Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Mars 2022

Kaoru vit désormais assez pleinement sa relation avec le docteur Yagai, et professionnellement elle a aussi franchi un nouveau cap en se formant pour intégrer le nouveau département de l'hôpital. Elle y retrouve son amant, qu'elle essaie de suivre du mieux qu'elle peut, en comprenant même plus en profondeur certains aspects du milieu comme le processus depuis l'hospitalisation jusqu'à l'opération. Elle découvre également ses nouveaux collègues, comme la sérieuse Konno un peu plus âgée qu'elle, et qui lui apparaissent tous très professionnels. Mais il lui faudra aussi composer, en tant que femme, avec certaines difficultés du travail dans un cadre très masculin. Enfin, sur le plan de son salon de manucure, la jeune femme continue avec application son activité. Du moins, jusqu'au jour où une certaine Shimizu, qui se présente comme une patiente de Yagai, se présente au salon et ne tarde pas à évoquer certains aspects compliqués de la situation de notre héroïne...

Dans ce volume, malgré les moments d'ébats passionnés et réconfortant de Kaoru et de Yagai, c'est alors autre chose qui s'immisce petit à petit: le doute. Le doute sur le plan professionnel, bien sûr, parce que Shimizu éveille des difficultés tangibles concernant l'avenir du salon de manucure (difficultés financières, possible concurrence de soins "tout faits" et bon marché comme les kits de manucure...), mais aussi car à l'hôpital notre héroïne doit désormais faire encore plus d'efforts pour être à la hauteur. Heureusement, quand elle est tourmentée, Shiro n'est jamais très loin pour la "sauver", malgré les sentiments qu'il refoule et ce que ça provoque de doutes en sa petite amie Iku. Mais c'est également sur le plan amoureux que certaines interrogations subsistent. Et tandis que Kaoru se demande si, comme elle le pensait, Yagai est-il vraiment tout pour elle, le docteur lui-même pense n'être qu'un substitut de son père, ne peut plus voir à son âge l'amour comme quelque chose d'idyllique, et pense que l'intérêt de son amante à son égard vient d'un besoin de reconnaissance.

Et ce besoin de reconnaissance est précisément au coeur du tome, à travers chacune des trois femmes animant le volume. Tandis qu'Iku fait tous les efforts possibles pour essayer de faire en sorte que Shiro la remarque réellement, Konno fait aussi certains choix pour elle-même, la "pauvre vieille femme seule". Mais l'essentiel se trouve bien sûr en une Kaoru qui veut travailler plus dur, parmi tous ces professionnels, pour être reconnue par son entourage.

A leur façon, chacune des femmes adultes de And (&) continue donc de se débattre pour être la plus forte possible, et Mari Okazaki, via sa narration mûre et ses superbes envolées visuelles, continue de les sonder avec beaucoup de talent.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction