Alice au royaume de Cœur Vol.1 - Actualité manga

Alice au royaume de Cœur Vol.1 : Critiques

Heart no Kuni no Alice

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 10 Mai 2010

Décidément, Alice est à la mode en ce moment, et ce ne sont pas les éditions Ki-oon qui nous diront le contraire, puisque leur tout nouveau titre, issu du magazine Comic Blade Avarus qui flirte entre shôjo et seinen, s'inspire de l'oeuvre culte de Lewis Caroll, et plus précisément de Heart no Kuni no Alice, un jeu vidéo conçu par QuinRose. Nous devons cette adaptation en manga à Soumei Hoshino, dont c'est la première oeuvre paraissant en volumes reliés, et qui évoque parmi ses mentors un nom loin d'être inconnu en France, puisqu'il s'agit de Hitoshi Ichimura, auteure de Tales of Symphonia et de Breath of Fire IV, deux autres adaptations de jeux vidéo figurant elles aussi dans le catalogue de Ki-oon.

Alice Liddell est une jeune fille de bonne famille, ce qui ne l'empêche pas d'être à l'opposé, à tout hasard, de sa soeur élégante et gracieuse. Mais un jour, alors qu'elle somnole dans son jardin, un étrange lapin blanc débarque et l'entraîne de force dans un tunnel qui la conduit tout droit à Wonderland. Perdue, elle se retrouve rapidement au coeur d'un jeu intrigant: tout les principaux personnages de ce petit monde cherchent à la séduire... quand ils n'essaient pas de la tuer !

Rien qu'en lisant le synopsis, on comprend qu'Alice au Royaume de coeur est une adaptation très libre de l'oeuvre originale, ce premier volume se rapprochant bien plus d'un shôjo-harem que des récits initiaux, ce qui n'empêche pas QuinRose et Hoshino de multiplier les références à Alice au pays des merveilles en les détournant. Cela concerne surtout les personnages: ainsi, par exemple, le Chapelier Toqué devient ici le chef de la mafia locale, ayant à son service un Lièvre de Mars reconverti en garde du corps à la gâchette facile, et des jumeaux Tweedeldee et Tweedeldum devenant pour l'occasion deux gamins hauts en couleurs mais incompétents, et le Lapin Blanc se retrouve au service d'une Reine de Coeur encore très peu présente.

En dehors de cela, le Wonderland du manga se démarque assez du Pays des Merveilles des romans. Ici, la contrée est divisée en 4 parties, dont 3 se font plus ou moins la guerre: la Mafia sous les ordres de Blood/Le Chapelier Toqué, le château de la Reine de Coeur, et le parc d'attractions dirigé par Mary Goround (jeu de mots avec "merry-go-round", qui signifie "parc d'attractions" en anglais). Le quatrième et dernier territoire, neutre, est dirigé par Julius, le maître de l'horloge, assez énigmatique.
Au fil de ses rencontres avec les différents personnages, Alice va petit à petit cerner les règles du jeu intrigant qui se joue ici, et dont elle semble être l'actrice principale. Cela dit, de nombreux mystères restent évidemment à éclaircir, notamment en ce qui concerne tous les personnages, restant pour l'instant assez peu travaillés mais éveillant sans problème notre curiosité de par leurs personnalités respectives, d'autant que certains pourraient révéler une personnalité bien plus sombre ou profonde qu'il n'y paraît, notamment en ce qui concerne Blood, Julius ou encore Nightmare. On se demande également si Wonderland existe vraiment, ou si tout est issu de l'imagination d'Alice, et sur ce point, une hypothèse se fait plus présente pour l'instant, selon laquelle ce monde serait la représentation des voeux les plus chers de notre héroïne, qui souhaiterait donc, et elle s'en étonne elle-même, être aimée de tous.

Mais qu'on se le dise, ce volume est avant tout une introduction qui se révèle efficace, grâce à des personnages attachants, à une narration claire et à un coup de crayon assez expressif et limpide, assez classique mais qui évite les écueils habituels des shôjo pour pouvoir toucher un plus large public. L'ensemble dégage avant tout une certaine fraîcheur saupoudrée de quelques notes d'humour, comme le prouve le manque total de sens de l'orientation du chevalier Ace. Par ailleurs, comme dit plus haut, Soumei Hoshino présente Hitoshi Ichimura comme son maître, et cela se ressent un peu à travers la forme-même des visages de certains personnages. Malgré tout, certains pourront être rebutés par l'aspect un peu shôjo-harem de l'ensemble, bien que cet aspect ne soit jamais vraiment exagéré, sauf, peut-être, en ce qui concerne le personnage de Blood, qui pourrait agacer ne serait-ce qu'à cause de son côté trop poseur. Pour finir, on appréciera également beaucoup le personnage d'Alice, qui évite les clichés de l'héroïne creuse et cruche: si elle conserve une personnalité assez marquée par son plutôt jeune âge, la demoiselle, aux grands yeux amplis de curiosité mais loin d'être niais, se révèle assez pétillante, ne reste pas passive face à ce qu'elle ne connaît pas, s'interroge beaucoup sur le monde de Wonderland, et ne se laisse pas manipuler facilement par tout les beaux garçons qui l'entourent, ce qui en fait un personnage somme toute assez fidèle à l'héroïne des contes originaux.

Au final, ce premier volume d'Alice au Royaume de Coeur constitue une introduction de qualité pour un manga qui devrait continuer à s'améliorer par la suite. A présent, on attend donc de la série qu'elle étoffe son histoire et ses personnages.

Du côté de l'édition, Ki-oon rend une excellente copie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs