Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.3 - Actualité manga
Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.3 - Manga

Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.3 : Critiques

Ad Astra - Scipio to Hannibal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Septembre 2014

Caius Flaminius Nepos a été à son tour vaincu, et la situation devient suffisamment critique pour que le Sénat, face à un adversaire qu'il n'attendait pas si fort et malin, prenne une mesure exceptionnelle en nommant Fabius dictateur. Ce vieil homme issu de la noblesse a largement fait ses preuves, mais sa stratégie risque fort de décontenancer certains combattants : selon lui, vaincre l'armée de Hannibal signifie d'abord éviter toute confrontation directe avec lui. Grâce à un espion envoyé au sien de l'armée de Hannibal, Fabius parvient à isoler l'adversaire dans les plaines de Campanie, d'où il ne peut plus fuir. Cela semble être l'occasion idéale pour encercler Hannibal, mais Fabius préfère éviter cette armée puissante, et met en place une guerre d'usure...


S'il y a toujours quelques petites facilités dans le récit (par exemple, on se demande pourquoi Hannibal et ses sbires font si facilement confiance à ce devin-espion) et quelques chutes visuelles (certains visages sont vraiment trop inexpressifs et figés, notamment Hamilcar quand il s'excite devant les vaches), le travail effectué par Mihachi Kagano reste pourtant un régal tant l'auteur se veut minutieux. Ses planches sont généralement portées par une certaine densité et par des figures marquées (le physique du vieux Fabius, par exemple, est excellent), mais c'est surtout le sens du détail dans les stratégies développées qui séduit, de même que ce qui en découle.


Face à l'armée de Hannibal, on prend plaisir à suivre a mise en place d'une guerre d'usure de Fabius, qui choisit une tactique radicalement différente de celles de ses prédécesseurs... au risque de frustrer les plus vaillants combattants, dont Minutius, guerrier privilégiant la lutte directe sur les stratégies de Fabius qui juge lâches. Notamment à travers des dialogues travaillés, on ressent bien la façon dont Fabius est prêt à sacrifier des soldats ainsi que sa propre réputation pour sauver sa patrie, mais à force de prendre sur lui et de ne pas agir directement, le noble voit peu à peu se retourner contre lui une partie des hommes sous ses ordres, emmenés par Minutius. Uniquement observateur dans ce tome, Scipion se rend bien compte des faiblesses que représente une armée divisée. Et il n'est pas le seul apte à entrevoir ces faiblesses : dans le camp de Carthage, Hannibal met au point un plan aussi fou que monstrueux, sorte de dernière chance pour quitter les plaines en exploitant certaines divisions et peurs mythologiques romaines. L'auteur en profite alors pour reprendre avec clarté et intensité la légende des boeufs de la bataille de Callicula, et nous régale à nouveau en nous plongeant avant tout dans les conflits stratégiques, qui prennent largement le dessus sur les scènes de bataille et d'action.


Au bout du compte, un nouveau coup dur attend Rome, toujours plus divisée intérieurement, que ce soit chez ceux qui dirigent le pays (l'opposition de styles entre Fabius et Minutius augure des divisions affaiblissant Rome), ou un cran en dessous avec les Plébéiens montrant de plus en plus leur mécontentement face aux Patriciens. Il faudra toutefois également supporter à nouveau les petites frasques d'un Caius un peu trop ridicules et sur lequel l'auteur manque de subtilité.


Mihachi Kagano n'oublie rien (pas même d'évoquer la perte de l'oeil de Hannibal), et, plutôt que de se perdre dans l'action, préfère clairement approfondir les stratégies utilisées et leurs conséquences. Il y a beau y avoir quelques petites imperfections, c'est dense et d'une limpidité exemplaire, et seul Scipion manque toujours un peu à la fête.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs