A toi pour l'éternité - Actualité manga

A toi pour l'éternité : Critiques

Zutto Daisuki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Septembre 2019

Avec A toi pour l'éternité, les éditions Hot Manga nous proposent de découvrir pour la première fois en France Yo Hinasaki, un mangaka ayant débuté dans le hentai au début des années 2010, et dont c'est le quatrième livre.

De son nom original Zuto Daisuki, ce recueil est paru au Japon en 2018 chez Wanimagazine, et regroupe des histoires courtes qui furent prépubliées en 2017-2018 dans le magazine Comic Kairakuten Beast.

Neuf récits sont au programme de ce recueil de 195 pages: la première n'est qu'une petite friandise de 5 pages en couleurs, la deuxième s'étale sur deux chapitres pour une cinquantaine de pages, et toutes les autres font tout au plus un vingtaine de pages.

Globalement, l'auteur joue sur des fantasmes assez classiques. Une jeune fille, un peu garçon manqué de par l'influence de ses trois grands frères, s'adonne à un moment intime avec son petit ami dans une cabane en plein hiver. Une athlète maladroite souhaite déclarer sa flamme à celui qu'elle aime si elle gagne sa prochaine course. Une jolie gyaru aux allures frivoles promet de récompenser comme il se doit un élève intelligent mais trop sérieux s'il l'aide à avoir de meilleures notes. En 1921, un jeune homme s'adonne au plaisir charnel avec la domestique qu'il aime ainsi qu'avec la fille qui lui a été promise en mariage. Un jeune homme se laisse aller avec sa propriétaire, dont le mari est en voyage prolongé et qui vient de la larguer. Une jeune joueuse de tennis renfrognée découvre qu'elle est amoureuse. En somme, une galerie classique mais toujours assez efficace, où quelques caractères se détachent un petit peu, de la mignonne demoiselle garçon manqué à la caractérielle, en passant par la timide/maladroite, la délurée ou la femme mûre esseulée.

Néanmoins, dans le lot, deux autres récits se détachent un peu plus. Premièrement, l'histoire en deux chapitres, qui se base sur une part surnaturelle rappelant le mythe des vampires afin d'offrir un amour voué à être éternel (d'où le nom du recueil, sans doute). Deuxièmement, une réinterprétation en mode coquin d'Alice au Pays des Merveilles. Les deux idées sont on ne peut plus séduisantes sur le papier, et sont celles qui apportent au recueil sa petite pointe d'originalité. Mais il reste dommage que l'auteur n'ait pas eu l'occasion d'aller un peu plus loin dans ces récits: l'histoire des "vampires" reste finalement très en surface de ses possibilités, et celle sur Alice reprend certes différents personnages de l'oeuvre de Lewis Carroll à la sauce -18, mais de façon trop rushée.

Et de manière générale, c'est bien ce que l'on reprochera principalement à cet ouvrage: bien souvent, les récits sont un peu trop expéditifs. Les histoires courtes de l'auteur ne sont certes jamais déplaisantes grâce à certaines personnages féminins assez variés et à un dessin agréable à l'oeil (même si, hormis le garçon manqué Haru, toutes ont un peu le même gabarit), mais les récits courts demandent forcément une bonne maîtrise des pages avec une mise en place se devant d'être rapide, efficace et immersive, et de ce côté-là l'auteur se situe tout juste dans la moyenne, en mettant à chaque fois en place son point de départ très rapidement, mais sans instaurer d'ambiance vraiment travaillée.

On a donc ici un recueil dans l'ensemble plaisant, avec quelques idées originales dans certaines histoires et, dans d'autres, des fantasmes aussi classiques qu'efficaces. Nul doute que chaque lecteur aura sa préférence parmi le lot de récits et d'héroïnes, même si le classicisme global fait que le recueil ne sort pas spécialement du lot.

Un très bon point vient de l'assez longue postface du mangaka, qui revient un peu sur le genèse de chaque histoire, en plus d'offrir quelques petits croquis.

Concernant l'édition, une nouvelle fois Hot Manga livre une bonne copie, avec une bonne qualité de papier et d'impression, une traduction de Dina K faisant le job, et surtout pas moins de 20 pages en couleurs (16 au début, 4 au milieu) !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction