe alors après la série Angel, dont la suite n’est manifestement pas à la hauteur, par manque d’inspiration ou facilité. L’édition quant à elle est satisfaisante, même si la plupart du temps elle ne nous aide pas à deviner quelle bulle de parole appartient à qui, ni n’épure l’adaptation en ne supprimant pas les onomatopées originales. Bref, curieux passez votre chemin, amateurs et véritables fans de la mangaka, arrêtez vous un instant, ne serait-ce que pour mieux toucher du doigt les faiblesses d’un auteur de talent. Mieux vaut se tourner vers l’excellent Body and soul ou le touchant Crash.

NiDNiM

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs