Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 02 Juin 2011
Le festival culturel se poursuit, et voici déjà venir le troisième et avant-dernier jour, dominé par la célèbre comédie musicale des alices "phy" ! Et avec Narumi aux commandes de la pièce, inutile de préciser que le résultat final va être particulièrement étrange et décalé ! Luca-piou en Blanche-Neige ? Ca lui va si bien ! Sumire en Belle au bois dormant ? Là, nos héros se posent tout de suite plus de questions ! Quant à Yuri, nouvelle venue dans l'histoire, son rôle de prince charmant pourrait fort bien coller à son alice, que l'on découvre avec amusement.
Et pourtant, rien ne se passe comme prévu. Un accident survient, et tandis que l'on reste hilare face à la situation dans laquelle se retrouve un Natsume qui possède définitivement plus de bonté qu'il ne le laisse penser, Mikan se retrouve obligée de jouer le rôle du prince ! En serait-ce trop pour le petit coeur bondissant de Luca, notre Blanche-Neige d'une heure ? La fameuse scène du baiser pourrait bien nous le laisser croire...
Le coup de la comédie musicale, quoi de plus classique ? Et pourtant, comme toujours, Higuchi Tachibana revisite la chose à sa sauce, pour notre plus grand bonheur. Ainsi, Narumi nous réserve bien des surprises dans sa réinterprétation des contes de fées, qui part joyeusement en vrille autour de personnages joliment détournés par des acteurs qui campent parfaitement leur rôle, Sumire en tête, délicieuse en Belle au bois dormant à des années-lumière de l'originale. On rit de bon coeur, charmés par la façon qu'a la mangaka de créer à chaque instant des moments inventifs et de malmener gentiment ses personnages.
Mais ce que l'on retient également, c'est la percée, dans ce passage, d'une petite pointe de romantisme fort bienvenue dans le contexte, ce cher Luca-piou ne pouvant rester insensible face à ce prince charmant campé par sa petite Mikan. Entre deux bonnes doses d'humour, les personnages se laissent aller à l'émotion et n'en deviennent que plus adorables et attachants.
Après ce grand moment, pendant lequel Tachibana parvient à nouveau à combiner merveilleusement humour et émotion, l'heure de la fin du festival est arrivée. Le quatrième jour, dernier de l'événement, est consacré au bal, qui met en avant ceux qui ont été élus roi et reine du festival suite à leurs performances. Un prix spécial est également décerné, et cette année, le surprise pourrait être de taille quant au vainqueur de ce prix. Le festival se clôt sur des dernières notes bourrées d'humour, à l'image d'une Hotaru complètement je m'en foutiste, ou d'émotion.
Le festival à peine terminé, c'est une tout autre épreuve qui attend nos héros: les examens, pendant lesquels, bien évidemment, l'utilisation des alices est interdite ! Et pour empêcher toute tricherie, Tachibana montre à nouveau une inventivité hors-norme. Quoi qu'il en soit, on retrouve ici une Mikan bien décidée à se donner à fond, histoire d'améliorer son rang étoilé et, surtout, d'obtenir le prix d'excellence qui lui permettrait de retourner voir son grand-père... Mais quand on est idiote, rien n'y fait ! Mikan a-t-elle la moindre chance ? Quoi qu'il en soit, on retiendra ici, une nouvelle fois, la persévérance de la jeune fille, qui ne se décourage pas, le tout toujours entre quelques notes d'humour. Ici, on retient l'examen assez particulier de Narumi.
La fin du volume s'intéresse à tout autre chose: après un long séjour à l'hôpital, un jeune garçon, Kaname, est de retour pour un court moment. L'occasion pour l'auteure de nous faire découvrir ce personnage au combien doux et gentil, son alice, mais aussi et surtout sa relation avec un protagoniste que l'on ne connaît que trop bien, malgré son statut de second rôle, du moins pour l'instant. Nouvelle preuve que Tachibana ne néglige aucun protagoniste de son oeuvre, c'est bel et bien la relation de Kaname avec sa création qui est le point d'orgue de ce chapitre tout en émotion. Et l'on ne peut que constater, une nouvelle fois, que la mangaka excelle quand il s'agit de nous faire passer du rire aux larmes.
Et en filigranes, tout au long du volume, de nouveaux indices sur le fil rouge de l'oeuvre sont donnés. Grâce à un retour de Nodachi et à sa conversation avec Narumi, il n'y a désormais plus aucun doute quant à l'identité de Mikan et au rôle particulier qu'elle va devoir jouer. Quant à Natsume, en plus de paraître à chaque fois un peu meilleur que ce qu'il veut faire croire, sa nouvelle rencontre avec le toujours aussi mystérieux Persona rend quelques interrogations plus insistantes.
L'édition toujours aussi mauvaise, parsemée de phrases poussives et de contresens, n'y change rien: après 5 volumes, on aime toujours autant L'académie Alice, ses personnages tous très vivants, différents et attachants, son inventivité débordante, son humour ravageur, et son histoire principale qui continue de se mettre tranquillement en place. Un régal.