Akira - Edition Originale Vol.3 - Actualité manga
Akira - Edition Originale Vol.3 - Manga

Akira - Edition Originale Vol.3 : Critiques Akira II

Akira

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Novembre 2020

Au terme d'une course infernale dans les sous sols de Tokyo, autour du cratère engendré par le précédent cataclysme, le mystérieux Akira s'est révélé sous la forme d'un petit garçon, amorphe de dénué de conscience. Kaneda et Kei ont pu embarquer l'enfant avec eux, tandis que le dangereux Tetsuo a encaissé de plein fouet un tir venant d'un satellite spatial de l'armée.
Les deux adolescents, qui ont pris Akira sous leur aile, èrent dans les rues de Neo Tokyo. Seulement, la révélation de cette bombe à retardement attire toutes les convoitises. Entre ambitions obscures et jeux de pouvoir, ce sont tous les camps en placent qui entrent en action pour s'accaparer l'enfant...

Après un second volume intense, le chef d’œuvre de Katsuhiro Otomo avait pris un tournant nouveau avec l'apparition d'Akira, un enfant présenté comme une entité dangereuse, que les deux protagonistes que sont Kaneda et Kei ont secouru. Une telle fin laissait prévoir un tournant important dans le récit, ce qui est le cas puisque les enjeux derrière Akira semblent exploser dans un troisième opus qui ne rompt certainement pas avec l'adrénaline connue dans la série jusqu'à présent.

Encore une fois, le tome se présente comme un véritable ras-de-marée d'action, dans lequel les différentes factions en place sont amenées à se confronter et à voir leurs chemins converger, tandis que Kaneda et Kei sont soumis à une course-poursuite dans un Neo Tokyo qui s'apparente toujours plus à un champ de bataille, tant militaire que politique. Car si le sort des deux têtes d'affiche de l’œuvre nous intéresse en premier lieu, Otomo développe avec une belle habilité le sort d'autres personnages tels que Nezu ou l'énigmatique Dame Miyako, deux têtes de camps différentes qui soulèvent davantage le scénario politique derrière Akira. Tout n'est que jeu de dupe et trahison dans un volume où la fragile société de ce Japon post-apocalyptique se trouve lourdement ébranlée, et au sein de laquelle on ne sait qui croire tant chacun montre agir par pur intérêt. Encore une fois, le discours sous-jacent du mangaka est assez évident.

Et puisqu'on parle des thèmes derrière le présent manga, la manière qu'a Katsuhiro Otomo de montrer un Neo Tokyo toujours plus en proie à la destruction a quelque chose d'impressionnant, mais aussi de profondément tragique. Parce qu'Akira, dès ses premières pages, a fait écho à la catastrophe japonaise survenue durant la première guerre mondiale, le spectre de la bombe atomique se retrouve dans ce troisième volume, notamment dans son climax aussi inattendu que choquant. Car après une longue course qui nous a tenu en haleine, la résolution de la « traque d'Akira » était difficilement envisageable. Il suffit d'une brève séquence qui met le feu aux poudres pour que l'impensable se produise, créant un spectacle narratif de tous les instants grâce à la patte du mangaka qui fourmille de détails et qui sublime encore un peu plus sa capacité de déconstruction des environnements, et une aura de destruction atomique qui ne laisse aucun doute sur les inspirations de l'auteur pour son récit. Et si on peut brièvement apprécier l'accalmie après la tempête, sur les dernières planches, les promesses plantées sont d'autant plus marquantes et riches en symboliques. Alors, impossible de ne pas avoir l'envie de découvrir ce que réserve la suite du récit, avec son quatrième opus.

Parfait condensé d'action, société dont la fragilité se trouve ébranlée à chaque fois un peu plus, pamphlet contre l'homme et ses pires démons... Akira demeure un récit aussi rythmé qu'intelligent, et qui sait nous surprendre de manière habile afin de bousculer davantage une intrigue toujours teintée de mystères, et à chaque fois plus puissante dans ses thématiques. Maintenant que le titre a atteint sa moitié et que ses enjeux se trouvent bouleversés, difficile de ne pas éprouver une forte attente de la suite.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs