Aime ton prochain Vol.3 - Manga

Aime ton prochain Vol.3 : Critiques

Ijôsha no ai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 31 Mars 2020

Dans sa quête de vengeance envers Saki Mido (devenue Misaki Miyo), Kazumi a réveillé le monstre qui dormait: la jeune femme était devenue amnésique et calme, mais revoir son "chéri" a réveillé ses plus folles ardeurs, et cela ne tarde pas à aboutir, à nouveau, sur le pire: au moment de reprendre le train pour rentrer, Kazumi retrouve avec effroi une Shiho totalement changée, en manique face à Misaki. Qu'a pu lui faire subir cette dernière ? Une chose est sûre: le harcèlement psychologique ne fait que commencer pour la pauvre petite soeur de Shino, devenant une victime collatérale. Si elle veut protéger sa grand soeur, elle n'a d'autre choix que de se plier aux pires humiliations... sous les yeux d'un Kazumi qui tente de feindre l'indifférence, car dans son esprit mûrit déjà un plan pour enfin se débarrasser de sa tortionnaire. Quitte, avant de la concrétiser, à devoir supporter de vivre pendant un temps avec cette folle...

Misaki mène tout le monde par le bout du nez avec sa folie, et ce troisième volume se charge en permanence de nous le démontrer: en faisant chanter les autres (par exemple en menaçant de dévoiler les photos de tout ce qu'elle a fait subir à Shino), la fêlée demoiselle les tient en otage, et se charge de plus belle de les briser à grands renforts d'humiliations et de châtiments physique et psychologiques. Dans ce volume, cela passe fortement par des premières dizaines de pages maltraitant Shiho, puis, plus longuement, par la façon dont Kazumi décide de subir la "vie de couple" avec sa tortionnaire pour mieux gagner sa confiance et ainsi espérer qu'elle lui dévoile où sont cachées les photos de Shino.

Le tome joue alors pas mal sur un quotidien "entre amoureux" qui sont autant d'occasions de cerner à quel point l'aspect ultra possessif de la stalkeuse Misaki confine à la folie. Kazumi doit composer avec tout un tas de règles à respecter s'il veut gagner la confiance de la furie, comme n'approcher aucune autre femme même dans le cadre du travail, ne pas voir ses amis plus d'une fois par mois, toujours rentrer avant 22h, envoyer à sa "copine" des sms toutes les 5 minutes quand il rentre, coucher avec elle deux fois par jour... Le traitement est évidemment choquant, et à chaque fois que Misaki semble presque un peu humaine (comme quand elle dévoile à Kazumi le passé qui l'a rendue amnésique), tout vient ensuite rappeler à quel point elle est cinglée, barbare et n'a aucune considération pour autrui hormis "son" Kazumi... Toutefois, peut-être que cette fois-ci, Daisuke Chida en fait trop.

En effet, il faut bien avouer que le mangaka, par moments, plonge ici dans ce qu'il parvenait à éviter précédemment: un peu trop de gratuité dans certaines scènes-choc. En premier lieu, toute la scène de début dans le train s'étire un peu trop autour de l'humiliation exercée sur une Shiho forcée à se pisser dessus devant tout le monde. La raison pour laquelle la jeune fille s'exécute, on la cerne très bien, surtout à partir du moment où on découvre tout ce qu'elle a subi la nuit précédente: une nouvelle fois, on sent bien à quel point les pressions psychologiques et physiques exercées par Misaki emprisonnent complètement ses "proies". En revanche, difficile d'expliquer pourquoi absolument personne dans le train ne s'oppose à ce qui se passer, et d'accepter la façon dont l'auteur rallonge un peu inutilement cette scène d'humiliation, qui aurait été tout aussi (voire plus) choquante et forte en seulement quelques cases. Et puisque l'on parle de rallonge, on pourra aussi trouver que le mangaka se complaît un peu trop, par la suite, dans les moments de sexe entre Kazumi et Misaki, tandis que ses réflexions sur les plans du jeune homme en arrivent à se répéter un peu.

On a alors un peu l'impression que tout ce qui se déroule dans ce tome aurait pu tenir en moitié moins de pages avec tout autant voire plus de force, Chida rallongeant clairement la sauce sur certains points dans sa volonté de choquer. Le récit reste pourtant immersif et déstabilisant dans tout le mal que véhicule cette "amoureuse" beaucoup trop passionnée et possessive... La curiosité et l'intérêt sont toujours là, mais tandis que l'on arrive déjà à la moitié de la série, espérons que l'auteur saura rebondir. Au vu des toutes dernières pages, ça semble bien parti !
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs