ARK:Romancer Vol.1 - Actualité manga
ARK:Romancer Vol.1 - Manga

ARK:Romancer Vol.1 : Critiques

ARK:Romancer

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Août 2016

Lim Dall Young a beau être un auteur populaire, on ne peut pas dire que les séries courtes qu'il a scénarisées soient des chefs d'oeuvres. Que ce soit Re:birth, Onihime VS ou encore Sai:Taker, toutes ces oeuvres s'avéraient inégales, surtout dans leur fin souvent bâclée. C'est donc avec un mélange de crainte et d'intérêt que l'on découvre en France ARK:Romancer, série en 3 tomes conçue en 2013-2014. Crainte de voir cette nouvelle oeuvre suivre le même chemin que les précédentes. Mais intérêt, car quand il s'y met l'auteur est pourtant capable d'offrir du très bon divertissement (on se souvient de quelques très bons moments de Re:birth, par exemple, mais aussi et surtout de certains passages épiques de Freezing).

Et dans son tout début, on ne peut pas dire que ce premier tome d'ARK:Romancer décolle, en nous proposant une phase de présentation somme toute très banale, faite de la plupart des poncifs habituels de Lim Dall Young. On y découvre donc Sôji, un lycéen vivant surtout cloîtré chez lui. Un terrible drame a provoqué la mort de ses parents, il est devenu une cible de choix pour les caïds de son lycée... bref, c'est un garçon d'apparence banal et socialement marginal, dont le principal contact reste Yumika, une amie très proche, mais avec qui il n'est pas toujours tendre.
Mais son quotidien est voué à changer radicalement le jour où il rencontre Ekaterina Brünwald, une belle, mais étrange jeune fille qu'il sauve d'un accident. Sitôt après ça, voici que la demoiselle lui demande de lui apprendre l'amour, avec ce que ça implique de légers quiproquos, avant que tous deux ne se fassent attaquer par un ennemi dont Sôji ignore tout...
Tout ceci en quelques dizaines de pages : c'est bon, introduction clichée made in Lim Dall Young respectée à la lettre, on est en terrain connu ! Et on a surtout l'impression d'avoir déjà vu ça une infinité de fois...

L'intro suffit-elle donc à plomber la lecture ? Et bien pas forcément, car c'est après cette mise en place basique que certaines informations se concrétisent et que l'oeuvre, peu à peu, parvient à trouver ses marques. Car Ekaterina vient de Landmia, un monde parallèle où la paix sociale est maintenue depuis toujours grâce au corona, une énergie spirituelle qui étouffe les sentiments des individus. Mais les réserves de corona s'épuisent, mettant Landmia en danger. Trahissant la patrie qu'elle servait jusque là, Ekaterina a choisi de se rendre sur Terre pour y dénicher d'autres possibilités, essentiellement en cherchant à découvrir l'endlumil, le nom que Landmia donne aux sentiments, et à comprendre la puissance de l'amour... C'est pour ça qu'elle a jeté son dévolu sur Sôji, le garçon qui l'a sauvée et qui, selon elle, renferme de grandes capacités.
Le sujet reste somme toute totalement classique, mais Lim Dall Young parvient dès lors à l'utiliser pour offrir un mélange assez efficace de ce qui a toujours été sa marque de fabrique : de l'action via l'apparition de premiers ennemis, un côté un peu coquin via la façon dont Ekaterina est obsédée par sa volonté de découvrir l'amour, et de l'humour porté notamment par les jalousies de Yumika (forcément) et par le comportement d'une Ekaterina décidément complètement à la ramasse dans notre monde, de par le fait qu'elle ne connaisse pas les sentiments.

Une fois que l'auteur parvient à trouver le juste équilibre, ce cocktail fonctionne bien et il aura de quoi plaire aux fans de la patte Lim Dall Young, d'autant qu'au fil des pages on découvre en Sôji un garçon qui a tout de même du caractère et peut se montrer fort (surtout dans les dernières pages).
Mais ce qui reste le plus intéressant, c'est peut-être l'ambiguïté qui règne en Ekaterina. Certes, la demoiselle charme et amuse de par sa méconnaissance des sentiments, et ses frasques ainsi que son côté naïf dès qu'elle veut forcer Sôji à lui apprendre l'amour. Mais d'un autre côté, cette non-connaissance des sentiments la rendent dangereuse : elle fait bien comprendre à Sôji que si elle paraît souvent candide ou joyeuse c'est parce qu'elle a été entraînée à jouer la comédie, et serait prête à tout pour parvenir à ses fins... y compris à sacrifier sans état d'âme des vies. Son évolution devrait constituer l'un des axes importants par la suite.
Malgré tout, même si le récit décolle un peu plus au fil des pages, il reste quelques éléments qui nous chagrinent, comme le côté expéditif de certaines explications pourtant importantes (sur les arks et les ark processors, notamment), ou certaines petites scènes qui pourraient faire tiquer (Sôji qui explique à Ekaterina que pour qu'il ressente quelque chose pour elle, il faudrait qu'elle commence par faire le ménage, la lessive et la cuisine : la grande classe).

Côté visuels, on découvre pour la première fois en France le dessinateur Kim Sohee, un dessinateur qui a également illustré au Japon Pair Love Stories, un spin-off de Freezing. Le bonhomme rend une copie assez efficace, avec un trait expressif, des filles bien formées, de brèves scènes d'action assez dynamiques... le tout dans un design dans la droite lignée des oeuvres estampillées Lim Dall Young.
Et pourtant, c'est bien de ce dernier aspect qu'une certaine lassitude pourrait arriver : les séries d'Artlim Media, le studio de Lim Dall Youg, ont décidément toutes un style de dessin identique. Les dessinateurs des mangas de Lim Dall Young ont beau changer d'une série à l'autre, on a alors l'impression de n'avoir que des dessinateurs interchangeables et sans personnalité, ce qui à la longue peut paraître dommage.

Bien que classique, et poussif dans ses premières dizaines de pages, ARK:Romancer offre donc un cocktail plutôt divertissant d'action, d'humour et de jolies filles, dans la pure veine de Lim Dall Young. Les fans de ce dernier devraient y trouver leur compte.

Doki-Doki livre comme souvent une édition soignée : 4 premières pages en couleurs, papier et impression honnêtes, lettrage soigné, traduction rythmée de Ryoko Akiyama.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs