7 Ninjas d’Efu (les) Vol.7 - Actualité manga
7 Ninjas d’Efu (les) Vol.7 - Manga

7 Ninjas d’Efu (les) Vol.7 : Critiques

Efu no Shichinin

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Novembre 2020

"Nous porterons au monde entier la voix de ceux morts dans la cruauté."

Transporté sans explication du XIXe siècle aux débuts de l'ère Edo, le membre du Shinsengumi Sôji Okita a forcément été d'abord choqué par ce qui lui est arrivé, mais petit à petit il tâche désormais de se trouver une place, un rôle, sans jamais oublier certaines paroles de son mentor Toshizô Hijikata. Mais les choses s'annoncent loin d'être faciles pour lui. Néanmoins, entre les doutes, certaines certitudes semblent gagner celui qui au XIXe siècle défendait avec ardeur le shogunat Tokugawa, dès lors que des événements dramatiques viennent le toucher concernant le démon tueur de Hatamoto...

Personnage-phare de cette nouvelle partie du récit, Okita reste ici l'homme que l'on suit le plus, ses pas l'amenant en divers lieux, face à diverses rencontres qui risquent petit à petit de forger sa place en cette époque où il a été propulsé. Après une rencontre assez brutale avec Munenori Yagyû, l'instructeur des Tokugawa dont on pourra découvrir la technique katsujinken, le voici errant jusqu'à des berges où sont réfugiées des prostituées délaissés, vues comme des parias pour différentes raisons, se méfiant des samouraïs comme de la peste, mais finissant par accueillir cet homme blessé qui n'a nulle part où aller, et même par le soigner grâce aux actes d'un certain Korenari Tani. Un passage particulièrement intéressant de par ce qu'il a à nous dire sur la place de la prostitution à cette époque où le quartier des plaisirs n'existait pas encore, et sur les conditions de vie déplorables des femmes de joie délaissées par le gouvernement de Tokugawa. Toutefois, après tout ça, Okita pourra retrouver le dôjô Kugimiya, lieu d'accueil pour lui, voire lieu d'amour grâce à Ichika. Un endroit où il pourrait trouver sa place... mais pour combien de temps ?

Car tandis qu'Okita suit sa route, une autre menace continue de grandir, jusqu'à risquer de croiser sa route. Cette menace, il s'agit donc du fameux démon tueur de Hatamoto, dont on découvre ici les origines, dès lors que l'on apprend, très vite, qu'il s'agit du fameux Korenari Tani. Yamaguchi, vite et bien, s'appliquera alors à retracer le parcours particulièrement sanglant d'un homme qui fut longtemps, avant tout, l'examinateur de sabres des Tokugawa, devant évaluer leur valeur en les testant sur des cobayes humains à trancher, que ceux-ci aient été déjà morts ou toujours vivants. Un rôle évidemment horrible, où les victimes furent bien souvent les délaissés, les personnes sans pouvoir, à l'image de la jeune mendiante Suzume (personnage finissant par avoir un rôle bien plus important) qui se retrouve atrocement punie pour avoir cassé une simple assiette. L'horreur des pratiques se mêle au sentiment d'injustice et d'inégalités, chose dont Tani semble lui-même prendre conscience en volant arrêter cette fonction inhumaine, chose qui précipitera encore plus son nouveau "travail" démoniaque afin de faire entendre la colère des oubliés, des malmenés, des "sans-voix".

"Le temps est venu pour toi d'être le porte-parole des sans-voix."

Là où Yamaguchi s'avère vraiment brillant dans ce volume, c'est sûrement dans l'ambivalence qu'il installe entre les deux camps voués à se combattre à mort et incarnés ici par Okita et Tani. Tani a longtemps pratiqué une fonction atroce avant de devenir, en tant que démon, le porte-parole des sans-voix, d'accorder une attention à des personnes marginalisées comme les prostituées, et même de soigner Okita sans demander quoi que ce soit en retour. Quant à Okita, on se demande beaucoup ce que le mangaka va en faire. Ici, sa haine envers le démon et son désir de servir de plus belle Tokugawa naissent surtout d'un désir de vengeance après la perte horrible d'un être cher. Mais resterait-il toujours si convaincu par la voie à suivre s'il venait à apprendre le sort qui a été réservé aux prostituées l'ayant si gentiment accueilli ? Affaire à suivre, mais en attendant l'auteur nous propose ici un volume particulièrement riche et intéressant, sans compter que ses qualités visuelles sont toujours là entre les décors d'époque travaillés et les designs assez dingues.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction